Capitale
Bruxelles.
Climat
La Belgique connaît un climat océanique tempéré. Les hivers sont doux et les étés chauds, sans excès (peu de jours au-dessus de 30°). Il pleut en toute saison, plus abondamment en hiver. Néanmoins, l’éloignement des côtes et le relief sont marqués par des différences sensibles de régime. Il y a, par exemple, trois fois plus de jours de gel dans les Hautes Fagnes, au sud-est du pays, qu’en Flandre maritime, au nord-ouest. De même, les précipitations sont plus importantes au sud et à l’est. De façon générale, les phénomènes météo sont plus intenses dans cette partie du pays.
Températures moyennes maximales à Bruxelles : 6° Celsius en janvier ; 19° en mai ; 23° en août ; 9° en novembre. A Bruges, elles sont respectivement de 7°, 16°, 21° et 10°. A Bastogne, 3°, 16°, 20° et 7°.
Géographie
SUPERFICIE : 30 688 km².
POINT CULMINANT : le signal de Botrange, sur le plateau des Hautes Fagnes, 694 mètres.
PAYS LIMITROPHES : Pays-Bas, Allemagne, Luxembourg, France.
Le relief de la Belgique présente une gradation nord-ouest sud-est. A partir de la côte de la mer du Nord, on a des plaines basses, jusqu’à 100, puis 200 mètres d’altitude. A l’est du sillon Sambre-et-Meuse, ce sont les reliefs du massif Ardennais, qui montent jusqu’à près de 700 mètres au signal de Botrange. C’est le terrain des classiques ardennaises cyclistes, comme Liège-Bastogne-Liège. On en extrait le marbre rouge des Flandres, très présent à Versailles. Un réseau hydrographique abondant s’organise autour des bassins de la Meuse, de l’Escaut et de l’Yser. Et il faut ajouter aux cours d’eau naturels de nombreux canaux.
De Comines-Warneton, dans le Hainaut, aux Fourons, dans le Limbourg, la frontière linguistique mesure 403 kilomètres. Au nord, en Flandre, sont, d’ouest en est, les Flandres occidentale et orientale, Anvers et le Brabant flamand, le Limbourg ; au sud, en Wallonie, sont le Hainaut, le Brabant wallon, Namur, Liège et Luxembourg. Bruxelles se trouvant en Brabant flamand : frontière de 72 kilomètres. A cela, il faut ajouter les 107 km qui, de Kelmis à Burg-Reuland, séparent les communautés germanophones du reste de la Wallonie.
Faune et flore
Effet de la déprise agricole, les forêts s’étendent ; elles couvrent aujourd’hui le tiers de la surface de la Wallonie (80% du couvert belge) : hêtres, frênes, chênes, érables, bouleaux, peupliers, aussi charmes et aulnes. Sous-bois, les champignons vont avec : girolles, cèpes, trompettes de la mort, vesses de loup, oreilles de Judas, mais encore amanite phalloïde, inocybe de Patouillard, coprin noir d’encre, lépiotes, etc. Saules pleureurs et roseaux peuplent les secteurs humides. Feuillus, épicéas et pins dans le massif d’Ardenne. Pins sylvestres, mélèzes, fougères sur la côte. Les tourbières ont leur flore, airelles, linaigrettes, sphaignes, orchis, etc. Il y a donc des orchidées en Belgique, ainsi l’ophrys abeille, l’orchis tacheté, l’orchis bouc, l’helléborine des marais, etc. Quant au chou de Bruxelles, il semble que ce soient les kuulkappers (coupeurs de choux) de Saint-Gilles qui lui aient, au XVIIe siècle, donné ses caractères modernes. Pour les frites, c’est la Bintje, pomme de terre créée aux Pays-Bas au début du XXe siècle par un instituteur frison, Kornelis Lieuwes de Vries.
On ne s’étonne pas de rencontrer cerfs, sangliers, renards, chevreuils, blaireau, chat sauvage, lapins, lièvres. Si le retour de la loutre en Flandre et du castor un peu partout est l’effet de réintroductions, le loup lui est revenu sans invitation. Chardonneret élégant, sittelle torchepot, mésange bleue, geai des chênes, corneille noire, étourneau sansonnet, les oiseaux de nos jardins (ou de nos squares) sont communs. Le grand-duc d’Europe, le milan royal, le casse-noix moucheté, le bécasseau rousset, le fulmar boréal ou la grive mauvis se montrent aussi. Le tétras lyre serait à nouveau présent dans le sud du pays. Le papillon cuivré de la bistorte se voit de mai à juillet. Parmi les libellules, mentionnons trois anax : le grand empereur, le napolitain et le porte-selle. Jaune et noire, la salamandre tachetée vit dans les bois ; elle est jolie, mais nocturne. Hors de ce qu’on trouve sur les étals des poissonniers, la mer du Nord nourrit le marsouin commun, le dauphin à nez blanc, le requin du Groenland, les phoques commun et gris. Quant aux moules, qui vont avec les frites, en général, elles viennent de Zélande, aux Pays-Bas. Le village de Yerseke étant premier producteur.
Les domestiques méritent mention. La blanc bleu est le fleuron de l’élevage bovin. Vache à viande, elle se signale par un arrière-train charnu (on retrouve ce caractère chez le mouton texel belge). Le trait belge, ou Brabançon, a été fixé au XIXe siècle. C’est un fort cheval aux allures posées et à la robe souvent baie rouanne. Entre les deux guerres, il fut le produit d’exportation n° 1 du royaume. Les origines du bloodhound de Saint-Hubert remonteraient au VIIIe siècle ; Gaston Fébus, au XIVe, évoque dans son Livre de chasse, un animal très similaire. Ce chien d’ordre est un sensible. La belle coucou de Malines est la poule de Bruxelles, où vous la trouvez surtout cuisinée (sa chair est fine), ce qui ne permet pas de comprendre qu’elle est coucou à cause de son plumage gris tacheté de blanc.
Situation environnementale
Territoire peu étendu, population dense, tissu industriel serré, agriculture encore productiviste, réseau routier sollicité, la Belgique accumule les facteurs de risques environnementaux. Industrie et transports suscitent une pollution atmosphérique notable et un taux élevé d’émission de gaz à effet de serre (GES). La pollution au lisier est une nuisance collatérale de l’élevage ; les pesticides ont les mêmes conséquences que partout. Néanmoins, des programmes ont été lancés, aux échelles régionale et fédérale, afin d’apporter des corrections à cet état de fait. La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité a été de 26,4% en 2022 (alors qu’elle n’était que de 2,7% vingt ans plus tôt) ; la même année, le royaume pointait au 3e rang européen pour la puissance photovoltaïque par habitant. La gestion des déchets est globalement satisfaisante. Engagement est pris d’une réduction de 35% des émissions de GES en 2030 (à compter de 2017, sommet de Paris) et même de 95% en 2050 (amendement de Doha au protocole de Kyoto). Le pays subit, par ailleurs et comme ailleurs, les contrecoups du réchauffement climatique. La hêtraie patrimoniale de Soignes, pour ne citer qu’un exemple, près de Bruxelles, est désormais menacée par l’instabilité du climat. La Belgique est engagée dans le pacte vert pour l’Europe et dans le pacte européen pour le climat. D’importants fonds européens contribuent à en financer la transition écologique.
Le parc naturel des Hautes Fagnes, centré sur massif de l’Eifel, est transfrontalier, partie en Belgique, province de Liège, partie en Allemagne, Rhénanie-Palatinat et Nord-Westphalie. On y trouve le signal de Botrange, des mégalithes et des tourbières en cours de réhabilitation. La trientale d’Europe, aux ravissantes fleurs blanches, est l’emblème du parc. La molinie bleue, la linaigrette vaginée ou la callune sont toutefois plus communes. Le bec-croisé des sapins, le tarin des aulnes, la chouette de Tengmalm ou la bondrée apivore nichent là. En Flandre occidentale, et transfrontalier lui aussi, la parc naturel du Zwin occupe un ancien estuaire que les marées inondent. Lavande de mer, obione faux-pourpier, aster maritime, salicorne, soude maritime, les plantes y sont halophytes de nécessité. Sur les dunes, oyats et panicauts. Des oiseaux en pagaille : avocette élégante, tadorne de Belon, cigogne blanche, héron cendré, etc. Créé en 2006, le Nationaal Park Hoge Kempen, dans le Limbourg, est le premier parc national flamand. Il regroupe des milieux très variés, des dunes aux terrils. On y voit pins, bruyères, chevreuils, agrions éclatants. Le parc national de l’Entre-Sambre-et-Meuse est wallon, provinces de Namur et du Hainaut. Il réunit les biotopes de l’Ardenne, de la Calestienne – pelouses calcaires, karst du Fondry des Chiens, à Nismes – et de la Fagne. L’institution soutient la transition écologique de l’agriculture régionale.
Economie et tourisme
IDH en 2021 : 0,937 / France, 0,903.
PIB par habitant en 2023 : 53 475,30 dollars US / France, 44 460,80.
L’économie belge est active et résiliente. En 2024, elle espère une croissance de 1,4%. Grâce à ses infrastructures routières et portuaires, le royaume est un relai commercial de premier plan en Europe du nord-ouest. Le secteur tertiaire domine nettement : 84% du PIB en 2022. L’industrie pesant elle un peu plus de 15%. C’est situer le faible poids désormais de la production primaire. Le nord flamand fournit environ 60% du PIB et Bruxelles-Capitale 17%. Le sud wallon compte notamment sur les biotechnologies et l’industrie pharmaceutique pour relancer son moteur. Dans un contexte général agité (et facteur de tension pour une économie dépendante au commerce extérieur), la consommation des ménages est la clé de la croissance. Le secteur financier est solide. Les finances publiques présentent un déficit non négligeable (dette publique élevée).
Les principales régions touristiques belges sont la Flandre occidentale (stations balnéaires de la mer du Nord), puis Bruxelles et Anvers. La première devançant nettement chacune des deux autres. En Wallonie, la province de Luxembourg vient en tête. L’Ardenne lui offrant la possibilité de développer un tourisme vert. Ainsi, ces grands domaines du tourisme en Belgique sont-ils plus complémentaires que concurrentiels. Les visiteurs sont, pour moitié, belges et, pour moitié, étrangers, principalement des Néerlandais, des Français et des Allemands. Le dynamisme du secteur se traduit par une croissance remarquable.