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Nuit à bord, arrivée le lendemain.
Transfert et installation pour deux nuits dans le centre historique. Le quartier restitue, maisons de pierre, maisons de bois, l’esprit de la ville d’avant la révolution de 1917. Reconstitution d’une demeure de marchand XIXe, l'hôtel est en rondins, mais il a intégré tout l’apport technique récent et fournit à sa clientèle ce qu’elle est en droit d’attendre en termes de service et de connexion. La décoration combine charme rustique et modernité expansive. Ce côté provincial un peu candide est sympathique, il témoigne d’une bonne santé sibérienne que l’on n’attendait pas forcément. Pour le petit déjeuner, ravioles, laitages, gâteaux, thé : de quoi attaquer la journée remonté à bloc !
Déjà prévu au programme - Visite privée d’Irkoutsk. Avec un guide privé francophone, visite à la statue monumentale du tsar Alexandre III, à la bibliothèque universitaire (ex-résidence du gouverneur général de Sibérie orientale), à l’ancienne succursale de la Banque russo-asiatique… Les maisons des familles Troubetzkoï (rue Dzerjinski) et Volkonski (allée Volkonski), qui ont été transformées en musée des Décembristes. Les Décembristes ? Le 14 décembre 1825, à Saint-Pétersbourg, quelques officiers menés par le prince Serge Troubetzkoï tentent d’imposer par la force une évolution constitutionnelle de l’empire russe. Le coup d’Etat échoue sur un Nicolas 1er au conservatisme de plomb et les conjurés qui ne sont pas exécutés sont expédiés manu militari en Sibérie. Irkoutsk y gagne une petite colonie cultivée qui va apporter un peu de savoir-vivre et de bonnes manières aux trappeurs des monts Saïan. La ville se mue alors en Petit Paris sibérien.
Transfert au lac Baïkal, puis traversée pour l’île d’Olkhon. Installation pour deux nuits dans l’une des maisonnettes à la russe de l’auberge Bentcharov, à Khounjir, le bourg principal. L’aménagement est simple, mais amplement suffisant. On profite sans état d’âme du pittoresque : quand ils installeront une salle de gym avec stepper et vélo elliptique, on aura moins envie de venir. On essaiera par contre la banya, le bain de vapeur traditionnel. Le chef maison sait 33 façons d’accommoder l’omoul (Coregonus migratorius), un salmonidé du lac. Délicieux fumé, en soupe, poêlé, rôti, etc. Les soirées brochettes sont aussi de fort bons moments. Un espace jeux est mis à la disposition des enfants ; auxquels est encore proposée une initiation au tennis de table.
Déjà prévu au programme - L’île d’Olkhon en privé. Vous êtes là sur l’une des plus vastes îles lacustres du monde. Elle est aussi un haut lieu du chamanisme sibérien. Le chamane, les enfants, communique avec les esprits de la nature ; la transe lui permet d’entrer dans le réseau des âmes et d’y obtenir quelques informations et aménagements utiles à ses contemporains. Forts reliefs, rives sableuses, collines, roches isolées, forêt, taïga, steppe, désert : les paysages sont contrastés et spectaculaires. La visite réserve des surprises étranges. Au village fantôme de Pechanaya, par exemple, le vent forme de hautes dunes de sable mouvantes et découvre les racines des arbres, lesquels semblent marcher sur des pattes grêles d’insectes géants. Avec un peu de chance, on rencontre un nerpa ; ce phoque dodu est le seul de sa famille à vivre exclusivement en eau douce, il s’y nourrit essentiellement de coméphores, poissons assez moches, gras et translucides.
Retour à Irkoutsk, où l’on retrouve sont hôtel pour la nuit. Le matin, transfert à la gare et embarquement sur le Transmongol. Compartiment à quatre couchettes ; deux cabinets de toilette par voiture ; wagon restaurant. Le Transmongol est l’embranchement du Transsibérien dont le terminus est Pékin. On voyage en compagnie de tous les peuples d’Asie orientale : Bouriates, Tatars, Mongols, Russes, Chinois, Iakoutes, etc. Ça donne du relief aux compartiments. Certains passagers sont des marchands, d’autres des étudiants, d’autres encore des fonctionnaires. Des gens âgés s’en vont voir leurs enfants et des jeunes gens, leurs parents. Des aventuriers sont là-dedans depuis Moscou. Le train avançant, on commence à voir apparaître des yourtes et des troupeaux de chevaux, de vaches, de moutons, de yaks. Le paysage devient mongol. Nuit à bord : tadum, tadum, tadum…
Déjà prévu au programme - Visite privée d’Oulan-Bator. La capitale mongole est marquée par l’architecture soviétique, ce qui ne doit pas effrayer. En compagnie d’un guide, on y découvre beaucoup de choses intéressantes. Parmi lesquelles, le monastère Gandan. Fondé au début du XIXe siècle, il abrite une statue monumentale, dorée à la feuille, du bodhisattva de compassion Avalokiteshvara. Ou le musée national de Mongolie, qui documente l’histoire et la civilisation mongoles depuis les origines. La section ethnographique restitue, à travers de nombreux objets, une vie nomade en cours de résorption. Tumen Ekh est un ensemble de musique et de danse traditionnel de grande valeur. Les artistes éminents sont nombreux dans le line up. De la vièle tête de cheval à la guimbarde, en passant par la cithare et le dulcimer, le spectacle révèle un art vigoureux et virtuose. Ensuite, dîner en ville.
Nuit à Bayanzurkh, quartier du centre-est d’Oulan-Bator, dans un hôtel moderne, plein de bois ciré et de cuir rembourré. L’idée mongole du luxe contemporain. On a ses aises. Les chambres sont agréables, équipées selon les normes internationales. Au spa, les traditions asiatiques de bien-être s’expriment. La maison est aussi une bonne table : tsuivan (nouilles), khuushuur (ravioles frites, agneau ou épinards / fromage), buuz (ravioles à la vapeur, agneau), buuz du chef (au bœuf)…
Prise de contact avec le chauffeur et le guide qui accompagnent la suite du voyage. Route pour le parc de Khögnö Khan. Installation pour deux nuits dans un camp de yourtes. Sous le feutre blanc, si quelques aménagements ont été consentis, les intérieurs demeurent tout à fait traditionnels. Belle literie de soie ; mobilier peint, dans les rouges ; petit poêle ; coin toilette, où on se lave avec des serviettes chaudes à l’huile essentielle de pin. Une atmosphère que l’on n’oubliera pas de sitôt. A la salle à manger, sous des formes variées, agneau et mouton sont rois, et ont une cour nombreuse de salades. Avec ça, une cave étonnante de vins français. Entre deux sorties, les enfants peuvent jouer aux osselets, avec de vrais os. Tout est fait ici pour limiter, dans toute la mesure du possible, l’impact du camp sur l’environnement et lui conserver une dignité nomade.
Déjà prévu au programme - Balade sunset dans les dunes. Le camp se trouve à la lisière du désert de dunes Elsen Tasarkhai. Après avoir emménagé, on part pour une promenade à pied dans le sable, sur lequel le soleil couchant étale des teintes qui vont du roux au violacé. On commence à ressentir l’ivresse de l’espace libre.
Déjà prévu au programme - Méharée dans le Petit Gobi. Ce que le dromadaire est aux déserts d’Afrique et l’Arabie, le chameau de Bactriane l’est aux déserts d’Asie : un camion. La route de la soie, c’est lui. Hirsute, bonasse, sobre, une légende. Eh bien, on s’assied dessus, entre les deux bosses, et on se laisse transporter parmi les genévriers qui embaument l’air. Sous l’allure de père peinard, on sent la puissance. Si on était Bernardin de Saint-Pierre, on penserait que les bosses sont pour empêcher de tomber ; mais on sait que ce sont surtout des pots à graisse. Cet animal a plein de particularités qui lui permettent de supporter des conditions extrêmes, ce qui en a fait l’instrument du grand commerce pendant plusieurs millénaires. Aujourd’hui, il est un peu retraité mais, comme souvent les vieux de la vieille, il évoque avec pittoresque un glorieux passé.
Route pour Kharkhorin. Installation pour deux nuits un peu en dehors du village, dans un camp d’une vingtaine de yourtes. De forts épaulements dominent le paysage de la vallée de l’Orkhon. Dans l’ensemble, le confort est nominal, mais suffisant. Il y a l’électricité, des douches chaudes, des connexions. Bref, on est dans la nature, mais pas dans le vide. Désormais, la vie dans la yourte va de soi : on entre du pied droit et on range ses affaires comme de vieux nomades. Le chef et son équipe mitonnent une cuisine des familles, qui fournit toute l’énergie nécessaire à la journée.
Déjà prévu au programme - Visite privée du monastère Erdene Zuu. En compagnie de son guide, on se rend dans le plus vieux monastère bouddhiste Gelugpa (école scripturaire, bonnet jaune, comme dans Tintin au Tibet : le bouddhisme des steppes est dans la dépendance du celui des neiges) du pays. Fondé au XVIe siècle, il a beaucoup souffert pendant la période communiste. En partie détruit, désaffecté, un temps muséifié, il a été rendu aux lamas après la chute de l’Union soviétique. Les temples anciens, de style chinois, et le mur d’enceinte aux 108 stûpas sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le musée de Kharkhorin, dont les collections rappellent la grandeur et le prestige culturel et politique de Karakorum, présente une maquette de la ville disparue. Ce sont les guerres de succession et le déménagement de Kubilaï Khan à Pékin qui en ont scellé le déclin.
Déjà prévu au programme - Initiation au montage de la yourte. La yourte, il faut que ce soit amovible, léger, solide, isolant et agréable. Des siècles de voyage ont donné aux Mongols une habitation parfaitement adaptée à leur mode de vie. Pratique, symbolique, esthétique, la yourte est une belle réussite. L’atelier permet d’en comprendre la logique et d’en apprécier l’ingéniosité. Feutre, bois, crin, cuir, on passe en revue les matériaux, puis les étapes du montage. On se fait expliquer l’aménagement intérieur traditionnel et le sens que recèlent, en plus de leur fonction littérale, le seuil, le foyer, l’ouverture du toit, etc. En fait, la yourte est une sagesse : un ensemble technique répondant à des besoins à la fois matériels et spirituels. Pas mal de monter et de démonter non seulement une maison, mais aussi une conception du monde ! Chevauchée vers le monastère de Shankh. Ce monastère, fondé au XVIIe siècle, appartient lui aussi à l’école Gelugpa. Son temple principal est distingué par sept mandalas kalachakra - le tantra de kalachakra, de la roue temporelle, tient une grande place dans l’enseignement des bonnets jaunes. On monte en selle pour s’y rendre.
Route pour le lac Ögii. Installation pour deux nuits sur la rive est. Des yourtes pour dormir et une maison de bois pour manger. Pour manger quoi ? Du poisson, pêché dans le lac : perche, rotengle, brochet. Ou le khorkhog, qui a consisté à faire cuire de la viande et des légumes à l’étouffée, dans un récipient contenant non seulement les ingrédients, mais aussi des pierres chaudes. Aux heures où elle est nécessaire, les générateurs du camp produisent de l’électricité. Par contre, quand on peut s’en passer, on s’en passe. Une règle de bon sens nomade et écologique.
Déjà prévu au programme - Découverte du lac. Ici, grands et petits peuvent se baigner. Après la steppe, les prairies, c’est délicieux. Une promenade en barque permet aussi d’observer les nombreux oiseaux présents dans le secteur à la belle saison. Les pélicans frisés sont nombreux, les oies aussi, cygnoïdes ou à tête barrée, ainsi que les cygnes chanteurs. Pluviers et bécasseaux vont à pas pressés sur les berges découvertes. Le pygargue à queue blanche, parce qu’il a l’estomac sans exclusive, fait peur à tout le monde. Les bandes de grues demoiselles ajoutent à tout ça une élégance dont on ne se lasse pas. Avec cette journée, on profite d’une Mongolie charmeuse, très éloignée de l’image martiale souvent associée au pays.
Route pour le parc national Khustain Nuruu. Nuit dans un camp de standing. Les yourtes ont été aménagées pour répondre aux standards de la meilleure hôtellerie. Elles sont spacieuses, décorées dans un esprit mongol contemporain du plus bel effet. Ecrans de soie, mobilier de bois poli, le confort est plus sophistiqué que les jours précédents. C’est autre chose. La vue sur le parc national est splendide. Restaurant français ; et l’on se trouve surpris de déguster un velouté de courge alors qu’un vautour moine tourne dans un ciel immense.
Déjà prévu au programme - A la rencontre des chevaux de Przewalski. Bien sûr, la réintroduction en cours d’Equus przewalskii, repéré au XIXe siècle en Dzoungarie par Nikolaj Przewalski, fait espérer voir dans la nature ces chevaux qui n’existèrent plus, longtemps, que dans des zoos. C’est le but de la sortie. Chemin faisant, toutefois, on observe la grande outarde, le faucon de l’Amour, la cigogne noire, la marmotte de Sibérie, le cerf, le chevreuil. On fait s’envoler des perdrix de Daourie et sauter vingt-neuf espèces de sauterelles… Ce qui n’est pas rien et découvre la richesse faunistique d’étendues qui ne sont vides qu’en apparence.
Transfert à l’aéroport d’Oulan-Bator et vol retour.
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