Rouler sans fin sur des routes qui mènent droit à l’horizon, au milieu des bois. Arpenter les villes. Glisser en canoë sur les eaux claires d’un lac. Cinégénique, un voyage au Canada ne saurait se passer d’une bonne B-O. Francophone, anglophone, folk, trad ou électro, la musique canadienne est multiple. Alors, voilà la play-list idéale de nos conseillers spécialistes : 9 musiques à écouter avant/pendant/après votre voyage au Canada.
1
Suzanne, Léonard Cohen
La première chanson du premier album de Léonard Cohen, Songs of Leonard Cohen (1967) - normal, pour un « ladies’s man » tel que Léonard Cohen, de commencer avec un prénom de femme. Une chanson qui fait la légende du songwriter québécois, alors âgé de 33 ans, inspirée par Suzanne Verdal, rencontrée dans la communauté bohème montréalaise. Guitare acoustique, basse et choeur servent la mélancolie de la chanson, envoutante. 3 minutes 49 de pure poésie. Suzanne a été reprise de nombreuses fois et dans de nombreuses langues, par Nina Suzanne, Joan Baez, Françoise Hardy, ou Alain Bashung dan son ultime album, Bleu pétrole, en 2008.
2
Heart of Gold, Neil Young
Heart of Gold figure sur le mythique Harvest (1972) album post-hippie et pierre angulaire de l’oeuvre de Neil Young. La chanson Heart of Gold est enregistrée à Nashville en deux prises – en 1972 la tendance est plutôt à passer des mois en studio. Elle dit la quête infinie d’un homme pour se tenir droit, pour avoir un coeur. Avec Heart of Gold et l’album Harvest, Neil Young est le premier Canadien a être numéro 1 aux Etats-Unis. Il déclarait en 1977 : « ce disque m’a mis sur un boulevard, mais je me sens aussi bien et même souvent mieux sur le bas-côté. »
3
Ironic, Alanis Morissette
Le troisième album de la flamboyante canadienne Alanis Morissette, Jagged Little Pill (1995) est l’un des albums les plus vendus de l’histoire avec 33 millions de ventes. Si Alanis Morissette a depuis disparu des radars, avec Ironic, elle a marqué une génération, en saisissant ses angoisses et frustrations.
4
The Suburbs, Arcade Fire
Ecrit à Farnham, au Québec, dans l’église transformée en studio d’enregistrement par le groupe mené par le couple américano-haïtien Win Butler et Régine Chassagne, The Suburbs (leur troisième album, sorti en 2010) les fait entrer dans le cercle très restreint des stars du rock. Un album de plaines, de vallées, de sous-bois, un classique dès sa sortie. Le clip du single éponyme, opus sur la banlieue américaine, est réalisé par Spike Jonze.
5
(Everything I Do) I Do It for you, Bryan Adams
Le ténébreux Canadien sort l’album Waking up the Neighbors en 1991 en collaboration avec le faiseur de tubes Mutt Lange. (Everything I Do) I Do It for you, qui figure sur la BO de Robin des bois, prince des voleurs, avec la mégastar de l’époque, Kevin Costner, est un hit, qui permet à l’album de se vendre à 16 millions d’exemplaires et à Bryan Adams de remporter un Grammy Award pour la meilleure BO de film.
6
La complainte du phoque en Alaska, Beau Dommage
« Quand le phoque s’ennuie, il regarde son poil qui brille comme les nuits de New York après la pluie, il rêve de Chicago ». La complainte du phoque en Alaska (1974), écrite par l’auteur-compositeur-interprète québécois Michel Rivard, popularisée par le groupe Beau dommage fut un tube transatlantique, porte-drapeau du Québec. Et l’une des toutes premières balades écologistes.
7
Over your Shoulder, Chromeo
Patrick Gemayel (P-Thugg) et David Macklovitch (Dave One), guitares argentés et chaîne en or au cou, le duo originaire de Montréal est de ceux qui se moquent des frontières, brassant les cultures musicales : électro, rock, funk, hip-hop. L’album White Woman (2013), c’est du funk électro millésimé fin 70’, avec ses couleurs synth-pop chromées, ses rythmiques R&B et disco. A écouter en boucle le long des routes canadiennes.
8
J’irai ou tu iras, Céline Dion
Depuis que Xavier Dolan a choisit la chanson On ne change pas de Céline Dion pour une scène de danse et de karaoké dans son film Mommy, la chanteuse québécoise est passée du statut de star de variétés sentimentale à icône de la pop culture. Alors on peut s’adonner au plaisir - qui reste, malgré tout, un peu honteux - d’écouter J’irai ou tu iras (1995).
9
Inuusiq/Life, The Jerry Cans
Originaire d’Iqualuit, au Nuvanut, ambassadeur des musiques du Grand Nord canadien, le groupe mixe chants de gorge, « katajjaniq », reggae, rock et country alternatif en Inuktitut, langue indigène des Inuits. Inuusiq/Life (2016) reflète les défis et la beauté de la vie dans l’Arctique, et évoque un Grand Nord contemporain.
Par
MARION OSMONT
Photographie de couverture
OLIVIER ROMANO