Pétri, malaxé, étiré, comprimé, piétiné, réaligné, détendu... Étrange sentiment contrasté que celui de sentir son corps comme un esquif après une heure de tempête. Car attention, le massage thaïlandais traditionnel n’est pas qu’une douce partie de plaisir. Bien loin des body-body douteux des quartiers chauds de Bangkok, qui ont malheureusement détourné la réputation de cet art ancestral thaïlandais. Depuis 2 500 ans, les Thaïlandais pratiquent le Nuad Bo Rarn à des fins thérapeutiques et préventives. Dispensé quotidiennement au temple ou à la maison, il est destiné à remédier aux problèmes de dos, de circulation sanguine et lymphatique, gommer maux de tête et stress, éliminer les toxines, tonifier la peau, améliorer le fonctionnement des cellules et les échanges respiratoires, libérer les énergies : le tout en agissant sur les 7 2000 sen (méridiens) qui parcourent le corps. Inspiré des techniques indiennes et chinoises, du shiatsu et du yoga, ce massage est une véritable chorégraphie en plusieurs actes.
Acte 1 : la préparation du corps
Après un thé bien chaud vous glissez dans un sarong et une chemise de coton ample. La première demi-heure consiste à débusquer les blocages de votre petit corps stressé (c’est donc peut être la plus douloureuse). Partant des pieds, véritable « carte d’identité » de l’organisme, la masseuse remonte des mollets à l’aine, en appliquant des pressions palmaires destinées à bloquer puis relâcher l’énergie à la manière d’un torrent dont on barrerait le flux pour ensuite mieux le laisser rejaillir.
Acte 2 : élimination des nœuds musculaires
La digipression se poursuit jusqu’aux cervicales, faisant sauter un à un les nœuds musculaires. Votre bienfaitrice n’hésite pas à utiliser coudes et avant-bras pour vous pétrir. Elle est le rouleau, vous la pâte. Ferme mais attentionnée, elle vous prévient avant de vous marcher dessus (délicatement). Et toujours avec ce sourire bouddhiste : tout au long du massage, la masseuse pense positif et vous envoie de bonnes énergies.
Acte 3 : Abandonnez-vous
Epaules, mains, abdomen, genoux : chaque partie (exceptées intimes) est passée en revue (en douceur pour le foie et l’estomac). Vous n’êtes plus qu’un chiffon que l’on essore, mais un chiffon heureux ! Les yeux clos, vous sentez alors la chaleur d’une serviette humide appliquée sur votre visage. Mâchoires, cuir chevelu, tempes, nuque et cou sont tour à tour chouchoutés. Puis, assis en tailleur, on vous berce, vous étire et parfois, vous fait craquer.
Épilogue
Vous flottez dans la pénombre, corps et esprit légers comme ce parfum de sésame.
À tester : différentes variantes du massage thaï sont proposées, à base d’huiles aromatiques, d’herbes médicinales, de gommages.