Imaginez 6 % de la biodiversité mondiale réunie dans un pays dix fois plus petit que la France. Voici l’un des records détenus par le Costa Rica qui abrite, entre océan Pacifique et mer des Caraïbes, près de 12 000 espèces végétales et plus de 1500 animaux différents. Une richesse qui, depuis les années 1980, est protégée par une importante politique environnementale et près de 30 réserves et parcs nationaux. En tout, c’est un quart du territoire qui est dédié à la conservation et à la protection des forêts primaires et secondaires, des mangroves, des volcans, des fonds marins et, bien sûr, de leurs fascinants habitants…
- Le paresseux
- La reinette aux yeux rouges
- Le quetzal resplendissant
- Le singe hurleur
- Le toucan à carène
- Le crocodile
- Le colibri
- L'iguane vert
- Le coati à nez blanc
- La tortue
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Le paresseux
Avec son air débonnaire, son sourire permanent et son attitude nonchalante, le paresseux est une véritable star au Costa Rica. Présent un peu partout sur le territoire – parfois jusque dans les arbres de votre hôtel –, on l’observe fréquemment dans la région d’Arenal, dans le Parc Manuel Antonio, mais aussi sur la côte Caraïbe sud, du côté de Puerto Viejo notamment. Ce qui est certain, c’est qu’il ne faut pas l’être, paresseux, pour parvenir à le repérer. En effet, contrairement aux singes, le paresseux se déplace très lentement, ne donnant que peu d’indices de sa présence. D’autant qu’avec son pelage marron/beige, il se confond avec le foisonnement de troncs, branches et lianes qui l’entoure. Il peut donc se révéler très utile de faire appel à un guide qui saura, lui, faire la différence non seulement entre ces boules de poils et leur environnement, mais aussi entre les paresseux à deux et à trois doigts, capables de faire pivoter leur cou à 270°.
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La reinette aux yeux rouges
Emblématique du Costa Rica, la rainette aux yeux rouges est une petite grenouille qui cache bien son jeu. Ses yeux, d’un rouge éclatant, lui servent à impressionner ses ennemis lorsqu’elle se sent attaquée. Cela a tendance à surprendre l’adversaire qui, décontenancé, ne s’attend pas à ce que la rainette lui saute dessus. L’œil humain est, lui, impressionné par tant de couleurs sur un si petit être : un dos et une tête vert fluo, un abdomen bleu roi et des pâtes ventousées jaunes ou orange… Malgré ce polychrome flashy, le batracien n’est pas si facile à observer. Pour mettre toutes les chances de son côté, il ne faut pas avoir peur d’arpenter la forêt tropicale de nuit et de privilégier les régions pluvieuses : Sarapiquí, Arenal ou Bijagua. Qui sait, sous une feuille ou derrière une petite pierre, vous pourriez bien apercevoir deux yeux rouges vous fixer de leur étonnante pupille verticale…
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Le quetzal resplendissant
Reconnaissable à son plumage vert émeraude, à son ventre rouge écarlate et à sa longue queue flottant derrière lui, le quetzal resplendissant est considéré par beaucoup comme l’un des plus beaux oiseaux du monde. Animal mythique, il était vénéré par les civilisations précolombiennes, notamment à travers le dieu aztèque Quetzalcoatl, légendaire serpent à plume. S’il est traditionnellement associé au Guatemala dont il est l’emblème, le quetzal semble également se plaire au Costa Rica – et qui pourrait le blâmer ? Il n’est pas rare de l’observer dans la région de Monteverde ou dans le Cerro de la Muerte. Attention cependant, seuls les mâles ont été dotés par la nature de cette crête colorée et de cette longue queue qui ondule lors du vol. Pour le repérer, il faut ouvrir l’œil et l’oreille, le chant du quetzal étant l’un de ses nombreux signes distinctifs.
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Le singe hurleur
Des quatre espèces de singe présentes au Costa Rica – dont singe écureuil, singe araignée, capucins –, le singe hurleur ou mono congo est définitivement le moins discret, ses cris pouvant être entendus à 4 km à la ronde ! Et il en tire son parti. Car, alors que son cri semble annoncer la présence proche d’un gigantesque et féroce animal, le singe hurleur ne dépasse pas les 90 cm. Quant à sa férocité, celle-ci se déchaîne essentiellement sur les feuilles et les fruits, ou sur certains de ses congénères lorsqu’il est d’humeur joueuse. Il n’en reste pas moins impressionnant de voir ce petit animal au pelage foncé se déplacer, en tribu, d’un arbre à un autre, ou s’offrir un petit festin végétal la tête en bas, retenu à une branche uniquement par la queue. On l’observe dans la quasi-totalité du pays – entre autres à Tortuguero et sur la péninsule d’Osa –, et sa présence passe rarement inaperçue.
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Le toucan à carène
« C’est un pic, c’est un cap… », c’est en tout cas un sacré bec que celui du toucan ! De la même manière qu’il y a singe et singe, il y a oiseau et oiseau. Et rien que par la taille de son bec, le toucan est véritablement unique en son genre. Cette merveille de la nature vit essentiellement dans les parcs nationaux de Tortuguero et de Cahuita, où il faut avoir un œil aiguisé (ou un bon guide) pour réussir à l’observer. Six différentes espèces de toucans sont présentes au Costa Rica. Le plus populaire, le toucan à carène, se distingue par son plumage noir, ses joues et son cou jaunes et, bien sûr, son magnifique bec teinté des couleurs de l’arc-en-ciel : vert, bleu, orange et rouge. Quant à la taille exceptionnelle de ce dernier – près de la moitié du corps – le mystère reste entier. Selon les ornithologues, il pourrait être utilisé à des fins de parade amoureuse, ou pour attraper des fruits poussant sur des branches trop fragiles pour supporter son poids.
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Le crocodile
S’il y a un endroit au Costa Rica où observer les crocodiles, c’est bien le pont de Tárcoles, sur la route reliant San José à la côte Pacifique. Quelques mètres sous ce pont routier passe le fleuve Río Grande de Tárcoles, royaume des crocodiles américains pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres. Ces impressionnants reptiles aux allures de dinosaures vivent également dans l’estuaire de Tamarindo, à Sierpe et dans les mangroves des parcs de Tortuguero et Palo Verde. S’il n’est jamais garanti de les croiser, la meilleure chance de les voir est d’observer les berges des rivières où ils aiment prendre le soleil. Leurs cousins, les caïmans, sont généralement plus petits et ont une sorte d’excroissance entre les yeux qui permet de les dissocier.
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Le colibri
A l’image du Costa Rica, le colibri a beau être petit, il bat de nombreux records… Et donne du fil à retordre aux photographes ! Car avec ses petites ailes battant l’air jusqu’à 100 fois par seconde, l’immobilité n’est pas son fort. Certains d’entre eux peuvent d’ailleurs atteindre une vitesse de 95 km/h. Le Costa Rica en abrite plus d’une quarantaine d’espèces différentes, aux couleurs parfois étonnantes. Cet oiseau endémique d’Amérique peut être observé un peu partout dans le pays. Les spots les plus connus sont les parcs nationaux de Tapantí, Cahuita et Palo Verde, ainsi que la région de Sarapiquí et de San Gerardo de Dota. Une astuce pour ne pas les manquer : se poster près des grandes fleurs dont ils raffolent.
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L’iguane vert
Espèce de grand lézard aux faux-airs de dragon, l’iguane est extrêmement courant au Costa Rica. Parmi les différentes espèces présentes dans le pays, l’endémique iguane vert est la plus imposante de toutes, pouvant atteindre jusqu’à deux mètres de long de la tête à la queue. Cette dernière, impressionnante, lui sert à se défendre, tout comme les épines qu’il a le long du dos. Contrairement à ce que laisse présager leur nom, les iguanes verts sont de différentes couleurs selon les régions, ayant en commun des anneaux noirs sur la queue. Parce qu’ils peuvent rester immobiles pendant des heures, les iguanes se confondent facilement avec leur environnement. Mais ils ont l’avantage d’être présents en nombre sur les plages et dans les arbres. On en croise d’ailleurs facilement au sein du parc national de Tortuguero et dans la province de Limón.
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Le coati à nez blanc
De la taille d’un gros chat, le coati est un petit mammifère curieux à la fourrure brune et épaisse, et à la longue queue touffue souvent dressée vers le ciel, qu’il utilise comme un balancier. Il n’est pas rare de le croiser en bande d’une dizaine d’individus, il s’agit alors principalement de femelles, les mâles étant plus solitaires. Cousin du raton-laveur, le coati est un animal habile et malin, dont l’un des talents consiste à pouvoir descendre des arbres la tête la première. On l’observe fréquemment dans le parc national de Manuel Antonio ou celui de Cahuita, ainsi que du côté de Rincón de la Vieja.
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La tortue
Si le Costa Rica possède un parc national appelé Tortuguero, c’est bien qu’il doit y avoir quelques tortues. Dans le mille. Et parce que le Costa Rica fait toujours les choses en grand, il abrite cinq des sept espèces de tortues marines mondiales : la tortue olivâtre, la tortue luth, la tortue imbriquée, la tortue verte et la tortue Caouanne. Le meilleur moment pour les observer est la célèbre Arribada, l’arrivée annuelle de milliers voire de dizaines de milliers de tortues femelles rejoignant la côte pour pondre sur une étendue de quelques kilomètres. Chaque espèce pond en différents lieux et moments de l’année. Ainsi, à Tortuguero, on pourra observer la ponte des tortues imbriquées, vertes et Caouanne entre juillet et septembre, tandis qu’à Ostional, sur la péninsule de Nicoya, l’Arribada des tortues olivâtres a lieu une fois par lune. Ces événements proprement magiques doivent être strictement encadrés pour éviter tout risque de perturbation ou de braconnage.
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Par
ELEONORE DUBOIS
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