Des tonnes d’eau en pleine Afrique ! Décor unique au monde, les chutes Victoria sont l’emblème du Zimbabwe. C’est là que le fleuve Zambèze, frontière naturelle avec la Zambie, plonge de 100 mètres de haut. Spectaculaire.
Le fracas des chutes Victoria est, d’après les Zimbabwéens, “aussi bruyant qu’un million de gnous”. Audibles à plus de quarante kilomètres, les chutes sont d’abord un bruit. Puis, il y a la fraîcheur au milieu de la touffeur tropicale. Le sentier devient glissant, la végétation s’épaissit, les feuillages scintillent d’humidité. Palmiers et lianes. Chlorophylle. Air saturé par des odeurs de terre humide et de végétation corrompue. La rumeur enfle. Enfin, le couvert feuillu se troue sur l’aplomb d’un canyon. Et les chutes, déluge rageur qui jaillit des entrailles de la terre, panache qui s’élève au-dessus du Zambèze, vacarme admirable. Si les chiffres peinent à dire l’ampleur du phénomène, on tente malgré tout d’en donner la mesure : près de 2 kilomètres de large, plus de 100 mètres de haut, leur débit peut atteindre à la fin de la saison des pluies 545 millions de litres à la minute.
Elzbieta Sekowska/Fotolia
Les chutes Victoria – baptisées ainsi en 1855 en hommage à Sa Très Gracieuse Majesté par le docteur Livingstone, écossais de son état – avaient déjà un nom, autrement plus parlant : Mosi-oa-Tunya, “la fumée qui tonne”. Elles sont la conséquence géologique d’un cataclysme du Jurassique, qui a réuni le cours de deux rivières pour donner naissance au Zambèze. Une érosion volcanique a, à la même époque, déposé une couche de 300 mètres de basalte. Le fleuve a grignoté cette roche tendre, créant un effondrement spectaculaire, quand, en amont, il glisse ses eaux limoneuses entre des îles de sable, et trace ses boucles sans se presser d’un méandre à l’autre.
Pedro Bigeriego/Fotolia
Mais, au Zimbabwe, il n’est pas que la géologie pour séduire. Les berges du fleuve sont peuplées d’oies égyptiennes et d’aigles-pêcheurs, d’éléphants, de buffles et de léopards. Tout le peuple des hautes herbes est là. À l’heure crépusculaire, les animaux convergent pour s’abreuver au grand fleuve – impalas, springboks et zèbres. Les grenouilles s’époumonent, les hippopotames vocalisent. Et quand, sans crier gare, le soleil couchant dégringole sur les rives, les cris des hyènes se répondent dans le lointain.
Partir au Zimbabwe avec Voyageurs du Monde
Un survol des chutes en hélicoptère, une balade dans les gorges du Zambèze, une croisière sur le fleuve : votre concierge se tient à l’écoute pour mettre en place vos rêves au pied levé.
Photographie de couverture : Edwin Remsberg/ZUMA-REA