1 et 2 sur le podium superficie des îles italiennes, méditerranéennes à fond le bleu, régions autonomes à statut spécial, l’une et l’autre ayant fourni au pays un prix Nobel de littérature - Grazia Deledda et Luigi Pirandello -, tant pousserait à confondre Sicile et Sardaigne ! N’était que chacune a une personnalité irréductible. Il est donc juste de faire la part des choses, ne serait-ce que par cette politesse élémentaire du voyageur qui consiste à savoir où il met les pieds. Et parce que des pieds bien informés vont droit à ce qui compte.
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Vieilles pierres et très vieilles pierres
On trouve en Sicile quelques beaux chapitres du livre d’architecture européen mais pas que. Les Grecs notamment ont laissé d’admirables témoins de leur art de bâtir. Comme à Agrigente, dont le temple dorique Concordia, du Vème siècle avant notre ère, est l’un des plus intacts qui nous soient parvenus. Du temple de Junon, le coup d’œil est encore souverainement antique (en dépit de la skyline agrigentine). Ségeste et Syracuse possèdent de grands théâtres. Que surpasse néanmoins en situation, en sens esthétique, en qualité technique, celui de Taormine, IIIème siècle avant notre ère : génie romain sur génie grec. On s’abandonnerait longtemps à la mélancolie des ruines… Si d’autres sections n'attendaient. Ainsi l’héritage normand, mêlant avec grâce et vigueur roman occidental et influences arabes. La Cuba Sottana, à Palerme, est l’élégance-même. La Sainte Trinité de Delia byzantinise un peu sa forte géométrie. Saint Pierre et Paul, à Agro, joue de la polychromie et d’arcs outrepassés. C’est le XIIème siècle qui a fourni ça, entre autres. Allons, allons : en 1693, un séisme important offre la possibilité de répandre dans le Val di Noto la modernité d’alors : le baroque. Un calcaire propice sert la virtuosité des architectes. Et l’Unesco classe huit villes reconstruites alors, dont Catane, Modica et Raguse.
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La Sardaigne peut-elle opposer à ce prestigieux patrimoine quelque chose d’équivalent ? Non, tout de même. Phéniciens, Carthaginois, Romains en ayant exploité le potentiel agricole et minier au profit quasi exclusif de leurs cités-mères. Le beau site portuaire punico-romain de Tharros marque néanmoins une implantation coloniale sur le golfe d’Oristano. A Cagliari, l’amphithéâtre romain est méritoire - contexte difficile, empilement exceptionnel de gradin - mais il manque un brin d’ampleur. On ne le snobe pas pour autant. La cathédrale et deux tours médiévales - torre di San Pancrazio et torre dell’Elefante - sont de noble style pisan ; la lumière a sur leur pierre blanche des douceurs de miel. Et puis, l’histoire a procuré des édifices de valeur, qui font ensemble une ville pleine de charme. Au demeurant, c’est sans doute à la Préhistoire que la Sardaigne doit ses traits architecturaux distinctifs. Les tumbas de sos gigantes, sépultures mégalithiques à l’allure de tête de taureau, et nuraghes, édifices en forme de cône tronqué, offrent aux voyageurs des occasions d’admirer et aux archéologues des motifs de perplexité. Su Nuraxi, dans le centre-sud de l’île, près de Barumini, peut à bon droit passer pour un monument-référence de l’Âge du bronze. Autour, les vestiges d’un village d’une cinquantaine de maisons rondes. Dolmens et menhirs rattachent la Sardaigne à un grand ensemble européen.
D’un certain point de vue, la Sicile l’emporte. A condition de vouloir opposer ce qui se complète. En fait, ces différences permettent surtout d’apprécier deux histoires, des proximités, des éloignements. En tout cas, ici et là, des choses à voir, qui ne sont nulle part ailleurs.
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C’est la fête !
La légende de saint Ephysius semble dérivée de la vie de saint Paul. Quoi qu’il en soit, Cagliari voue un culte à ce martyr du début du IVème siècle (depuis, notamment, qu’au XVIIème siècle Sant’Efisio l’a gardée de la peste). Une longue procession votive l’exprime avec ferveur, qui va du 1er au 4 mai de Cagliari à Pula et retour. C’est un évènement auquel les Sardes participent massivement et qu’ils espèrent voir inscrire au patrimoine mondial. Le cortège se met en branle sur un tapis de pétales de rose dans le quartier de Stampace. Vont pénitents, cavaliers, piétons et traccas, chars ornés de fleurs et de fruits, tirés par deux bœufs eux-mêmes fleuris. Les couleurs des costumes traditionnels flamboient au soleil, une élégance concernée règne. Et cela chante, cela grince et clop clop, clop clop, clop clop. La dévotion est unanime et va crescendo de station en station : quatre-vingts kilomètres en tout, sans baisse de tension. Les fêtes rythment la vie sarde. Les carnavals sont des moments importants. Celui d’Oristano et celui de Tempio Pausania, ouvert par Re Giorgio - lequel sera finalement brûlé, emportant les malheurs de l’an écoulé - sont fameux. Le défilé des mamuthones noirs affublés de clarines et des issohadores blancs lors du carnaval de Mamoiada évoque un peu augustes et clowns blancs. Les rencontres équestres, comme la cavalcata sarda à Sassari, ou la Sartiglia d’Oristano sont elles aussi des occasions de costume et de réjouissance.
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En Sicile non plus les fêtes ne manquent pas. Celle de Sant’Agata, à Catane en février, est fameuse. La chasse de la martyre sort deux fois en procession, portée à bras et accompagnée de candelore. Ces derniers étant des chandeliers monumentaux qui symbolisent les corporations. Ils font escorte aux reliques et assurent l’animation par leurs déplacements chaloupés à travers les rues. A l’occasion de ces festivités, on mange des friandises en forme de sein, les minnuzzi ‘i Virgini, qui rappellent le supplice de sainte Agathe. Lucie appartenait à une famille noble de Syracuse ; elle fut martyrisée sous Dioclétien, à la même époque qu’Ephysius. Son culte s’est propagé jusqu’en Scandinavie, mais c’est dans sa ville natale qu’il atteint son point d’incandescence. Le 13 décembre, sa statue est transportée de la cathédrale à l’église Santa Lucia de Néapolis. Grosse foule. Le XVIIème siècle semble avoir été une période d’activité particulière pour ces saints martyrs : Lucie aurait alors nourri les Syracusains de cailles miraculeuses, ce qui a une source dans les livres de l’Exode et des Nombres de l’Ancien Testament. Et puis, il y a aussi des carnavals. Pour n’en citer que deux, disons ceux de Sciacca et Taormine. Dans un esprit un peu différent, le palio dei Normanni, célèbre par une fête médiévale la libération au XIème siècle de Piazza Armerina par Roger de Hauteville, le Bosso. Chevaliers et gentes dames.
Il y a, c’est entendu, d’autres fêtes - et de belles ! - dans les deux îles mais, peut-être, par l’ampleur et l’engagement de la Sant’Efisio, la Sardaigne marque-t-elle un point. Néanmoins, ne confrontons pas les saints, ni les occasions profanes de se réjouir.
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Sea, sand and sun
Qui dit île, dit mer. Petit tour des meilleures plages de Sicile. Commençons un brin au nord de Palerme. A Mondello. C’est la plage chic et historique. Belle, bondée, eau claire et peu profonde. L’idéal pour se faire voir au top de ses avantages. Un peu plus à l’est, prise d’assaut également - la plage n’est-elle pas d’abord un espace social ? - la Spiaggia di Cefalu. Jolie anse, une partie libre d’accès, une autre payante. L’atmosphère varie en fonction, c’est évident, mais le comportement est territorial all over. Sur la côte orientale, Taormine offre des agréments smart, dont le théâtre déjà évoqué. Eh bien, après avoir visité celui-ci, on sera bien avisé de descendre jusqu’à la riquiqui et enchanteresse plage d’Isola Bella : eau transparente et érosion artiste. Continuons à tourner et arrêtons-nous, du côté d’Agrigente, à la Scala dei Turchi. Du sable, on admire une extraordinaire formation calcaire blanche qui, au soleil, semble une énorme cuiller de crème fouettée glissant dans la mer. Dans le même secteur, se trouve la réserve naturelle de Torre Salsa. La longue plage que l’on rejoint à pied est un peu l’anti-Mondello : aucun équipement, le vent et le bruit froissé du ressac. La spiaggia réduite à ses éléments essentiels. Nul encombrement, jamais. Les Egades sont un archipel de l’ouest sicilien. S’y rendent ceux qui savent ou qui ont un peu de flair. Ce n’est pas la destination de tout le monde et c’est heureux. Sur les plages de Favignana, on est, en somme, entre connaisseurs. Quant au croissant de sable fin de San Vito do Capo, son air africain le recommande aux sensibilités ultramarines.
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En Sardaigne, intéressons-nous à la côte est. En sa partie septentrionale, on remarque l’archipel de La Maddalena. Dans celui-ci, l’Isola Budelli et, sur celle-ci, la Spiaggia Rosa. Certainement l'une des plus belles plages de Sardaigne. La poussière de corail y fait le sable rose. A ce propos, pour éviter les indélicatesses, les visiteurs ne sont plus autorisés à débarquer. Ils admirent du bateau. Et vont étendre leur paréo ailleurs. Du côté d’Arzachena, par exemple, plage del Principe. Sable blanc, rocher ocre jaune et vert profond des pins encadrent une eau à la limpidité idéale. L’Agha Khan n’en est pas revenu. On est tout ébaubi après lui. Généralement, pas seul. Plus au sud, à Orosei, Spiaggia di Berchida, en revanche, on ne se sent pas gêné aux entournures. De vastes dimensions permettent à tout le monde d’avoir son espace vital et même du rab. C’est particulièrement agréable, d’autant que l’eau est engageante et que la végétation embaume. Sous Dorgali, la géologie donne aux environs de la Cala Luna une démonstration spectaculaire des propriétés plastiques et chromatiques du calcaire. Aborder à la plage en bateau permet de s’assurer le meilleur point de vue sur les falaises plongeant dans la mer. L’alternative sentier / arrivée par mer réapparait à la Cala Goloritzè, elle aussi sur le golfe d’Orosei. En fait, cette question se pose assez souvent. Elle n’est pas désagréable à résoudre, on peut alterner. Ou composer. A une cinquantaine de kilomètres de Cagliari, non loin de Villasimius, la plage de Porto Giunco offre une eau cristalline. L’adjectif est un peu rabâché, mais il est pris ici dans tout l’éclat de son effet. Une plage de l’ouest ? Allez, la Pelosa à Stintino : un cadre envoûtant et des hippocampes au bout du tuba !
La Sardaigne réussit un peu mieux que la Sicile l’exercice qui consiste à faire passer la Méditerranée pour les Caraïbes. En revanche, les plages de la seconde ont des profils plus variés. Une nouvelle fois, il n’est pas impératif de trancher.
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Parcs naturels terre et mer
On peut reprendre ici le dossier de l’archipel de La Maddalena. Les soixante-deux îles qui le composent et l’ensemble du domaine maritime sont inclus dans le Parcu natzionale de s’Arcipelagu de sa Madalena. Ce qui explique bien sûr les restrictions d’accès à certains lieux sensibles, comme la Spiaggia Rosa. Le parc sarde se prolonge en Corse dans la réserve naturelle des Bouches de Bonifacio. En mer, on peut observer le grand dauphin, rencontrer un requin pèlerin ou un rorqual commun. Ce qui est source d’émotion vivre. Le mérou, sans atteindre à la taille des précédents, fait nonobstant partie des notables de ces côtes rocheuses. A circuler entre les isole, on relève la présence du puffin de Scopoli, du cormoran huppé et du rare goéland d’Audouin. Toujours au nord, mais à l’ouest cette fois, l’île de l’Asinara est classée parc national depuis 1997. On s’y rend en bateau depuis Stintino ou Porto Torres. Désert monastique, refuge de pêcheurs et d’éleveurs de chèvres, puis hôpital et prison, cette terre montagneuse a désormais une ambition de conservation durable. Les ânes blancs qui y vivent sont l’objet de soins attentifs. Les oiseaux profitent d’une situation globalement favorable : tadorne de Belon, perdrix gambra, sterne pierregarin, fauvette sarde, pour en nommer quelques-uns. Dans le parc national du Golfe d’Orosei et du Gennargentu, sur la côte orientale de la Sardaigne, les contrastes sont éloquents. Le littoral est à la fois costaud et ouvert au bleu de la mer et du ciel ; dans l’intérieur, le massif montagneux culmine à plus de 1800 mètres au Bruncu Spina et à la Punta La Marmora. De nombreux sentiers de randonnée invitent à parcourir des paysages intègres de toute beauté. Cerfs, mouflons, vautours sont les hôtes de ces bois. Et de ces parois.
Lac Cedrino – Sardaigne / maurosanna/Fotolia.com
A tout seigneur tout honneur, il faut commencer en Sicile par le Parco dell’Etna. Le plus haut volcan en activité d’Europe est un monde en soi. Géologique, botanique, culturel. Le secteur protégé commence à la limite des localités qui en occupent la base. On y vient à pied ou motorisé. Dans tous les cas, le sortilège opère. Ces bouches à feu ne sont pas des formations comme les autres. Elles exercent une fascination particulière : des phénomènes tectoniques continentaux y sont brusquement sensibles. Empédocle - philosophe du Vème siècle avant notre ère - se serait jeté dans l’Etna pour atteindre au principe du monde. Peut-être moins épris d’absolu, mais pragmatiques, les agriculteurs ont depuis longtemps noté la fertilité des pentes et planté vignes et vergers. D’un bout de l’année à l’autre, le paysage prend des aspects nouveaux, mais jamais l’emprise du volcan sur la sensibilité ne se relâche. C’est le projet d’implantation d’une raffinerie pétrolière dans la baie de Macari qui a mobilisé les Siciliens autour des questions d’environnement et incité à la création en 1981 de la première réserve naturelle de l’île : la Riserva naturale orientata dello Zingaro, sur le golfe de Castellammare. Des sentiers balisés permettent de découvrir une petite chaîne pas très haute peut-être, mais spectaculaire et sauvage, dont les plongeons dans la mer sont vertigineux. Une faune et une flore très complètes donnant à tout cela un supplément de variété. La Réserve naturelle des marais salants de Trapani et Paceco protège un paysage culturel dont l’origine remonte à l’Antiquité. Les conditions côtières étant particulièrement favorables à l’exploitation du sel de mer. Une source de prospérité dont les ouvrages et le blanc brillant ont bien failli disparaître, mais à laquelle un tourisme intelligent accorde une seconde chance.
Tout est beau et tout mérite qu’on y aille (et encore, nous n’avons réuni là que quelques exemples). Cependant, l’importance à tous niveaux et le rayonnement de l’Etna feront attribuer l’épreuve des parcs naturels à la Sicile.
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Les plaisirs de la table
Archestrate de Gela, voyageur gastronome du IVème siècle avant notre ère, vantait les anguilles de Messine et la dorade de Sélinonte. Autant dire que l’art de la table en Sicile ne date pas d’hier. Et les Siciliens n’ont pas perdu le coup de fourchette. Ils ont affiné au cours des siècles un art des fourneaux auquel ils sont tous intéressés. Il n’est que de les voir sur les marchés choisir ceci cela avec un soin maniaque et une casuistique affutée. On ne rapporte pas chez soi le premier ingrédient venu. Poissons et fruits de mer sont la « viande » principale. Que l’on agrémente d’herbes aromatiques et de légumes. Il faudrait soustraire la Sicile à l’Italie si on n’y mangeait pas de pâtes. A Messine, c’est pasta ‘ncasciata, cuites à la braise ; Trappeto s’enorgueillit de sa pasta con le sarde, aux sardines ; Trapani avance sa formule de pesto : tomates, amandes, basilic ; etc. Et puis, il y a une fameuse cuisine de rue palermitaine, où se distinguent le pane con la milza, petit pain fourré au poumon et à la rate de veau ; les stigghiole, tripe d’agneau grillée ; quarume, les abats au chaudron ; sfincione, la pizza-éponge. On trouve des fromages solides, mais c’est un quasi-fromage, la ricotta, qui est ici le produit laitier n°1. D’ailleurs, avec la punch line leave the gun, take the cannoli, Francis Ford Coppola a donné dans Le Parrain une notoriété mondiale à un dessert sicilien à base de ricotta. Celle-ci entre aussi, avec la pâte d’amande et les fruits confits, dans la composition de la cassata, gâteau traditionnel de la période pascale. D’ailleurs, dans son rythme d’ensemble, l’alimentation sicilienne est marquée par le catholicisme autant que par les saisons. La notion d’ensemble permet d’évoquer encore l’huile d’olive et le vin, qui sont de toutes les tables.
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Des raisons historiques et sociologiques, autant que géographiques, expliquent certainement que le centre de la Sardaigne soit demeuré dans un certain isolement. Un fait que la cuisine illustre. La démarcation étant assez nette entre le poisson des côtes et le mouton ou le cochon de l’intérieur. D’ailleurs, la nourriture semble plus carnée ici qu’en Sicile. Jambon, pancetta, coppa, saucisses diverses font en règle générale l’ouverture d’un repas digne de ce nom. Viennent ensuite fatalement des pâtes. Les malloreddus, petites coquilles de blé dur, sont un peu les pâtes nationales sardes. Alla campidanese, elles contiennent du fenouil et sont préparées avec une sauce tomate et des saucisses. A ce stade, on peut aussi servir une espèce de vol-au-vent à l’anguille. On a d’ailleurs bien de la chance si tel est le cas ! Relevée de myrte ou de romarin, la chair du cochon de lait est un régal dont les Sardes ne se font pas faute de profiter. L’agneau qui subit le même sort n’est pas maltraité non plus. Heureusement que vos hôtes ont choisi pour vous ! Le dilemme est au restaurant… Autrement, ce sont des artichauts ou des pois qui accompagnent la trattalia qui, par certains aspects se rapproche de l’andouille. Laquelle serait d’agneau ou de chevreau. On est là au sensible de la culture pastorale. Et si l’on se trouve sur le littoral, il faut compter avec le couscous aux coquillages, la langouste, le poulpe et de petits délices comme la poutargue ou la laitance de thon, lattume di tonno. Peut-on résister, par ailleurs, à évoquer le casu frazigu, le fromage aux asticots ? Il est aux fromages de l’île ce que les films de zombies sont au cinéma. Notons que la viticulture sarde procure de bien bonnes choses pour accompagner et parfois adoucir un art culinaire sans euphémisme. Et les desserts ? Ils sont sucrés.
En la matière, non seulement on ne peut, mais on ne doit pas choisir. La charge d’histoire et de civilisation que porte la cuisine est telle que l’on ne peut opter sans offenser gravement la partie recalée. Alors, on se met à table, et on mange tout.
Par
EMMANUEL BOUTAN
Photographie de couverture : Dagmar SCHWELLE/LAIF-REA