En une dizaine d'années, la forêt amazonienne a perdu l'équivalent de la surface de la France. Il y a urgence. Pas seulement pour la voir, mais aussi pour la protéger... voyager à pleins poumons. 5 expériences à vivre au Brésil avant qu'il ne soit trop tard.
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Se plonger dans le poumon de la planète
En remontant le fleuve, on ne peut échapper aux saignées dévastatrices faites dans la forêt : le vert dense, compact, intense, soudain devient couleur de boue, ou du noir uni des incendies volontaires qui l'ont calcinée. La déforestation, a fortement baissé entre 2004 et 2014, repart à la hausse depuis 2 ans. Moins visible, l'agriculture moderne amène son cortège d'engrais, de toxines, de pesticides, dévastatrices pour la flore et la faune sauvage. Et les villes elles aussi grignotent la grande forêt, qui à elle seule représente la moitié de la surface des forêts tropicales du monde entier, un dixième de toutes les espèces vivantes au monde : plus de 40 000 espèces de plantes, 3000 espèces de poissons, 1000 espèces d'oiseaux et 2 millions et demi d'espèces d'insectes. Mieux, si l'on ne casse pas tout, la liste continue de s'allonger ! Au début de ce millénaire, sur 10 ans, on y a encore découvert plus de 600 nouvelles espèces de plantes, plus de 200 espèces de poissons et autant d'amphibiens, des dizaines de reptiles, des oiseaux, et même 39 nouveaux mammifères !
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Voir Neymar jouer à domicile
Pour Pelé, c'est trop tard depuis un moment. Neymar, lui, est jeune encore, mais il ne faut pas trop tarder, la carrière des footballeurs est courte. Neymar a fait ses gammes au Santos, où il a démarré sa carrière de footballeur professionnel, sur les traces du roi du foot qui officiait dans ce même club. D'ailleurs, on compare souvent son jeu à celui de Pelé, ce qui l'énerve parfois un peu. Attaquant, buteur, passeur, dribbleur, technicien-magicien, il est presque aussi bon de son pied gauche que du droit. En club, il est passé en Europe, à la Barça de Barcelone. Mais c'est au Brésil qu'il est chez lui, et être dans les tribunes pour un match de sélection nationale, cela en soi mérite le voyage.
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Faire un album photo d'animaux rares
Vous partirez, à pied ou à cheval, à la rencontre des animaux, dans les grandes plaines du Pantanal. On en croise encore tant, ici, que l'on a peine à croire les chiffres, tragiques, de la baisse des populations animales du globe. Ne faites pas de bruit, et vous pourrez, parfois, vous approcher tout près : commençons par l'oiseau symbole de la région : le tuyuyu, qui mesure plus d'un mètre, et dont la tête noire surmonte un collier rouge. Ensuite, on ne sait plus où donner de l'appareil photo : anacondas, singes, paresseux, toucans, perroquets, caïmans, oiseaux mouches, tatous, coatis, piranhas et iguanes,c'est le festival. Quant aux animaux en danger, aujourd'hui, vous ne les croiserez pas tous (sauf à rester vraiment longtemps). Mais il y a fort à parier que vous en verrez certains : peut-être l'immense ara hyacinthe, aussi grand qu'un petit enfant, ou le grand fourmilier tamanoir, une loutre géante, un cerf des Marais, ou même entrevoir un jaguar...
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Buller sur l'île de Boipeba
Sur l'île de Boipeba, aujourd'hui, il n'y a pas de supermarchés, pas de banque, pas de voiture. On se déplace à pied, le long de la plage, ou en montant en haut des grandes dunes pour contempler le paysage, ou encore en traversant la sublime forêt primaire, vieille de 60 millions d'années, sillonnée de petits sentiers. Pour de plus longs trajets, on prend un bateau taxi, qui vous posera sur une autre plage. Ou parfois, un tracteur public, dont les horaires sont fantaisistes. Savane, mangroves, cocotiers, sable blanc, et, cerise sur le gâteau, une mer toute l'année entre 20 et 30 degrés, presque à la même température que l'air.
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Vivre une pause de douceur le long du Rio Tapajo
Tout semble si paisible ici. On pique une tête dans la rivière, l'eau est douce et tiède. Les gamins rient, criaillent et semblent amphibies. On prend une pirogue, on pêche un peu, en période de hautes eaux on se balade entre les arbres, en basses eaux on tente d'obtenir la belle couleur pain d'épices des habitants du coin. Peine perdue, mais, si l'on oublie la comparaison, ça fait quand même un beau bronzage. On va arpenter la forêt, voir les saignées sur les troncs d'Hévéa, on achète une sacoche à un artisan du village. On est bien. On a oublié que le Rio Tapajo, jusque là totalement épargné, risque d'être impacté par une quarantaine de barrages désastreux pour les habitants et la nature de la région (en tout, 250 projets de barrages sont à l'étude au Brésil!). En 2016, les indigènes Munduruku et autres population de la zone impactée ont gagné une bataille. Le projet est suspendu. Ne pas crier victoire, Et continuer la bataille.