Italie

Venise démasquée

Venise démasquée

Malgré ses 21 millions de visiteurs annuels, la Sérénissime garde des trésors cachés. Loin de la place Saint-Marc, elle tombe son masque.

 

Ironie de l’histoire, c’est pour fuir les invasions barbares que la population locale s’installa dans ces marais, au Ve siècle. Ironie encore : la mer Adriatique qui chaque année menace de susprendre le bail de la cité lacustre, lui a d’abord accordé indépendance et pouvoir. Le sel, qui désormais délave les couleurs des façades, a contribué au Moyen âge à faire de la Cité des Doges le plus grand port commercial de Méditerranée, avant que l’Europe ne se tourne vers le nouveau monde. A l’inverse, trois éléments restent ancrés à Venise : altruisme, esthétisme et  culture.  Ainsi, l’épanouissement, au XVIIe siècle, de l’architecture, l’art, la littérature, la musique, y perdure. En revanche, romantisme et authenticité semblent avoir disparu à qui se limite au quartier San Marco et aux gondoles.

quartier San Marco

Ce tourisme sclérosé contribue par ailleurs à faire exploser les prix de l’immobilier, poussant les Vénitiens à regagner la terre ferme, avec amertume. Ainsi, depuis les années 60, le centre-ville a perdu la moitié de sa population. Les répercussions sont donc plus dramatiques pour la ville que l’Aqua Alta, et risquent bien de la transformer en vaisseau fantôme. Il reste pourtant une autre Venise à découvrir. Celle dont le cœur bat à travers les quartiers, et dont les canaux irriguent des îlots de vie ignorés : les marchés colorés du Dorsoduro, les ruelles populaires du Cannaregio, les églises perdues, décorées par Le Tintoret, la zone réhabilitée de la Giudecca. C’est vers cette Venise là que Voyageurs vous propose de voguer, à la rencontre de ses habitants, en amoureux, avec vos enfants. Non Charles, Venise n’est pas triste, Venise n’est pas morte !

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Les secrets de Venise

 

Peintres, musiciens, écrivains, créateurs, cinéastes : qu’ils soient originaire des lieux ou simples visiteurs, tous ont trouvé dans la Sérénissime une profonde inspiration. 


Ils ont dit :

 

“Les pierres de Venise ne sont pas sensibles au soleil, l’hiver gris de l’Adriatique donne une lumière qui sied la ville. La vraie Venise, on ne la voit qu’en hiver »

Ernest Hemingway

 

“Venise, voilà son secret, est un amplificateur. Si vous êtes heureux, vous le serez dix fois plus, malheureux cent fois d’avantage. »

 Philippe Solers 

 

« Venise est une ville si extraordinaire qu’il n’est pas possible de s’en former une juste idée sans l’avoir vue… Toutes les villes du monde se ressemblent plus ou moins : celle-ci ne ressemble à aucune »

 Carlo Goldoni

 

«  Venise, quelle ville pour les marins ! Tout flotte rien ne roule. Un silence divin ! »

 André Suarès

 

«Venise est plus qu'une ville. C'est un lieu originel, baignant dans la "soupe primale", cette boue qui recouvrait la terre comme au commencement du monde. »

 Philippe Starck 

 


Une ville, un auteur, un livre

Hugo Pratt passe son enfance à Venise et dans le Vieux Ghetto, où l’emmène régulièrement sa grand-mère. Il est fasciné par l’ésotérisme et la Kabbale. Avec Fable de Venise, le maître de la bande dessinée nous emmène dans les dédales du Ghetto. Une invitation à découvrir une ville secrète, avec ses loges maçonniques et sa mystique juive, dont des traces sont présentes sur les murs. Fable de Venise, de Hugo Pratt, Casterman

Hugo Pratt à Grandvaux, fins des années 80

Hugo Pratt à Grandvaux, fins des années 80

 

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Les quartiers de Venise

 

Plan de Venise

San Marco

San Marco fascine toujours par ses trésors architecturaux. La place, la basilique, le palais des Doges, les Procuraties, mais aussi la bibliothèque Marciana, les théâtres et les nombreux palais gardent l’histoire de la Sérénissime. Le quartier le plus touristique de la ville est aussi le temple du luxe.

 

Castello

Une promenade le long du quai des Schiavoni vous mènera aux portes de l’Arsenal, ancienne gloire maritime, aujourd’hui au centre de la biennale d’art contemporain. On apprécie aussi ses jardins, ses places animées et l’église gothique de San Giovanni e Paolo.  

 

Dorsoduro

Le « dos dur » rappelle ainsi qu’il est le seul des sestieri à être construit sur un sol ferme. Reliée d’un coté à San Marco par le pont de l’Académie, cette bande de terre fait face à la Giuedecca. Ses rues aérées et ses jardins secrets en font un quartier prisé, notamment par les artistes et les artisans.

 

San Polo et Santa Croce

Les « jumeaux vénitiens », logés dans l’avant-dernière boucle du Grand Canal, constituent l’un des quartiers les plus typiques de la ville. Avec leurs marchés animés, leurs placettes et leurs petits commerces, ces deux sestieri qui n’en font qu’un, abritent des merveilles culturelles.

 

Cannaregio

Ce quartier situé au nord de la ville, héberge plus d’un tiers de la population vénitienne. Tournée vers la lagune ce sestiere est un véritable labyrinthe où il fait bon se perdre. L’ambiance y est populaire et volubile. Notamment dans le Ghetto juif.

 

Les îles

Chacune a ses secrets, chacune a son charme : Murano, ses verriers ; Burano, ses dentellières ; Torcello, son antique cathédrale ; Le Lido, sa plage et son charme suranné. Ces îles célèbres, et toutes les autres, gardent derrière leurs murets trésors et légendes. 

 

 

Les îles de la Lagune

A voir, à faire, pas, loin, plus loin 


Murano

La plus grande île de la lagune est aussi la plus célèbre. Depuis 800 ans, l’art du verre gonfle la renommée de cette  île autrefois couverte de vignes et de vergers. Pour comprendre l’importance de ce savoir faire secrètement gardé, un passage par le musée du palais Giustani s’impose. Il serait dommage de limiter sa visite aux ateliers de verre. L’église Santa Maria et ses mosaïques du VII siècle ou celle de Saint-Pierre Martyr, mais aussi les conversations de pêcheurs en dialecte vénitien, méritent également la traversée.

Y aller : à peine 10 mn, vaporetto 12 ou 13 depuis le quai des Schiavoni

Murano

 

Burano

Contrastant avec les eaux sombres de la lagune, les maisons de Burano explosent de couleur : bleu, vert, ocre, safran, rouge sang. Une palette qui inspira les artistes mais qui avait à l’origine la fonction bien pratique de ramener les pêcheurs à bon port. Et alors que les hommes reprisent leurs filets, les femmes de Burano, elles, font dans la dentelle. Un savoir faire réputé depuis le XVe siècle. Derrière la finesse de ce cliché, c’est la vie de village que l’on apprécie ici après le départ du dernier vaporetto.

Y aller : 50 mn, vaporetto 1 depuis fondamente Nuevo

 

Torcello

Ici commence Venise. Au Ve siècle, fuyant les envahisseurs, les habitants de la côte se réfugièrent sur les îles. Dotée d’une tour de guet, Torcello ( petite tour) permettait de surveiller la lagune et devint ainsi le principal centre de vie. Au XVIe siècle on comptait près de 30 000 habitants et une vingtaine d’églises avant que la nature marécageuse et la malaria ne l’emportent sur la population. Aujourd’hui, c’est pour cette nature devenue moins hostile que l’on visite Torcello.

Y aller : 10mn de navette depuis Burano

 

Lido

Face à Venise, elle étire ses 12 km de sable. Rempart naturel contre les humeurs de l’Adriatique, ce cordon fragile a vu arriver des milliers de galions avant de devenir, à la moitié du XIXe siècle, l’une des premières stations balnéaires de l’Europe. La promenade, le casino, les grands hôtels dont l’Excelsior et celui des Bains, ont séduit la société mondaine décryptée dans le célèbre Mort à Venise. Aujourd’hui, l’île continue à jouer les stars lors de la Mostra. La plage, la végétation magnifique, les superbes maisons et le charme désuet entretiennent le mythe du Lido.

Y aller : 40 mn, vaporetto n°1 de Piazzale Roma



Les 8 Bonnes raisons d’aimer Venise

 


Depuis l’aéroport, sauter dans un bateau-taxi, pour une première vision argentée de la cité lacustre.

Découvrir une ville hors du temps, unique et belle à chaque saison.

Troquer le bruit de la circulation, pour celui de l’eau. Marcher, marcher et encore marcher.

Se perdre dans le quartier populaire du Cannaregio et découvrir la maison du Tintoret.

S’imprégner d’une culture mixant les styles et les époques.

Régaler ses pupilles sur le marché coloré du Rialto…et ses papilles dans un baccari servant une cuisine fine de la lagune.

Débarquer sur Burano au couchant avec les pêcheurs.

Boire un spritz au nouveau Hard Rock Café ou un Bellini au Harry’s bar.