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Tutoyer les nuages
en montant au sommet de la Shanghai Tower, 632 mètres, en attendant la Shenzhen (660m) puis la Sky City One, prévue pour être la plus haute du monde… Redescendre au niveau du sol pour se balader mains dans les poches sous les platanes de la concession française : rues pavées, maisons de brique, échelle humaine. Ce quartier Art déco qui fit la gloire de Shanghai à l’époque du commerce de la soie, du thé et de l’opium, a gardé sa méditerranéenne nonchalance. Il est devenu un haut lieu vintage, rendez-vous des bobos et des fashionistas chinoises qui arpentent la rue Xinle sur leurs talons hauts. A la nuit tombée, reprendre de la hauteur et boire un verre au Red Bar, perché sur le toit d’un immeuble du Bund, pour regarder les mille feux de la ville nouvelle de Pudong, de l’autre côté du fleuve. Shanghai fut la « Ville Lumière », elle est devenue la cité la plus vibrante de la planète.
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Pratiquer la poétique du vide
en apprenant tous les secrets de l’art du thé. Participer à une cérémonie dans une maison de thé. D’abord boire un thé léger en bavardant tranquillement pour se purifier en se délestant de toutes ses préoccupations, puis déguster lentement un Pu Er, à la saveur corsée et boisée, en regardant les volutes de vapeur s’envoler lentement… S’offrir une escapade à Hangzhou, charmante ville bordée d’un lac paisible et environnée de collines et de plantations de théiers. Au milieu des plants de la famille Mei Jiawu, respirer le parfum frais et acide de la feuille de thé, en cueillir un bol et apprendre à faire infuser ces saveurs fraîches. Faire des provisions de Longjing dans les gracieux pavillons de la Xilling Yinshe teahouse et jurer de ne plus jamais boire de café.
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Faire sa gym matinale
en suivant les foules qui, dès l’aube, envahissent les parcs, les squares et les bords de lacs ou de rivières de toutes les villes chinoises. Rechercher l’harmonie des éléments en partageant quelques mouvements de Tai-Chi avec un couple de centenaires ; admirer des jeunes filles s’entraînant à la danse du sabre ou au jeu de l’éventail ; rire avec les amoureux des oiseaux qui promènent leurs protégés dans des cages de bambou ; se faire inviter par un vieux monsieur très digne en costume Mao à danser une valse ou un tango au son de son mini-cassettes… Grappiller quelques instants de sérénité avant de replonger dans la fureur des cités bouillonnantes.
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Vivre la nouvelle ruée vers l’art
Au XXe siècle il y eut New York et la Factory, le XXIe siècle voit la grande caravane de l’art émerger de l’Est. Au fil des banlieues grisâtres de Shanghai ou de Pékin, les friches industrielles abritent désormais ateliers et galeries. Dans le sillage des célèbres Zhang Huan ou Zhou Tiehai, devenus hautement bankables, une nouvelle génération s’engouffre. Le quartier de Danshanzi à Pékin est devenu une institution, celui de Red Town à Shanghai explose… L’art contemporain chinois plane déjà très haut sur les marchés mais il est encore temps de dénicher de nouveaux talents dans l’effervescence de cette nouvelle movida.
5
Frôler le Tibet
en glissant vers l’extrême sud, là où les montagnes du Yunnan abritent 28 minorités ethniques qui forment la moitié des habitants et qui vivent toujours comme à l’époque des explorateurs jésuites. Les paysages ont gardé leur beauté sauvage, les villes leurs maisons de bois et les vallées fleuries d’orchidées sont des fantasmes pour botanistes. Faire un tour à dos de yak, apprendre la calligraphie, dormir dans des villages inconnus des touristes où l’accueil est simple et généreux et se laisser engourdir par la beauté des lieux… Les mégapoles chinoises sont loin, très loin…