Pérou

5 livres à lire avant de partir au Pérou

5 livres à lire avant de partir au Pérou

Lima la ville tentaculaire, la profondeur de la forêt amazonienne, les sommets des Andes, les ruines précolombiennes. Que de facettes dans ce pays ! 5 livres a lire avant de voyager au Pérou et s'imprégner de cet univers.

1

Tes yeux dans une ville grise

de Martin Mucha

Ce n'est pas le Pérou des touristes. C'est à Lima, la grande ville, à la fin du siècle dernier. Jeremias Carpo est étudiant, et, chaque jour, pour se rendre à l'université, il prend le bus ou le combi (peut-être que vous, voyageur, testerez ces pittoresques moyens de transport qui sillonnent la capitale, petits vans omnibus aménagés, accompagnés d'un rabatteur qui déclame la destination et aide à entasser les occupants du véhicule).  C'est un entre deux mondes, celui des pauvres d'où il vient, celui des riches où il vit maintenant, sans pouvoir s'intégrer, à l'image de ce mur qui sépare les beaux quartiers du restant de la ville. Un beau roman, plus noir que gris, poétique et désenchanté.

 

Tes yeux dans une ville grise de Martin Mucha

2

Les oiseaux vont mourir au Pérou

de Romain Gary

Sur une plage non loin de Lima, les cormorans viennent s'échouer. On ne sait pas pourquoi, mais il doit y avoir une explication, dit Jacques Rainier, le tenancier du bar miteux posé près de la plage. Ce jour là, Jacques Rainer secourt un autre oiseau : une jeune femme qui tente de se suicider dans les vagues. Les mots de Romain Gary décortiquent l'âme humaine, celle de la jeune femme nymphomane et frigide, celle de son mari, un drôle de type alcoolique. Le texte mit du temps à prendre sa place dans la littérature. D'abord publié dans les colonnes de Playboy en 1964, Romain Gary en fit un film en 1968, avec la belle Jean Seberg. Ce n'est qu'en 1975 que la nouvelle fut publié par Gallimard, en ouverture du recueil Gloire à nos pionniers.

 

Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary

3

Le Temple du soleil

Hergé

Le voyage de Tintin au Pérou avait commencé dans le recueil précédent :Les 7 boules de cristal où l'on passait de l'univers de l’Égypte ancienne à celle des Incas des Andes. Dans le premier album comme dans le second, il s'agit d'un Pérou rêvé : Hergé n'a jamais mis un pied au Pérou, mais on peut, dans notre voyage, suivre les traces du jeune reporter. Au début du Temple du Soleil, Tintin et le capitaine Haddock, partis à la recherche du professeur Tournesol qui doit être immolé par les incas, se trouvent dans le port de Callao. Ils passent par Jauga (en fait Jauja) dans la cordillère des Andes, où l'Indien quechua  Zorrino leur apprend que Tournesol doit être mis à mort dans un endroit caché, le Temple du Soleil. Peut-être le « Coricancha », « l'enceinte de l'or » de Cuzco, le lieu le plus sacré de l'empire inca, pillé à l'arrivée des espagnols, et où se trouve aujourd'hui une église ? Les références d'Hergé, qui mélangent joyeusement les Andes et le désert, les Andes et la forêt équatoriales, laissent la place à notre imagination.

 

Le temple du soleil de Hergé

4

Qui a tué Palomino Molero ?

de Mario Vargas Llosa

On est au bout du monde. A la base aérienne de Talara. Palomino Valero, un beau gosse joueur de guitare, y effectuait son service militaire. Pour des raisons obscures, il a déserté trois jours auparavant. Son corps sans vie a été retrouvé empalé sur un vieux caroubier. « Putain de vérole de cul ! Si vous aviez vu ce qu'ils en ont fait, ça vous couperait la chique et plus question d'aller au bordel. Et on comprendrait que je ne puisse pas penser à autre chose. » Le contexte est posé. Le lieutenant Silva et le sergent Lituma vont mener l'enquête, pas aidés par le responsable de la base. La langue vivante de Margo Vargas Llosa nous ravit, et on ne lâche le roman qu'une fois arrivé à la fin.

 

Qui a tué Palomino Molero ? de Mario Vargas Llosa

5

Journal d'une apprentie chamane

de Corine Sombrun

C'est le carnet de bord d'une histoire vraie. Corinne est musicienne à Londres. A la suite d'un décès, elle se rend en Amazonie, s'initie à l'ayahuaska et au chamanisme andin. Elle nous livre ses impressions, le récit de ses expériences, son incroyable transformation, sans fard, sans filtre. L'écriture est sobre, minimaliste, simple, Corinne nous embarque et on a l'impression d'être avec elle dans la forêt. On angoisse parfois et parfois on rit, on est émerveillé, puis franchement irrité, notre estomac se révulse, notre cerveau s'ouvre, et une fois le livre fermé, il nous reste l'envie de creuser cet univers parallèle.  

 

Journal d'une apprentie chamane de Corine Sombrun

 

 

Par

VERONIQUE DURRUTY

 

Photographie de couverture

TOMAS MUNITA
The New York Times-Redux-Rea