C'est LE symbole du voyage. Katmandou, le bout de la route, et le pays qui l'entoure, n'a plus grand chose à voir avec ce qu'elle était au temps des hippies. Rien à voir et tant à voir lors d'un voyage au Népal.
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Voir une déesse vivante
La Kumari, incarnation de la déesse Durga, a été choisie à l'âge de 3 ans par un aréopage de moines. Pour être confirmée déesse, elle doit répondre à trente deux critères, parmi les lesquels avoir le corps en forme de feuille de saptacchata et proportionné comme un banian, avoir une ombre dorée, la voix grave comme celle d'un moineau, les cheveux raides et tournés vers la droite, les cils d'une vache, les joues du lion, 40 dents bien blanches et proportionnées, le cou d'une conque, les cuisses du daim, les mains et les pieds du canard, et j'en passe. Elle est nommée déesse lorsqu'elle perd sa première dent et le reste jusqu'à ce que perle sa première goutte de sang. Alors la voir, ça fait envie ! Un jour comme un autre, ce sera impossible, elle vit recluse dans son palais-monastère. Mais elle sort, ou plutôt, pour être exact, on la sort, (car ses pieds n'ont pas droit de toucher terre) à l'occasion des processions d'Indra Jatra, où l'enfant-dieu est promenée dans les rues de la vieille ville sur un grand char en bois sculpté. Vous ne serez pas seul à venir l'admirer, et la profusion des fidèles tout au long de l'itinéraire fera aussi partie du spectacle.
© Narayan Maharjan/Pacific Press/ZUMA/REA
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Les grands yeux du temple de Bodnath
Détruit lors du tremblement de terre, il a retrouvé tout son lustre. Les yeux immenses du Bouddha vous surplombent, de leur dessin typiquement népalais, à la paupière qui serpente, lui octroyant un regard unique, entre douceur et hypnose. Les pèlerins s'y massent, tournent autour du stupa dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, certains en psalmodiant (les plus pieux s'étendent de tout leur long contre le sol à chaque pas), d'autres en discutant avec leur potes – et la circonvolution a l'air d'une marche digestive.
©Alain Capestan
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Une des plus petites capitales au monde
Lo Mantang, moins de 1000 habitants, est la capitale de l'ex-Royaume du Mustang, surnommé « le Royaume interdit ». La Région est de nouveau accessible aux étrangers depuis quelques dizaines d'années, mais jusqu'à l'an dernier, nulle route n'y accédait, et la petite ville fortifiée (une exception dans l'architecture des cultures tibétaines) a conservé son charme unique, sans voitures ni publicités, semblant inchangée depuis les temps du Moyen-âge.
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Le ghât des crémations à Pashupatinath
Allongés sur les marches des ghâts au bord du fleuve Bagmati, les morts, emmaillotés de blanc ou d'orange vif, recouverts de couronnes de fleurs, attendent leur tour, encerclés de leur famille et amis. Les bûchers brûlent en permanence, et les corps s'en vont en fumée, rejoignent vraiment le ciel. Plus loin, la foule se presse dans le temple, l'un des rares de la vallée à avoir résisté au tremblement de terre de 2015 - la dévotion n'en est que plus grande. Haut lieu de l'hindouisme au Népal, le site de Pashupatinath est inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial de l'Humanité.
©Narayan Maharjan/Pacific Press/ZUMA/REA
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Le village d'artisans de Bungamati
C'est une jolie surprise de la vallée de Katmandou. Une fois quittée la ville tentaculaire, la route serpente entre les rizières, et le village, qui surplombe cette verdure, semble avoir arrêté le temps. Les rues du village appartiennent aux hommes – et quelques poules, et quelques chiens. Les enfants y jouent au ballon, au billes ou à chat perché, les femmes y font sécher le grain, qui s'étale sur la chaussée, à nous de zigzaguer pour ne pas le piétiner. Dans les ateliers omniprésents, ouverts sur le dehors, les artisans transforment les billots de bois en dieux couronnés et en déesses en prière, qui partiront orner les temples un peu partout dans le pays.
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Photographie de couverture : © Narayan Maharjan / Pacific Press/ZUMA/REA