Prise en main de la voiture électrique et route pour Monsaraz, dans l’Alentejo.
Au programme - Evora en privé. Au passage, on ne peut manquer cette ville que l’Unesco a classée au patrimoine mondial. Ceinte de remparts et immaculée. Longtemps résidence royale, la cité historique est couverte d’églises et de couvents. Néanmoins, le temple de Diane (1er siècle, dédié à l’empereur Auguste en réalité) en est sans doute le monument le plus fameux. Vous voyez cela avec un guide francophone privé. Et aussi la cathédrale (Basilica Sé Catedral de Nossa Senhora da Assunçao - XIIIe-XIVe siècles), qui illustre la transition entre les arts roman et gothique. Les azulejos qui encadrent l’entrée de la chapelle des Os (XVIe siècle), dans l’église Sao Francisco, ne laissent pas présager l’effet que produit l’accumulation funèbre d’os longs et de cranes de ce memento mori. Souvent le rire, d’ailleurs.
Ensuite, installation pour deux nuits en vue du lac de retenue d’Alqueva, en plein secteur Dark Sky. L’hôtel est bas sur la campagne ; il est discret. Tout blanc, comme un coup de chapeau à l’architecture vernaculaire alentejana. Ce qui n’empêche pas une conception et des services modernes. Un minimalisme tempéré est installé, qui laisse respirer les entours naturels. On est même porté vers eux, par le bâtiment, sa terrasse et un équipement optique à disposition. Le terrain est planté d’oliviers. Dans le particulier, de l’espace et une élégance grand sud. On n’est embarrassé de rien. Des objets d’artisanat méticuleusement choisis font la déco. La cuisine rend un hommage vibrant au terroir. Le spa est aménagé sous un dôme géodésique. Une piscine est à la disposition des hôtes.
Au programme - Aujourd’hui, on se rend dans un domaine viticole de l’appellation Reguengos de Monsaraz. Sols schisteux, oliviers, orangers et amandiers mêlés aux vignes, approche organic, les conditions naturelles sont excellentes et le travail répond aux valeurs contemporaines. Ce qui permet de produire un surprenant vin d’amphore (entre autres). En compagnie d’un guide anglophone, visite des installations et des monuments historiques présents sur la propriété, comme la Torre do Esporao du XVe siècle, puis dégustation vin/huile d’olive et repas gastronomique sur place.
Après avoir peut-être consacré le reste de la journée au chêne liège, on rentre à l’hôtel. La tendance - on le comprend - est de réserver la nuit au sommeil. Néanmoins, ici, on fera bien d’en consacrer une partie au vagabondage astronomique. Votre chambre vous le permet. On ne sait plus aujourd’hui ce qu’est réellement un ciel nocturne, sa puissance, ses nuances, son énormité. Le secteur Dark Sky, spécialement exempt de pollution lumineuse, permet d’éprouver un vertige sidéral.
En option - Croisière sur le lac d’Alqueva.
Route pour Belmonte. Installation pour deux nuits à l’est du Parque Natural da Serra da Estrela. La grande villa moderne est établie sur le versant d’un coteau. Ce qui donne une vue panoramique sur la vallée et son encombrement de brume matinal. La maison est faite de matériaux naturels et d’inspiration fonctionnelle. On y bénéficie de beaux espaces fluides, largement ouverts à la lumière. Les chambres, pour épurées qu’elles soient, ne laissent manquer de rien d’essentiel. Et surtout pas d’atmosphère ! Tons grège, gris, bis. Les parties communes étant en harmonie. Dehors, une belle piscine accessible toute l’année. Un service de massage est proposé aux hôtes. Ainsi que des cours de yoga. Tout est fait pour les mettre en phase avec l’environnement. Les imprégner de l’esprit des lieux.
La région invite à entrer dans la nature portugaise – le parque – mais aussi dans l’Histoire. À Belmonte, le château médiéval est flanqué des vestiges d’une église paléochrétienne. Les maisons anciennes sont construites en granite de la serra. On relève que c’est ici qu’a vécu jusqu’aujourd’hui la dernière communauté marrane du Portugal. Le retour partiel au judaïsme officiel s’est effectué à partir des années 1970. Le Museu Judaico de Belmonte – que le Telegraph signale parmi les cinquante meilleurs petits musées d’Europe – raconte cette longue patience. Très vieux village poussé sur un camp romain, Sortelha a une forteresse et un centre médiévaux. Dispositif classique. Le patrimoine communal est bien entretenu. Le pilori manuélin notamment, où s’explicitaient certaines décisions de justice. Un pilori, il y en a un autre à Castello Novo. Avec aussi un bel héritage artistique : château, igreja matriz, maisons, etc. Instrument décidément indispensable à la vie d’autrefois, le pilori d’Idanha-a-Velha se voit (comme c’est sa vocation) non loin de l’église de la Miséricorde. Une tour templière, une cathédrale wisigothique, des murailles et un pont romains complètent le tableau. Et pas de pilori à Belmonte ? Si ! Praça da Republica.
Route pour Alvados, dans la Parque Natural das Serras de Aire e Candeeiros. Installation pour deux nuits au bord du village, en prise avec l’environnement. Sur une base traditionnelle, l’hôtel a développé une superstructure contemporaine. Ton, atmosphère, matériau, le bois contribue à tout. D’ailleurs, dans certaines chambres, on dirait que les bois se prolongent. Le résultat est douillet et d’une heureuse simplicité. Le niveau d’équipement est excellent. Les signes des temps, comme les salles de bain déstructurées, par exemple, ne manquent pas. Dehors, terrasses, foyer et piscine attendent votre bon vouloir. Le petit déjeuner est servi sur place. La maison loue vélos et vélos électriques pour randonner. À pied, à cheval ou (donc) à bicyclette, c’est l’activité n°1 du secteur.
Au programme - Billet pour le monastère de Batalha. Le couvent dominicain de Santa Maria da Victoria, à Batalha, est un édifice majeur. Lancé au XIVe siècle, le chantier a duré deux cents ans. Gothique et manuélin se trouvent articulés avec finesse. Les sommes englouties par le monastère des Hiéronymites de Belém ont mis fin aux travaux de Batalha, laissant l’œuvre dans un admirable inachèvement.
Puisqu'on en est aux merveilles monastiques, la reprise de la façade au XVIIIe siècle a donné du mouvement à la simplicité cistercienne du monastère d’Alcobaça. Il n’en demeure pas moins que celui-ci est l’une des plus belles réalisations du gothique portugais. Ce qui suffirait à motiver la visite. En prime, on a toutefois droit aux sépultures de Pedro 1er et d’Ines de Castro. Une histoire d’amour princière et malheureuse du XIVe siècle, qui se solde par des sculptures éblouissantes. On ne manque ni le Jugement dernier du tombeau d’Ines, ni la Roue de la fortune de celui du roi. S’il vous reste un peu de temps, Obidos permet de combiner urbanisme médiéval et liqueur de griotte, la ginjinha !
Route pour l’aéroport de Lisbonne. Restitution de la voiture et vol retour.
