Bucarest est hétéroclite, comme l’est la Roumanie. Elle exhibe un somptueux patrimoine architectural, où se mêlent et se superposent baroque, néoclassicisme, Bauhaus, Art nouveau, et auquel s’ajoutent les plus folles réalisations de l’architecture soviétique. Un mélange de styles semblant abolir le temps, qui désoriente, qui séduit. On aime aussi la chaleur de ses habitants, qui se rassemblent en foules bruissantes aux terrasses des cafés.
9h00
Un thé au caravansérail
A Bucarest les caravansérails – ici, on les « khan » – accueillaient jadis voyageurs venus des provinces roumaines, mais aussi de Serbie ou de Bulgarie. Hanul lui Manu, érigé en 1808 par Manuc Bey, haut dignitaire ottoman d’origine arménienne, et qui a failli être rasé lors des travaux pour la construction du Palais du peuple, est le plus beau khan de la ville. On boit un thé dans sa vaste cour arborée cernée d’une galerie de balcons de bois.
10h00
Flâner dans la vieille ville
Lipscani est tout à la fois quartier historique, et quartier branché. Sur ses pavés abondent les concepts stores, showrooms, et des bars peuplés d’une faune bohème et festive. On flâne dans la strada Lipscani et dans le dédale de ruelles qui la prolongent. On emprunte le beau passage couvert Macca-Vilacrosse, aux belles verrières de couleur.
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13h00
Déjeuner au Cercle
Sur la Calea Victoriei, les Champs-Élysées bucarestois, on rejoint le palais du Cercle militaire, imposant édifice néoclassique, appartenant à l’armée roumaine, pour un déjeuner dans un cadre ultra-kitsh, lustres et dorures.
Grand Hotel Continental Bucarest
14h00
Au palais
Le Palais du peuple, rebaptisé Palais du Parlement, édifié en 1984 par Ceausescu. C’est le deuxième plus grand bâtiment administratif au monde, après le Pentagone – 12 étages, 5000 pièces, 365 000 m2 de superficie. Araser une colline, déplacer des quartiers entiers, épuiser des carrières de marbre : rien ne semblait impossible au mégalomaniaque dictateur pour édifier son Palais. Sa construction en plein cœur de la capitale a entraîné la destruction d’une grande partie du centre historique – l’équivalent de 3 arrondissements parisiens – et le déplacement de 50 000 personnes. Faute de pouvoir s’en débarrasser, les Roumains en font une espèce de référence ironique : le palais a été leur cauchemar avant de devenir leur fierté. C’est aujourd’hui le lieu le plus visité de Bucarest. Et on y va aussi, parce qu’il fait incontestablement partie de l’histoire de la ville.
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16h00
A l’église
Une foultitude d’églises s’égrainent dans la ville, entre une barre soviétique, un dôme néoclassique et un immeuble ultramoderne, toutes plus belles les unes que les autres. S’il fallait n’en voir qu’une, ce serait la minuscule église Stavropoleos – sa façade est un « herbier de pierre » aux riches décors végétaux qui dessinent arabesques et volutes. On se pose dans son cloître, loin de l’agitation de la ville.
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18h00
Un concert à l’Athénée roumain
Bela Bartok ou Dvorak, l’Athénée roumain – architecture néoclassique, fresque circulaire racontant l’histoire de la Roumanie – accueille l’orchestre philharmonique national, et abrite une salle de concert à l’acoustique exceptionnelle.
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20h00
Nuit bucarestoise
On va boire un verre au Gradina Eden. Derrière une maison de maître d’architecture néo-classique, statues de marbre, colonnes et tout le tintouin, un bar de plein air sous les arbres où se retrouvent des foules joyeuses autour de grandes tables de bois. Les hamacs et les lampions finissent de donner aux lieux une ambiance guinguette hipster. Et pour étancher sa soif, on a le choix entre bar à cocktail et bar à jus de fruits. On s’en va ensuite pour la Fabrica, où l’atmosphère est berlinoise : l’ancienne usine textile déploie en son espace monumental un bar, une immense terrasse, où se côtoient salons de tatouages et le skate park, un pub et deux clubs.
Gradina Eden - Facebook
Par
MARION OSMONT
Photographie de couverture : iStock/Getty Images Plus