Lorsque pendant trois siècles la couronne britannique règne sur cette île des Caraïbes, ce n’est pas sans y laisser son sceau. Fermez les yeux : vous êtes à Bridgetown, capitale tropicale. Jamais moins de 18 degrés le matin. Ouvrez-les face au Parlement : vous êtes à Londres. Nouvelle expérience spatio-temporelle à Oistins au sud de l’île. D’abord une folle Friday Night rythmée par les déhanchements du calypso et de la soca (version accélérée), les frétillements des fresh catchs (braseros de rue) et les vapeurs de rhums arrangés. Brume matino-cérébrale : le 4x4 rebondit en direction de la côte est, bousculée par une houle atlantique prisée des surfeurs. On lève une paupière à l’entrée du Scotland District : herbe grasse, vaches à tâches, moulins à vent (et vent !), côte déchiquetée façon Irlande… On se rassure en trempant un pied dans l’eau à 26 degrés, même si pour la baignade et la plongée, rien ne vaut l’ouest. Là, sur la tranquille Côte de Platine (couleur du sable) face à la mer des Caraïbes, aucune ambiguïté. Ainsi, l’’île jongle entre passé colonial et culture bajan, paroisses anglicanes et cases créoles. Elle raconte volontiers son histoire esclavagiste, à Saint-Nicholas Abbey notamment, abbaye jacobéenne restée intacte, bordée de cannes à sucre dont elle tire un rhum emblématique. Jardins d’orchidées et plages désertes, hôtels de luxe et clubs select : la Barbade sert décidément un cocktail surprenant et addictif.