Du ryokan au palace en passant par les capsule-hôtels, les Japonais ont de nombreuses interprétations du sommeil. A chacun son style, sachant que l’on dort superbement bien partout. Les hôteliers, comme tous les autres corps de métier, ayant le scrupule de faire leur travail avec un goût obsessionnel de la perfection. Tour d'horizon par nos conseillers spécialistes du Japon.
A l’origine était le futon… Un mince et ferme matelas rempli de coton que l’on déroule sur le sol au moment d’aller dormir et sur lequel on repose sur le dos, la nuque soutenue par un oreiller bourré de haricots. Puis les hôteliers se sont adaptés à une clientèle occidentale, créant d’abord de gigantesques établissements pour hommes d’affaires, hôtels de tradition avec vastes salons, larges chambres fonctionnelles, le tout dans le goût de la modernité japonaise, c’est-à-dire souvent dans des tons vert hôpital ou jaune moutarde. Il reste quelques spécimens de cette grande tradition, dont le style vintage semble de nouveau désirable. Mais les Nippons sont des champions de l’adaptation. Ils se sont mis à faire des palaces et ils les ont faits mieux que les autres… Aujourd’hui on, voit apparaître quelques boutique-hôtels, mais assez peu, en comparaison du reste de la planète.
Les Japonais ont aussi inventé des matières de dormir, reflet de leur art de vivre, que l’Occident ignore. Les ryokan traditionnels, incarnation du Japon dans l’imaginaire collectif, ont également su s’adapter, remplaçant les minces cloisons de papier par de vrais murs et offrant parfois aux dos fragiles le choix entre un futon et un vrai lit ! Le service, en revanche et la gastronomie restent, pour le plus grand bonheur des hôtes, traditionnels. Pour un dépaysement encore plus radical, l’hôtel-capsule est composés de sortes de cellules, comme des couchettes de bateau superposées, permettant aux employés de bureau qui ont raté le dernier train pour leur lointaine banlieue ou aux provinciaux en goguette, de s’offrir quelques heures de récupération dans des conditions certes spartiates, mais d’une intimité et d’une hygiène sans reproche. Les love-hôtels sont la partie émergente de l’iceberg dans la manière assez énigmatique qu’ont les Japonais d’aborder le sexe, ils sont aussi la bouée de secours des jeunes couples qui cohabitent avec les parents dans des espaces exigus… Dans les nombreuses régions où jaillissent des sources chaudes, les hôtels-onsen, sont un peu l’équivalent de nos hôtels-spa, la tradition en plus. Enfin, il est relativement aisé de s’offrir un plongeon dans la spiritualité omniprésente en passant une nuit dans un temple. Si dans certaines petites villes, il arrive que l’on ne trouve que des chambres très simples, on découvre toujours un espace utilisé avec une ingéniosité prodigieuse. Tête de lit, salle de bains, dressing : tout est calculé au millimètre pour que l’on se sente bien dans ce mouchoir de poche et surtout tout est d’une propreté scrupuleuse. Un dernier détail qui vous sauvera, peut-être pas la vie, mais au moins la nuit : Toujours penser à préciser si l’on est fumeur ou pas. Car si on ne fume pas dans la rue, fumer dans les chambres est autorisé au japon. Encore une exception japonaise…
Grande tradition
Imperial Tokyo
C’est l’architecte Frank Lloyd Wright qui signa la première version de cette magnifique machine, à quelques pas du palais impérial. Reconstruit dans les années 70 , il est typique des palaces à la japonaise : plafonds à caissons, boiseries et velours. La table est l’une des meilleures de la ville.
Palace
Palace hotel Tokyo
Complètement revampé en 2012, couronné plusieurs fois meilleur hôtel de la capitale, ce palace est l’un des rares à avoir un gigantesque lobby et à offrir des balcons, plongeant sur des jardins. Ses chambres dans des déclinaisons de beige et de menthe et son spa Evian sont de vrais bulles de sérénité.
Hôtels capsule
Nine Hours
A Kyoto ou à l’aéroport de Narita, il serait dommage de ne pas tester cette manière de récupérer typiquement japonaise. Une heure pour prendre sa douche, sept pour dormir et une pour se restaurer : tel est le concept des « neuf heures » à passer dans une capsule simple, impeccable et insonorisée.
Temples
Soji-In à Koya San
Lorsqu’on décide de partir à la découverte de la ville monastique de Koyasan, autant jouer le jeu jusqu’au bout et dormir dans un temple. Celui-ci est l’un des plus confortables, offrant chambres individuelles et cuisine kaiseki. A l’aube, l’office qui permet de partager la spiritualité des moines est inoubliable.
Boutique hôtels
Kanra hotel à Kyoto
Un petit salon japonais avec tatami dans les chambres, des baignoires en bois de cèdre, un menu qui propose des légumes cultivés à Kyoto… Ce délicieux hôtel qui accueille ses hôtes avec délicatesse marie avec bonheur le design contemporain à de douces tonalités de gris et de vert tilleul.
Onsen
Asaba ryokan à Shuzenji
Ce Relais & Châteaux vous plonge dans un Japon de légende. Après une partie de golf dans un paysage d’estampe, vous quitterez votre kimono pour les plaisirs d’un bain en plein air ou boirez un verre au salon dans des sièges Bertoia en attendant le spectacle de théâtre No présenté au bord de la rivière.
Ryokan
Tawaraya à Kyoto
L’un des plus authentiques et des plus célèbres ryokan du pays, conçu selon l’esthétique du « wabi-sabi » (patine et simplicité) est une référence. Onsen, jardin zen privé, cuisine kaiseki, geisha attitrée et tatami : aucune concession à la modernité mais la perfection dans chaque détail.
Love-Hôtel
L’imagination des japonais dans ce domaine est telle que Voyageurs préfère vous laisser totale liberté !