Japon

Le Japon de Jérôme Galland

Le Japon de Jérôme Galland

Ses images calmes et élégantes habillent régulièrement les magazines de voyage et de décoration, ainsi que nos brochures. La rencontre entre Jérôme Galland et le Japon est née au hasard d’un coup de fil. Heureuse coïncidence entre un photographe et un pays partageant une certaine vision de l’esthétisme. Voyagez au Japon à travers l’objectif de Jérôme Galland.

 

 « Mon premier voyage là-bas est fondamental dans la perception que j’ai du pays. J’étais tranquillement chez moi lorsque j’ai reçu l’appel d’une rédaction me proposant un reportage sur le chemin de pèlerinage de Kumano Kodo. »

 

Forêt de cryptomères abritant le chemin de pèlerinage de Kumano Kodo

Forêt de cryptomères abritant le chemin de pèlerinage de Kumano Kodo qui relie les sites sacrés de la péninsule de Kii

« un univers très codifié, une perte de repères déstabilisante pour certains, qui selon moi compose l’attrait du pays. »

Après dix ans à photographier en studio les trésors du Louvre, le reporter autodidacte s’envole alors pour la péninsule de Kii. « Je ne suis pas passé par la case villes. Moins de 36 heures après mon décollage, j’étais plongé dans un autre monde, celui du Japon des montagnes, traditionnel et isolé. » Loin du classique Tokyo-Kyoto, le photographe expérimente sa première nuit en ryokan, son premier bain en onsen : « un univers très codifié, une perte de repères déstabilisante pour certains, qui selon moi compose l’attrait du pays. ».

Sanctuaire shintoïste de Kamikura-jinja

Sanctuaire shintoïste de Kamikura-jinja, monts Kii, perché au sommet d’un escalier de pierre de 538 marches 

 Là, sous les forêts de cryptomères ancestraux, il découvre le sanctuaire shintoïste de Kamikura-Jinja . « J’ai eu, le sentiment de pousser une porte dérobée, de me retrouver là ou personne ne va. ». Une expérience que l’homme tient à partager en famille lors d’un troisième voyage (entre-temps il découvre la frénésie de Tokyo). Un chemin qui les mène jusqu’à l’escalier en pierre de Daimon-zaka dans la région de Nachi.

Montée de Daimon-zaka

Montée de Daimon-zaka menant au sanctuaire de Kumano Nachu Taisha, péninsule de Kii 

Ce sentier bordé d’arbres sept fois centenaires, les Japonais le parcourent parfois en costume traditionnel « comme pour revivre quelque chose » précise l’auteur du cliché « mais sous ce vêtement ancestral, la jeune fille était accrochée à son téléphone portable. » Anecdote significative du télescopage entre deux mondes aussi japonais l’un que l’autre. « Cette culture n’est pas passéiste, temples et maisons design sont juxtaposés sans scrupule. » précise ce partisan de l’image épurée. « On connaît l’esthétisme des jardins zen, mais le Japon sait aussi être désordonné : dans les arrière-cours, les intérieurs, les mélis-mélos de câbles téléphoniques » prévient Galland.

Tokyo, quartier de  Kappabashi

Tokyo, quartier de  Kappabashi, la rigueur japonaise sait faire place au désordre maitrisé

À la manière de l’électricien tokyoïte, il faut alors chercher dans le détail un certain esthétisme : « la réalité ne m’intéresse pas, j’aime construire une photo, lui donner un regard. Sans doute une influence que j’ai gardée du tirage et du noir et blanc. » précise t-il. Les paysages maritimes de Nachikatsuura et de Naoshima, les cerisiers de Tokyo, se prêtent quant à eux à la vision en aplats de Jérôme Galland qui après cinq voyages, continue de puiser au Japon une inspiration infinie.

Tokyo, les Japonais célèbrent l’hanami

Tokyo, les Japonais célèbrent l’hanami, période des cerisiers en fleurs, dans le parc Shinjuku Gyoen

Vue sur le Pacifique

Vue sur le Pacifique, à Nachikatsuura dans la préfecture de Wakayama, réputée pour ses sources d’eau chaude 

Vue de la Mer intérieur de Seto

Vue de la Mer intérieur de Seto depuis l’île de Naoshima qui abrite la Benesse House, musée d’art moderne à ciel ouvert