Ayant vécu en quasi-autarcie jusqu'à la fin des années 1980, l'Albanie sort de son isolement, et s'ouvre avec bonheur aux visiteurs d'ailleurs. Vite ! Les infrastructures ne sont pas encore toujours à la hauteur, mais qu'importe ! Le pays tout entier est à découvrir maintenant.
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Observer les pélicans frisés sur la lagune de Karavasta
Ce bout de côte est préservé. Une longue plage de sable blond sépare la lagune de la mer adriatique. Par endroits, des bouquets de pins ombragent le lieu, ailleurs exposé au soleil et au vent. Des petites îles sablonneuses parsèment le parc national. C'est là que tente de survivre l'une des dernières colonies européennes de pélicans frisés, le plus grand des pélicans, impressionnant avec son mètre quatre-vingt de longueur et son envergure qui peut atteindre trois mètres cinquante. C'est l'un des plus grands oiseaux au monde, capables de voler, et son bec à lui seul mesure jusqu'à 45 cm de longueur. Ça ne l'empêche pas d'être hautement vulnérable. Dans les années 1980, on ne comptait plus qu'un millier de couples de pélicans frisés au monde - contre plusieurs millions d'individus au xixe siècle. Bonne nouvelle cependant, la population semble remonter doucement, et si la lagune de Karavasta reste pour l'instant le seul endroit où vous pourrez le voir en Albanie, le pélican frisé est peut-être tiré d'affaire.
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Aller jusqu'au village de Theth à pieds
Aujourd'hui, le parc national de Tethi reste difficile d'accès. Et c'est tant mieux ! La route chaotique qui y mène limite drastiquement le nombre de visiteurs. Mais malgré tout, le nombre de maisons d'hôtes augmente vite, et il y a fort à parier qu'un de ces jours, l'accès aux merveilles du parc national se fasse par une belle route lisse. En attendant, foncez ! C'est tout simplement sublime. Les paysages alpins sont plus beaux que sur les plus belles cartes postales, rivières, canyons, cascades, montagnes, villages semblant être ici et ainsi depuis toujours, et des sentiers de randonnée où l'on peut encore tranquillement, même en plein cœur du mois d'août.
Ollirg
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Flâner dans le bazar de Kruja
Il date du temps des Ottomans. Composé de petites baraques de bois aux tuiles rouges, collées les unes aux autres, il serpente dans la vieille ville, le long d'une allée de gros pavés – talons aiguille s'abstenir. Vu de haut, on dirait un dragon du nouvel an chinois. Dessous, des boutiques de tout et de rien, où il fait bon flâner, regarder, discuter, acheter tout et rien. La part du made in China s'y fait de plus en plus forte, et la développement touristique du pays risque de lui faire perdre son âme...
Forteresse de Kruja - Albanie - Stefano Ember
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Lézarder sur une plage déserte
Vite ! Si les longues plages de sable blanc sont légion le long de la côte, elles se bétonnent vitesse grand V. Pour nombre d’entre elles, si vous êtes là pour être au calme, il est déjà trop tard. D'autres, telle la plage de Kakome, ont été privatisées et interdites au public (quoique certains tentent l'expérience, en arrivant en bateau par mer). Mais, en cherchant ou en marchant un peu, il reste encore des pépites. Allez, je vous en donne une : Gjipé, après le village d'Ilias, sur la route du monastère Theodhorit. Une demi-heure de descente, face à un panorama paradisiaque, et nous y sommes, du sable fin, une eau turquoise et transparente, et vous savez quoi? un restaurant de paillotes pour se régaler d'un poisson grillé face à la mer.
Ollirg
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Débusquer un papy gastéropode
Cela fait trente millions d'années que Ocea Ohridana habite dans les eaux du lac d'Ohrid, aux confins de la Macédoine. Là, et nulle part ailleurs. Excellent choix : le lac, le plus vaste et le plus profond des Balkans, aux eaux bleues d'une transparence telle qu'on peut voir jusqu'à plus de 20 mètres, est d'une beauté à couper le souffle, bordé de plages, de monastères byzantins, de montagnes chapeautées de neige. Un must de votre voyage en Albanie ! (Le lac et ses environs sont d'ailleurs classés au Patrimoine mondial de l'Humanité UNESCO). Mais l’écosystème fragile du lac est mis en danger par la surpêche, l'urbanisation massive et la déforestation sauvage, et la pollution. Ocea Ohridana, aujourd'hui en danger critique d'extinction, fait partie des 100 espèces les plus menacées au monde, et n'est pas la seule espèce endémique du lac à souffrir de ces bouleversements.