C’est l’archipel phare de la Polynésie française. Celui que l’on a pointé en premier sur son planisphère d’enfant. Un ensemble d’îles volcaniques hautes ceinturées de lagon. La variété de paysages, entre montagnes et lagon, permet une multitude d’activités. Leurs noms: Tahiti, Bora Bora, Moorea résonnent comme un rêve sur pilotis.
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Tahiti
Elle fascine et repousse, Tahiti au nom magique. On dit qu’il faut partir plus loin encore, dans les autres îles, mais Tahiti a ses trésors, uniques, cachés ou étalés. C’est l’île des hommes, plus des 2/3 de la population du pays y vit – n’ayez peur, tout reste à taille humaine, Papeete est une capitale de moins de 30 000 habitants ! Ici bat le cœur du pays, dès l’aube dans le plus beau des marchés des îles, où s’entrechoquent couleurs et parfums, poissons aux couleurs de fleurs, fleurs aux allures d’oiseaux, étoffes aux motifs de fleurs. Mais Tahiti peut aussi, juste pour rire dirait-on, vous la jouer dramatique, plages profondes de sable noir, volcan qui ‘dégueule’ de coulées vertes. Et, tout au bout de la presqu’île, le lieu mythique des surfeurs, à la borne du kilomètre “0”, comme origine et fin du monde, le spot de Teahupoo.
Bruno Fert/Marie Claire/Picturetank
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Moorea
Vue de haut, Moorea ressemble un peu à un cœur, cette île qui a tout pour se faire aimer. Elle est toute proche de Tahiti, le soleil se couche derrière elle. Vingt minutes de bateau suffisent et on a changé d’univers : c’est quoi, déjà, une ville ? Bien sûr vous aurez la mer. Les plages de sable blanc comme dans les rêves. Vous pourrez nager avec des dauphins, plonger avec les raies, les tortues et les requins, et même avec les baleines. Vous aurez la montagne, des balades parmi les mape, arbres sacrés centenaires, qui vous mèneront dans la forêt vers des sites qui semblent oubliés, du temps d’avant les églises, plateformes de pierres moussues, où plane le mana, le pouvoir sacré ancestral. Surtout vous aurez les hommes, les chants, les rires dans les villages, et l’accueil doux des gens d’ici.
Fotolia
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Huahine
On dit qu’elle a la forme d’une femme allongée, et on se dit qu’il faut de l’imagination : on cherche les cuisses, le ventre, les seins. C’est une fois touché terre que l’on ressent sa féminité, tout en courbes, en ondoyant le long des routes de campagne. Dans le village de Tai’e, on peut caresser les animaux familiers du coin : les puhi tari’a sacrés, anguilles à oreilles, ondulantes et géantes, grassement nourries par les enfants, chaque jour à la sortie de l’école. Les vestiges archéologiques ponctuent l’île qui a toujours été gouvernée par des femmes : des grandioses marae de Maeva ou de Maununu, aux antiques pièges à poissons en pierre aux formes graphiques, toujours utilisés dans cette île secrète où le passé se conjugue au présent. Il faut goûter à ses parfums, voir les jardins de pamplemousses atteints de gigantisme, et surtout les plants de vanille, tout un travail d’amour et de patience, lent et minutieux, écouter le bourgeon de la fleur dire quand elle est prête, et attendre la maturation, récolter et enfin humer les gousses charnues.
Armin Lehnhoff / Fotolia
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Raiatea
On l’appelle “ l’île sacrée ”, c’est elle, le berceau de toute la civilisation de ce territoire en confettis, centre d’un triangle de dimensions folles qui va jusqu’à Hawaï au nord, en Nouvelle-Zélande à l’ouest et à l’île de Pâques à l’est. Au coeur du cœur, face à la mer, il est toujours là, et toujours puissant, le marae de Taputapuatea, en toute logique le plus grand de Polynésie, centre international du sacré, où se retrouvaient les prêtres des îles les plus lointaines. Là-haut dans la montagne, le mont Temehani est le domaine des âmes. Les anciens disent qu’autrefois, le chemin de crête se divisait en deux sentiers. Lorsque l’âme était guidée sur le chemin de gauche, elle n’avait d’autre ressource que de descendre dans le cratère de Temehani, le purgatoire. En revanche, lorsque l’âme était autorisée à aller à droite, elle rentrait dans le rohutu noanoa, le paradis aux odeurs suaves. D’ailleurs, aujourd’hui, y pousse encore le tiare apetahi, la fleur unique aux cinq pétales, qui ne pousse que sur le plateau, comme pour interdire au paradis de se transplanter.
Véronique Durruty
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Tahaa
Elle est comme une grande feuille de nénuphar posée sur la mer, fragile. Elle se préserve Taha’a, et elle a bien raison. Si vous êtes trop pressé, vous passerez à côté. Car d’abord, il faut y arriver en bateau, la voir s’approcher, dresser sa verdure au dessus du lagon turquoise. Ouvrir tous les sens, se laisser bercer du chuintement léger de la mer sur le rivage d’un motu, goûter la caresse de l’eau qui semble s’accorder à la température de la peau, et surtout, ouvrir papilles et narines : Taha’a mérite son surnom d’île vanille, 80% de toute la vanille polynésienne y est produite, dans des exploitations à taille humaine, d’où l’on repart avec quelques gousses brillantes et charnues, qui en madeleine de Proust nous ramèneront ici, après.
Frank Heuer/Laif-Rea
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Maupiti
Si vous voulez un hôtel de luxe, passez votre chemin. D’autres îles de l’archipel vous en proposeront, déclinés à l’infini, planchers de verre, spa, boutiques, massages. Ici, vous rencontrerez des hommes. Fiers de leur vie, fiers de leur île, fiers de leurs traditions. Heureux que vous soyez là (vous aurez posé votre vélo au bord de la route, sans avoir à poser l’antivol car il n’y en a pas, ni de vol ni d’antivol, pour discuter un peu, à l’ombre des bougainvillées). Les artisans vous reçoivent chez eux, dans leur maison, et prennent le temps des choses. Le lagon est d’un turquoise indécent, sur la plage de carte postale quelques cocotiers se balancent, les raies manta ondoient, ici se trouve leur centre de beauté, nettoyage profond, soins à l’eau de mer tiède, le soleil se couche en technicolor. On dit que c’est Bora Bora d’il y a 50 ans, c’est surtout Maupiti la douce.
Véronique Durruty
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Bora Bora
Plonger dans le mythe, Bora Bora, l’île au nom double comme un reflet du ciel sur la mer. Elle est posée, parfaite, au centre de son lagon. Bleu pur, bleu dur, bleu clair, turquoise transparent, elle les décline, les juxtapose, camaïeux de teintes irréelles. Nul besoin de mettre pied à terre, la mer seule suffit. Ici la maison “ les pieds dans l’eau ” n’est pas un concept, les pontons de bois se déploient dans l’océan Pacifique grâce aux motus protecteurs. Trois pas du lit à l’eau depuis le bungalow sur pilotis. Mais si l’envie vous en prenait, vous pourriez aller manger du poisson chez Mamie moi-Here, sur la plage de Matira, LA plage en sable blanc de l’île, seule et pourtant presque déserte, passer au fare des mamas, changer de paréo, ou essayer un bijou de perles noires dans une boutique de Vaitape.
Kevin Forest/Getty Images
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