Le conflit israélo-palestinien est le plus symbolique de tous les conflits du siècle par les positions qui s'affrontent : Nord / Sud, Riches / Pauvres, Islam /Judaïsme / Christianisme, Occident / Pays en voie de développement.
Mais c’est probablement par la surestimation de ces valeurs symboliques, que les tentatives de résolution de ce conflit n’aboutissent pas. Les solutions techniques sont pourtant connues, même face aux problèmes les plus complexes ou les plus sensibles (frontières, colonies, retour des réfugiés, splanade des Mosquées, mont du Temple). Les experts journalistes du monde entier, aveuglés par leur proximité avec les politiques des deux parties, ne nous parlent que d'échec des pourparlers politiques, et des divers incidents qui émaillent la vie de cette région. J'ai relu tous les articles des plus grands correspondants étrangers en Israël sur les cinq dernières années. Ces articles, au demeurant fort intéressants, sont toujours écrits selon le même angle de vue, celui de la politique menée, loin du quotidien des deux peuples. Mais qui nous parle des populations, de leur vie au quotidien, de leurs souhaits ?
Marcus Vogel/LAIF-REA
Il est temps de se demander très sérieusement si la solution ne pourrait pas venir du peuple lui-même, et non des élites qui ont échoué, et pourraient échouer longtemps encore vu le mode d'élection israélienne et la guerre civile larvée palestinienne. Assertion démagogique ou foi en l’humanité ? Chacun devrait être en mesure de juger. Pourtant, l’intellectualisation de ce conflit nous l’interdit. Il est temps de parler des vivants. De tous ces gens qui malgré tout, grandissent, aiment, enfantent et travaillent de part et d’autre de la ligne, qui pour beaucoup vivent des expériences, si ce n’est identiques, au moins en résonance. Ainsi, le projet Face2Face de Marco et de JR, s’est construit avec les deux peuples, des gens de la rue : musiciens, chauffeurs de taxis, habitants des camps de réfugiés. Son nom est emblématique, le face à face peut être conflictuel, mais c’est aussi l’effet miroir : je me reconnais en l’autre, dans ses préoccupations, dans sa vie. Je suis un peu de ce qu’il est. Dans la même optique, pourquoi ne pas envisager de faire voyager dans les deux pays des juifs, des musulmans, des chrétiens, des Européens, pour démystifier l'autre et rapprocher les cœurs ?
Mieux comprendre l'autre, voir que ce n'est ni un terroriste, ni un colonisateur, mais un être humain qui vit en famille et possède des codes culturels comparables aux nôtres, et qui n'aspire qu'à la paix, voilà ce que le tourisme peut offrir. Comme les projets artistiques de Marco et de JR.
Marion Osmont
Proposer un tel projet est, pour nous, une forme d’aboutissement. Au-delà de la réussite économique de l’entreprise, du plaisir de voyager pour nos clients, nous aspirons à rendre utile le voyage, en portant haut l’intérêt et la richesse de la connaissance de l’autre. Aimer et apprendre des différences culturelles plutôt que de les stigmatiser, pour construire ensemble un monde plus universaliste. De ce point de vue, la paix au Proche-Orient constituerait la plus belle démonstration de ce que l’humanité est capable de faire lorsqu’elle se dépasse. Alors, allez-y, allez voir de vous-même, jugez en dépassant les images du 20h00 bien simplificatrices.
Utopique notre projet ? Pas si sûr…Et puis sans utopie, verrait-on naître des projets aussi fantastiques que Face2Face ?
Tant pis pour le réalisme fataliste, et les blasés de tous bords. Nous choisissons de nous placer sur l’autre rive, celle de l’espoir et de la bienveillance.
Par
JEAN-FRANÇOIS RIAL