Pour quels voyageurs ?
Pour celles et ceux qui ne veulent pas choisir entre l’océan Pacifique et la Mer de Cortès... Pour ceux et celles qui cherchent à la fois à se ressourcer face aux déferlantes et s’initier aux anciennes civilisations... Pour les voyageurs qui rêvent de grands espaces, de prendre la route et de s’arrêter entre pueblos et haciendas... Pour celles et ceux qui veulent voir s’étendre sous leurs yeux une débauche de couleurs vives, de teintes pastel délavées par le soleil et les embruns... Pour ceux et celles qui rêvent d’admirer des cactus candélabres et des baleines au repos... Pour les vrais voyageurs qui veulent se mêler à la population locale au cœur de petites villes apaisées, posées sur les rives de la mer de Cortès... Pour ceux qui préfèrent les sandales aux santiags...
Ce que l’on trouve lors d’un voyage en Basse Californie et pas ailleurs :
La Playita, à quelques encablures de Cabo San Lucas, est le dernier souvenir d’un cap californien libre et sauvage. On y voit des pêcheurs impassibles sur un sable blanc. Des cormorans veillent sur la plage... Todos Santos. Deux heures de route, au nord de Cabo, les rues de terre battue, les maisons basses aux façades roses, et la mission dans laquelle Don Henley a composé Hotel California... Un peu loin, sur la côte pacifique, Cerrito. Les jeunes surfers rassemblés le soir autour de grands brasiers, leurs silhouettes sur les vagues, qui flottent entre la terre et l’horizon... Puis, au détour d’un virage, un jaillissement d’émeraude : la mer de Cortès.
La Paz, qui apparaît entre deux courbes. Les lueurs du couchant sur la ville... La ville porte bien son nom. Le long du Malecon les cafés s’égrènent. Des familles entières viennent le dimanche regarder le soleil s’écrouler dans la mer. Des orchestres de guitares et de cuivres enchaînent les morceaux sur un tempo assez lent. Un modeste phare veille sur la baie. Une cloche est accrochée le long du mur blanc. Elle avertira du passage des baleines...
Vivre un moment unique
Retrouver, dans la sierra de
San Francisco, le souvenir effacé des Cochimis. Nomades, libres dès l’origine, puis chassés par les jésuites, ils se sont évanouis. Ils ont abandonné quelques traces, des marques de couleur, scènes de chasse, rites funéraires à même des murs qui tombent à présent en poussière. Quatre mille ans ont passé. La Cueva del Raton est un endroit magique. S’assoir face aux parois poreuses. C’est comme une vision, une apparition. Les regarder danser. Rester des heures devant ces longues silhouettes, jambes tendues, bras levés au ciel, corps tracés en rouge et coloriés de noir. Autour d’elles, on reconnaît des daims carmins, des fauves sombres... Imaginer ces hommes, dans leurs grottes, les nuits d’orages, et leur crainte, les rites chamaniques pour apprivoiser les éléments, pour s’apprivoiser eux-mêmes...