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Vol pour Jiayuguan. Nuit en ville, à l’ouest du parc Donghu. Grand, cossu, animé d’audaces baroques, l’établissement est représentatif de l’hôtellerie chinoise actuelle. Les businessmen y vont et viennent d’un pas pressé. Dans les chambres, un bon niveau d’équipement et un décorum réduit. Une salle de gym, dotée d’agrès et de machines modernes, et un service de massages permettent de se refaire une santé après les vols. On peut aussi échanger quelques balles sur une table de ping-pong. Ou prendre un thé au salon de thé. Le restaurant de la maison passe avec aisance d’un style de cuisine chinoise à l’autre ; marquant tout de même une prédilection logique pour les recettes du nord-ouest.
Déjà prévu au programme - Le fort de Jiayuguan. Lorsque les caravaniers du Gobi arrivaient en vue de Jiayuguan, ils apercevaient la Chine ; lorsque les bannis de l’empire en passaient la porte, ils la perdaient. Ce fort, construit au XIVe siècle, sous les Ming, à l’extrémité ouest de la Grande Muraille, était un verrou. En deçà, il y avait le gouvernement de l’empereur, au-delà, Tamerlan. Il était exclu que le second vint s’imposer au premier. Cette portion de la muraille est particulièrement bien conservée, et la restauration du fort, réalisée dans les règles, en fait un exemple splendide d’architecture militaire chinoise. L’ensemble est puissamment évocateur de la vie des confins, loin des raffinements de Nankin.
Déjà prévu au programme - Les milliers de tombes de période Wei et Jin occidentaux, du IIIe au IVe siècle, découvertes à l’est de Jiayuguan, en sont l’autre trésor. Les sépultures dégagées sont décorées de peintures charmantes, évoquant de nombreux aspects de la vie quotidienne d’alors. Transfert à Dunhuang. En route, arrêt au mont Mingsha. C’est un vaste ensemble de dunes chantantes : le vent qui joue sur le sable émettant des batteries et grondements étonnants. On en profite pour faire une petite balade à dos de chameau car, quand même, l’animal a été le véhicule tout terrain et green qui a permis à la route de la soie de traverser ces régions inhospitalières pendant des millénaires.
Installation pour deux nuits en vue des dunes de Mingsha. L’architecture néo-Tang de l’hôtel impressionne. Derrière de hauts murs en brique, des cours avec galeries, de grandes salles, un mobilier old time. La recréation ne manque pas d’allure, et on y bénéficie du confort moderne. Les chambres à boiseries, décorées de patchworks, de broderies, de tapis, évoquent déjà le Turkestan. Certaines sont même équipées d’un kang, le lit de briques traditionnel. Le restaurant principal défend les cuisines de Canton et du Sichuan ; un autre, la cuisine asiatique fusion ; sur le toit, on peut gober des snacks du Gansu, en regardant le soleil rougir et carminer les dunes. Sauna, bain de vapeur, salle de gym, massages, la bonne forme des hôtes est à l’ordre du jour.
Déjà prévu au programme - Les grottes de Mogao (patrimoine mondial). Dunhuang fut un marché important dès l’Antiquité. Ce fut aussi un grand centre bouddhiste, ce dont témoignent quelque cinq cents grottes aménagées dans le grès, avec la persévérance de la foi, par des générations de moines entre le IVe et le XIVe siècle. La statuaire en est célèbre, les peintures sont elles aussi d’un intérêt majeur. C’est ici que fut découverte une bibliothèque considérable, que se sont partagés les explorateurs de la Belle Epoque. Le sinologue français Paul Pelliot y fit un séjour en 1908-1909. Il en a rapporté des documents de grande valeur, nestoriens en particulier (d’un groupe chrétien considérant qu’une nature divine et une humaine coexistent en Jésus-Christ) ; un fonds qui est aujourd’hui au musée Guimet, à Paris. Une trentaine de grottes sont visitables par roulement. Le contraste entre les entours verdoyants du site et les lointains désertiques est saisissant.
Train pour Tourfan. Installation pour deux nuits dans le village ouïgour de Munar. La maison de brique crue à cour intérieure - plan traditionnel - semble un fortin planté au milieu des vignes et des vergers de pommiers. Les parties communes ombragées sont pleines d’agrément. De façon naturelle, la cour est le lieu de rencontre et de délassement. On y prend le petit déjeuner (dont les ingrédients sont fournis par le marché du matin), on y boit du thé, ou du cidre local. Le second pôle de la maison est le toit-terrasse, où l’on va profiter de l’air du soir, et même passer les nuits chaudes. De là-haut, on admire les vignes conduites en hautain et les séchoirs à raisin. Entre les deux, les cinq chambres sont simples et pratiques, avec des salles d’eau convenables et une literie de bonne qualité.
L’oasis de Tourfan, de vieux peuplement ouïgour, fut un relai important sur la branche nord de la route de la soie. Elle a vu passer les marchandises, mais aussi les idées et les croyances. Tamerlan l’a islamisée. Aujourd’hui, c’est un centre important de production de raisins secs. Le minaret d’Emin, construit en 1777, sous Qianlong, est le plus haut de Chine et un bel exemple d’art sino-ouïgour.
Déjà prévu au programme - Sites historiques des environs de Tourfan. D’abord, il y a les grottes bouddhiques de Bezeklik. Creusées entre le Ve et le XIVe siècle, elles ont conservé un ensemble extraordinaire de peintures murales, où l’on descelle des influences nestoriennes ; on relève aussi les traces des conflits religieux qui ont agité la région - l’iconoclasme musulman notamment s’est manifesté par des oblitérations. Ici aussi, les explorateurs européens ont opéré des prélèvements. Jiaohe était un poste avancé des Tang ; les Yuan l’on abandonné et, on l’a vu à Jiayuguan, les Ming ont établi plus au sud-est le finish there point de l’empire. Les ruines sont costaudes. Le site archéologique de Gaochang est lui aussi plein d’intérêt. On y découvre les vestiges d’une ancienne cité caravanière prospère, détruite au XIVe siècle. Et le monde rationnel du grand commerce de l’époque transparait dans ses reliefs. La visite est passionnante.
Transfert à l’aéroport d’Ürümqi et vol pour Kachgar. Installation pour trois nuits à l’ouest de la vieille-ville. L’ampleur du lobby et le puits de la tour sont spectaculaires. Les promoteurs de l’établissement ont vu les choses en grand. On retrouve le mélange d’élégance traditionnelle et de luxe clinquant qui est la règle aujourd’hui en Chine ; ici, l’hybride est plutôt équilibré, appuyé sur un classicisme bien compris, vivable avec une sensibilité européenne standard. Les chambres sont sans reproche, de niveau international. Pour se restaurer, une table occidentale, un teppanyaki coréen, un restaurant chinois : cuisines de Shanghai, Canton et du Sichuan. Côté bien-être : spa (beau décor, soins très pro), salle de gym, piscine intérieure, tennis.
Entre le désert du Taklamakan et les montagnes du Ciel, Kachgar est aujourd’hui la porte centrasiatique de la Chine. Autrefois, les voyageurs au long cours y changeaient de camion : on passait du yak au chameau, ou du chameau au yak, selon que l’on venait de l’ouest ou qu’on s’y rendait. Ville clé à bien des égards, elle a conservé intacte une atmosphère Asie centrale forever à laquelle les voyageurs sont invariablement sensibles.
Déjà prévu au programme - Kachgar et le lac Karakul. En ville, on voit la mosquée Aid Kah, qui peut accueillir dix mille fidèles. Fondée au XVe siècle, elle a été remaniée plusieurs fois ; c’est le XVIIIe siècle qui lui a donné son allure actuelle. La tombe du mystique musulman ouïgour Yusup Hazi Yajup (XIe siècle) est un peu excentrée. Le dimanche, le grand bazar regorge de marchandises, éclate de couleurs, embaume les nouilles et bruit de conversations animées. A quelques kilomètres de là, le mausolée d’Abakh Khoja, prophète musulman du XVIIe siècle, héberge aussi de nombreux membres de sa famille, dont Xiang Fei, célèbre concubine de l’empereur Qianlong. Les décors de céramique vernissée du monument sont d’un très beau travail. On est ici dans un contexte architectural auquel appartiennent aussi le tombeau de Tamerlan à Samarcande et le Taj Mahal d’Agra. A un peu moins de deux cents kilomètres au sud-ouest de Kachgar, le Karakul, le lac Noir, sur le plateau du Pamir, est un site naturel majestueux. Les neiges éternelles des sommets qui l’entourent se reflètent dans une eau bleu roi et composent un tableau d’une surprenante limpidité. Que l’on n’oubliera pas et qui justifie pleinement quelques heures de route.
Vol pour Xi’an. Nuit à l’ouest de la vieille-ville, dans un hôtel de style contemporain solide. L’espace n’est pas compté aux parties communes. Il l’est un peu aux chambres, qui sont néanmoins spacieuses, et claires. Les fenêtres donnent sur les remparts des Ming. Literie, salle de bain, connectique, l’équipement de dotation est tout à fait confortable et classique. Tout l’hôtel, d’ailleurs, marque cet esprit, que traduit une certaine sobriété décorative. Le duo restaurant occidental / restaurant chinois (cuisine cantonaise) est de rigueur dans une maison de cette catégorie. Comme le sont aussi le spa et le centre de fitness.
Déjà prévu au programme - L’armée enterrée de Qin Shi Huangdi (patrimoine mondial). Les milliers de soldats de terre cuite qui constituent la garde post mortem du grand empereur sont des célébrités mondiales. Ils sont collectivement un monument d’une ampleur exceptionnelle, un moment dans la symbolisation du rapport à la mort en Chine et une étape saisissante de l’histoire de la statuaire. On les a vus au détail dans les circonstances les plus diverses, mais ensemble ils ont une puissance d’évocation incomparable. Et « ensemble », c’est à Xi’an. La vieille ville a donc conservé ses remparts Ming (XIVe-XVIIe siècles), un ouvrage de défense splendide sur lequel on peut se balader à vélo. On visite aussi la grande mosquée. Fondée en 742, sous les Tang, elle a été reconstruite au XIVe siècle. L’adaptation de l’architecture chinoise aux contraintes de l’islam donne un résultat de toute beauté. Le quartier musulman est encore très pittoresque et on y goûte avec bonheur à une cuisine délicieuse.
Transfert à l’aéroport et vol de retour.
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