Prise en main de la voiture de location et route pour Alaçati, sur la péninsule d’Urla. Installation pour trois nuits dans une belle maison de bourg. La restauration a respecté l’esprit grec des lieux. Du blanc partout, qui laisse respirer la pierre calcaire. Les planchers cirés offrent ce soyeux toucher au pied. Le mobilier est d’un classicisme discret et agréable. Il y a là quelque chose de rustique et élégant, une atmosphère sereine. Votre chambre est au diapason. Le petit déjeuner met une note savoureuse à la journée qui commence. D’autres repas sont possibles ; ils donnent de la cuisine méditerranéenne une version sunny ionienne. Le jardin, où les cyprès lèvent des flammes vert sombre, est presque entièrement occupé par une piscine, où l’on peut nager vraiment. Et au bord de laquelle il est singulièrement plaisant de s’abandonner après un bonne journée de visite.
Pour le moment, Alaçati est à l’équilibre : passé grec et actualité turque, moulins à vent et planches à voile, ruelles pavées et boutiques pointues, rosiers grimpants et tables déliées, élégance urbaine et pierre de taille. Le petit miracle de la renaissance, d’une dynamique survenue entre données locales et stimuli stambouliotes. Bref, le charme d’Alaçati n’est pas galvaudé, il est ravivé. On en profite avec délice. La mer n’est pas loin – un atout de plus. Néanmoins, vous pouvez pousser des reconnaissances ailleurs sur la péninsule. Si Çesme a pris du galon et assume avec sérieux son statut de station balnéaire référence (un beau fort domine la ville et les parasols), Urla joue encore modestement sa partie : patrie du poète hellénique et prix Nobel Georges Séféris, criée journalière et solides maisons de pierre. Un air d’authenticité seyant. Quant aux gorges de la péninsule de Karaburun, elles procurent aux randonneurs des points de vue spectaculaires.
Au programme - Izmir like a friend. Installée en Turquie depuis des lustres, Nathalie sait son Anatolie sur le bout des doigts. Aujourd’hui, elle n’est pas pour vous, à proprement parler, une guide, mais plutôt une amie, désireuse de faire se rencontrer vos désirs et Izmir. Afin de voir comment celle-ci satisfait à ceux-là. Izmir/Smyrne est un port important, dont le vieux centre a souffert de l’incendie de 1922 ; son charme oriental d’échelle du Levant en fut un peu écorné. Néanmoins, les grandes cités sont des phénix. Elles se relèvent de leurs cendres. Et Izmir, qui possède encore un patrimoine non négligeable, prolonge l’art de vivre smyrniote – fait de promenades tranquilles, de panoramas marins, de petits magasins et de cafés, des échoppes du grand bazar Kemeralki. En passant sous la tour de l’horloge – indispensable à toute ville ottomane qui se respecte – on note qu’elle a été construite par un ingénieur français, Raymond Charles Père. Et que le Konak Pier l’a été par Gustave Eiffel. En cheminant, on peut manger boyoz, un petit pain sucré dont Izmir a la passion, ou sögüs (abats détaillés et cuits avec cumin, piment, persil, oignon, puis dans une galette).
Restitution de la voiture au port de Çesme et ferry pour Chios. Nouvelle voiture de location. Installation pour quatre nuits à la ferme. La maison de pierre a la noblesse et la belle carrure du style génois. Les vergers d’agrumes attenants lui font une enveloppe odorante. Et on peut cueillir oranges et mandarines sur les arbres au tronc blanc. Le bassin aux nénuphars garde le frais de la cour. Dans la maison, du plancher, des volumes confortables, un beau mobilier d’artisan. Votre chambre semble un souvenir de famille avec ses voilages, son lit de fer forgé et son armoire luisante, le bourdonnement des insectes dans les massifs du jardin. Lorsque le soleil écrase un peu la campagne, elle est agréablement ombreuse. Douceurs maison, jus de fruit, café, dans de la porcelaine fine et sur la terrasse, le petit déjeuner ouvre la journée par un moment de bonheur, auquel la propriété contribue par les ingrédients. Et l’on veille à ce que vous profitiez de tout !
L’Unesco a deux fois Chios à son tableau de chasse. La culture du mastic d'abord – nous y reviendrons. Le monastère byzantin Néa Moni ensuite, dans les reliefs centraux. Des mosaïques admirables y célèbrent le triomphe de l’Église sur l’iconoclasme – qui fut, aux VIIIe-IXe siècles, la condamnation des images religieuses. Le temps, le cosmos et l’Histoire se déploient donc sur les murs autour du Christ pantocrator – glorieux. On l’aura remarqué, les agrumes sont la grande affaire du Kampos. Orangers, citronniers, bergamotiers, mandariniers par milliers. Les premiers ont été introduits par les Génois au XIVe siècle et ils ont assuré la prospérité de Chios ; les derniers l’ont été au XIXe siècle. Avec les fruits, on fait des jus, des liqueurs, des confiseries, qui rendent délicieux le séjour. Chios plage ? Oui, bien entendu. Il y a un peu de tout dans ce domaine. Disons, Mavra Volia, près d’Emporio, pour ses galets volcaniques noirs ; Vroulidia, au cap Oura, pour ses falaises blanches ; Lithi, sableuse et bien équipée ; etc.
En option - Le Kampos en privé.
Au programme - Le mastic de Chios, premier chewing-gum de l’histoire. Dans la partie méridionale de Chios, la culture du mastic donne le ton depuis l’Antiquité. C’est une résine que l’on collecte du pistachier lentisque (ce petit arbre à feuillage persistant est commun sur le pourtour méditerranéen) et qui entre dans de nombreuses préparations culinaires, dont certains loukoums, la crème glacée dondurma, des liqueurs digestives. L’huile chrismale, utilisée lors de certains sacrements et cérémonies chrétiens, en contient aussi. Avec un guide francophone privé, vous visitez le secteur concerné et un petit musée consacré à cette gomme naturelle phare. Ensuite, on se rend à Mesta, village fortifié, exemplaire d’un urbanisme médiéval serré. Pyrgi est un autre des mastichochoria (villages du mastic), ancien lui aussi. Il se distingue par les décors de ses maisons : les xistà, sgraffites, motifs grattés en noir et blanc, surtout géométriques, qui occupent parfois toutes les surfaces disponibles. Quant à l’église des Saints Apôtres, elle est ornée de peintures byzantines remarquables.
Restitution de la voiture à l’aéroport et vol pour Rhodes. Transfert privé et installation pour deux nuits dans le vieux quartier turc. Votre home présente une entrée discrète sur la venelle pavée. Une porte avec un heurtoir. Dedans, un jardin frais et paisible et une maison qui concentre le raffinement ottoman. Rien de trop, voilà le principe : pas d’encombrement, de lumière éblouissante, de couleurs violente, mais un fondu, une douceur d’ensemble qui permet, au fond, de ne rien se refuser. La décoration réunit des objets d’origines diverses. Votre chambre est simple, de cette simplicité qui est un vrai savoir-faire. Tons ocre ou pastel, la lumière y a quelque chose de poudré. Les assiettes justifient la réputation flatteuse du restaurant : poulpe à la sauce d’oursin, brochette d’agneau au romarin et à la pistache, risotto à la daurade sont parfaits d’équilibre et de justesse. On en oublierait presque que Rhodes possède d’autres tables de valeur !
Déjà prévu - Le vieux Rhodes en privé. Lorsqu’au début du XIVe siècle, les chevaliers de Saint-Jean se saisirent de Rhodes, c’était pour y rester. Aussi construisirent-ils sobre et solide, ainsi qu’il seyait à un ordre religieux, mais encore élégant et up to date. Pas imprenable toutefois. Soliman le Magnifique devait le leur prouver en 1522. Citadelle, auberge des langues (ou provinces hospitalières), hôpital, rue des chevaliers, palais des grands maîtres, la ville haute est un ensemble gothique de première grandeur, auquel d’importantes campagnes de restauration ont rendu un splendide aplomb. L’Unesco ne pouvait faire moins que d’inscrire cela au patrimoine de l’humanité. Un guide francophone privé accompagne la visite.
Avec une voiture de location, route pour Lindos. Installation pour trois nuits sur le rocher entre la vieille citadelle et le port naturel. Ce qui permet de contempler l’Histoire et de surveiller la plage. La belle architecture de grès, blanchie à la chaux, est caractéristique du XVIIe siècle. Elle a offert un cadre de standing au travail des artisans. Sols de galets à motifs géométriques ou végétaux, boiseries travaillées avec méticulosité, peintures au petit poil, la restauration a été menée avec un soin maniaque. Le résultat est splendide. Et parfaitement agréable à vivre. Car on n’a jamais perdu de vue ni plaisir ni aise. Ainsi est-on dans sa chambre, au salon ouvert à l’air marin, dans son coin de terrasse, véritablement bien. L’éclat coloré des bougainvilliers, le parfum frais du jasmin, celui de la lavande ajoutent au bonheur du jour. Lequel débute par un solide et succulent petit déjeuner car, pour se laisser porter par l’esthétique, on n’en a pas moins besoin d’énergie.
Votre belvédère sur le bleu général ne laisse pas ignorer la plage. Jolie portion de sable et de galets, que vient lécher une mer transparente et, ordinairement, d’huile. Les nageurs sont vernis. L’aménagement du périmètre a su raison garder, il facilite les opérations sans altérer le site. Pour ceux qui n’envisageraient pas leur séjour ici sur un mode balnéaire exclusif, Lindos est un village tout blanc sur un promontoire, avec une antique acropole et, au sud, une ravissante baie annulaire, Agios Pavlos (on se rappelle à ce propos que c’est Paul de Tarse qui a évangélisé Rhodes). Plus au sud encore, les villages d’Asklipio, avec son donjon romantique, et Lachania méritent une visite. Sur le littoral ouest, on trouve de la vigne, des vergers, des potagers, des pins d’Alep et des cyprès d’Italie, des dattiers aussi. On trouve encore la vallée ombragée des Papillons. Les amateurs de lépidoptères (qui ne l’est pas !) ne manqueront pas de musarder autour des aliboufiers afin de surprendre l’écaille chinée, Euplagia quadripunctaria. Les non-entomologistes trouveront ça très joli. Pour tester les vins de Rhodes, on se rend au village d’Embonas. Chemin faisant, occasions bains multiples.
En option - Croisière privée au coucher du soleil.
Restitution de la voiture à l’aéroport et vol retour direct.
