Après les favelas de Rio, après les bidonvilles de Nairobi, JR squatte la frontière mexico-américaine. Les autorités américaines lui ayant refusé l’autorisation de coller une photo sur la barrière métallique entre Mexique et Etats-Unis, JR s’est installé, côté mexicain, dans le jardin d’une famille modeste qui a également accepté que le plus jeune garçon de la famille serve de modèle. David Enrique - que ses parents et proches surnomment Kikito - âgé de un an, nargue désormais les garde-frontières. Si l’installation a nécessité trois mois de travail, JR a partagé une photo de son installation mercredi, au lendemain de l’annonce de l’administration Trump de la suppression du DACA (Deffered Action for Chilhood Arrivals), mardi 5 septembre.
Ce programme emblématique de la politique menée par Obama (mis en place par son administration en 2012) permettait à quelque 800 000 jeunes, arrivés pendant leur enfance aux Etats-Unis – parmi lesquels une majorité de Mexicains – d’obtenir un permis d’étudier et de travailler. Des milliers de personnes ont manifesté à la suite de cette annonce dans les villes de Washington, New York ou Los Angeles, en soutien aux «dreamers», tels qu’ils ont été surnommés. Dans le contexte de la chasse anti-immigrés instaurée par Donald Trump, et alors que la construction d’un mur sur l’ensemble de la frontière entre Mexique et Etats-Unis a été l’une de ses principales promesses de campagne, l’oeuvre de JR prend une ampleur particulière.
Photographie : JR