Belgique

24 heures à Bruxelles

24 heures à Bruxelles

L’or de la Grand-Place et les fleurs de l’architecture Art Nouveau, le surréalisme et l’art contemporain, la chine au marché aux puces et le design, les frites et la bière, les gaufres et le chocolat : à Bruxelles, on aime tout !  Nos conseils pour visiter Bruxelles en une journée.

 

10h

De l’Atomium aux Marolles

New York a sa statue de la Liberté, Paris sa tour Eiffel, Bruxelles son Atomium – un réseau de sphères et de tubes à la fois cool et kitsch. On grimpe tout en haut, pour s’attabler dans un café rétro-futuriste posé à son sommet, en profitant d’une vue à 360° sur la ville. Ensuite, on file dans le quartier des Marolles. Tous les matins, c’est le marché aux puces sur la place du Jeu de Balle. Un autre symbole de Bruxelles, et un éden pour les chineurs et fans de vintage. On y trouve de tout : meubles anciens, vinyles, fripes… Dans le quartier, à l’angle de la rue Haute et de la rue de la Porte rouge, on voit aussi la maison de Bruegel, une belle maison à gradins, un peu austère, en briques, grès et ardoise.

11h

Bruxelles électrique

La Centrale for Contemporary Art, ou Centrale électrique, est le temple de l’art actuel, installée dans un bâtiment de 1000 m² qui date de 1901, et fut la première centrale électrique de la ville entre 1901 et 1903. Ses volumes monumentaux sont l’écrin d’expositions qui, toutes, sous-tendent une vision engagée et décloisonnée de l'art, en lien avec la cité et la société. En sortant, on s’accoude à un mange-debout pour goûter une portion de bulots (ici on les appelle caricoles) à la poissonnerie La Mer du Nord.

12h

Le plus beau théâtre d’Europe 

La Grand-Place est un décor somptueux, « le plus beau théâtre d’Europe » selon Jean Cocteau. On ne se lasse pas de l’élégance de ses maisons étroites et élancées – soulignée par leur couronnement aux lignes courbes. Bateliers, archers, ébénistes, boulangers, brasseurs… Toutes les corporations sont représentées. La maison de la Louve, la maison du Renard, la maison du Paon ou celle du Petit renard rivalisent de dorures – sans pour autant impressionner l’archange Saint-Michel, occupé à combattre le dragon sur la façade de l’Hôtel de Ville. On s’en va se balader dans les ruelles aux noms évocateurs : rue au Beurre, rue du Vieux Marché-au-Grain, rue Fosse-aux-loups. Rue de l’étuve, un selfie, incontournable, avec Manneken-pis, mais ensuite – on est au XXIe siècle ! – on poursuit impasse de la Fidélité à la recherche de Jeanneke-Pis, en bronze comme son homologue masculin qui date du XVIIe siècle – elle, est accroupie là depuis 1987.

 

13h

Gueuze ou kriek ?

C’est vrai, Bruxelles regorge de restaurants gastronomiques et de tables inventives. Mais la frite, c’est une histoire belge, pas question de bouder son plaisir. Des Bintje, coupées en épais batônnets, jetées dans l’huile, puis cuites une seconde fois, un cornet en papier. On les arrose de bière, évidemment !

14h

Ceci n’est pas une pipe

Niché dans un palais de la Place Royale, le Musée Magritte de Bruxelles rassemble la plus grande collection au monde des œuvres de l’artiste, avec 250 œuvres sur 2500 m². La visite du musée s’apparente à un voyage onirique dans un univers surréaliste, celui d’un peintre qui s’est toujours employé à créer le trouble, à dénoncer les illusions de la peinture et les conventions du langage. Revigoré par sa liberté et son non-conformisme, on ressort du musée le pas léger et le sourire aux lèvres.

16h

Gaufres et chocolats

La Maison Dandoy, fondée en 1829, est la doyenne des biscuiteries bruxelloises – et un temple de la gourmandise, qui décline huit adresses dans la capitale. On choisit la boutique de la galerie du roi, lovée dans l’un des plus anciens passages couverts d’Europe, pour son élégance, entre boiseries anciennes, luminaires en laiton et tapisseries signées Christoph Hefti – mais on est surtout saisi par les senteurs de cannelle et de muscade. On la choisit moelleuse ou croquante, mais c’est ici qu’il faut savourer une gaufre, emblématique gourmandise belge. Quant aux sachets de spéculos, dans leurs emballages délicats, ou aux grands crus de chocolat, ils sont parfaits pour offrir – ou s’offrir !

17h

Flâner en 1900

Courbes élégantes et motifs floraux, figures mythologiques teintées d’or, mers de fleurs et d’étoiles… Il suffit de lever le nez pour se souvenir que Bruxelles est le berceau de l’Art Nouveau. Au cœur du quartier Saint-Gilles, le musée Horta dévoile la demeure et l’atelier du chef de file bruxellois du mouvement, l’architecte Victor Horta (1861-1947). Ses fresques murales, ses dômes de vitraux et son escalier en marbre baigné de lumière expriment toute la beauté de l’Art Nouveau à son apogée. Un peu plus loin, l’Hôtel Solvay, dont on dit qu’elle est la plus belle maison de la ville, est un chef d’œuvre technique et esthétique, édifié par Horta lui-même. Ses structures métalliques apparentes et ses verrières tout en courbes sont d’une modernité folle pour l’époque ! L’Hôtel Tassel et l’Hôtel van Eetvelde, transformés en bureaux, ne sont pas ouverts à la visite mais on peut admirer leurs belles façades – comme celles des centaines de demeures Art Nouveau qui s’égrènent entre Saint-Gilles et Ixelles.

18h

Au jardin

Niché entre les immeubles massifs du quartier européen, le parc Léopold, ancien jardin zoologique, horticole et d’agrément, qui date du XIXe siècle, est une respiration verte au cœur de la ville. On adore son vaste étang ombragé par des saules pleureurs et ses sous-bois qui cachent des édifices de style gothique ou néoclassique.

19h

Le Diamant Palace, trésor oublié de la nuit Bruxelloise

Derrière une façade anonyme du parvis de Saint-Gilles, insoupçonnable depuis l’extérieur, se cache le Diamant Palace, haut lieu de la nuit bruxelloise dans les Années folles. Salle de « danse et de plaisir » avant de devenir un cabaret puis un cinéma, le Diamant a été oublié dans les années 1980. Laissé à l’abandon pendant presque 50 ans, il est en cours de rénovation et entamera bientôt sa deuxième vie, reconverti en tiers-lieu culturel. Il faut pousser la porte pour découvrir l’escalier de marbre sous sa large verrière, la monumentale salle de spectacle de style mauresque, les balcons et les colonnes les miroirs, les stucs et les mosaïques, les entrelacs et les frises géométriques… 3500 m² spectaculaires : effet waouh garanti !

 

Par

MARION OSMONT

 

Photographie de couverture :