Capitale
Dublin.
Climat
L’Irlande est exposée à un climat océanique (dont les effets sont tempérés par les reliefs). Les hivers ne sont ni très froids, ni très pluvieux et les étés sont doux. En juillet et août, les températures montent rarement au-dessus de 20°C. Le temps ne change donc pas, sur l’année, de façon considérable mais, en revanche, il est instable ! En moins d’une heure, un soleil rayonnant remplace un ciel d’encre, et vice versa. Et l’imperméable ou le parapluie s’imposent en toute saison. Car, en tout cas, il pleut et il vente. L’inconstance est vraiment le caractère dominant de la météo irlandaise. Décembre est le mois le plus arrosé. Et mai le plus ensoleillé dans le nord, l’ouest et le centre du pays. Ailleurs, c’est juin.
Températures moyennes à Dublin : en janvier, 5,3°C ; mai, 10,7°C ; juillet, 15,2°C ; septembre, 13°C. À Belfast, elles sont respectivement de 4,7°C ; 11,2°C ; 15,4°C ; 13,2°C. À Cork : 5,7°C ; 11°C ; 15,1°C ; 13,3°C.
Géographie
SUPERFICIE : 70 273 km².
POINT CULMINANT : Carrauntuohil, dans les Macguillycuddy’s Reeks, Kerry, 1 038 mètres.
PAYS LIMITROPHES : au nord-est de la République d’Irlande, l’Irlande du Nord est une nation of the United Kingdom. Elle n’est pas identique à l’Ulster, ne comprenant que six des neufs comtés de la province : Antrim, Armagh, Derry, Down, Fermanagh et Tyrone. Cavan, Donegal et Monaghan appartiennent à la République d’Irlande.
L’Irlande est l’une des îles Britanniques. Elle est bordée à l’ouest par l’Atlantique. Au nord, il y a le North Channel ; à l’est, la mer d’Irlande ; au sud, la mer Celtique. Schématiquement, l’Éire est une vaste plaine de basse altitude, ceinte de courtes chaînes de montagnes. Au sud, on trouve quelques massifs dans les terres : Galtee Mountains, Silvermines, Slieve Bloom Mountains. L’intérieur est ponctué de nombreux lacs ; le Lough Neagh, en Irlande du Nord, est le plus grand lac des îles Britanniques. Les tourbières couvrent 20% du territoire. Les orgues basaltiques de la chaussée des Géants, comté d’Antrim, témoignent d’une ancienne activité volcanique. Patrimoine mondial de l’Unesco. Des grottes évident le karst du Burren, comté de Clare ; l’une d’entre elles, Pol an Ionain, abriterait la plus ancienne stalactite connue. Le Shannon – 386 km, dont 113 d’estuaire – est le plus long fleuve de l’archipel britannique. Si la côte est offre un paysage assez uniforme et doux, la côte ouest, profondément découpée, est d’un caractère plus dramatique. Les îles d’Achill, d’Aran, Valentia ou Omey se rattachent à l’Irlande.
Faune et flore
Autrefois couverte d’arbres, l’Irlande est aujourd’hui la plus rase contrée d’Europe : déforestation continue de l’âge du bronze au XXe siècle. Ce qui lui vaut des paysages d’une grandeur un peu austère. Néanmoins, un programme de reboisement est en cours : épicéa de Sitka, pin tordu, pin sylvestre, chêne rouvre, etc. Ces nouvelles forêts abritent cerfs, daims (d’introduction récente), chevreuils, renards, bécasses, hiboux, etc. Le pays a des caractéristiques froides – présence de saxifrages – et, en même temps, quasi méditerranéennes sur les bords – clochette d’Irlande. Les tourbières, bogs, formation majeure, ont une flore de mousses, de sphaignes, de bruyères et de joncs ; les pompons blancs des linaigrettes les couvrent parfois ; on y rencontre des coucous, des corneilles, des faucons, des lézards, des grenouilles. Le lièvre a ses aises dans ce milieu. La perdrix grise retrouve des espaces. Lacs et rivières regorgent de brochets, anguilles, truites, saumons ; sur leurs rives guettent la loutre, la poule d’eau, le héron, les libellules. Guillemots, mouettes, pluviers, macareux, cormorans, goélands, fous peuplent les côtes. Les estuaires nourrissent des bécassines, des canards, des courlis... Les eaux territoriales accueillent phoques communs et gris, baleines à bosse, grands cachalots, bélugas, dauphins communs, souffleurs, de Risso. Etc.
La faune domestique est, quant à elle, dominée par le cheval, au statut quasi sacré : trait irlandais, Irish cob, poney Connemara, Kerry bog ; et par le mouton, omniprésent des paysages à l’assiette, en passant par le dressing : Scottish blackface, cheviot anglais, Cladoir ou Galway sheep. Et l’Irish wolfhound, le lévrier irlandais, impressionne par sa grande taille et son allure.
L’Irlande compte plus de 600 sites associés au réseau européen Natura 2000 et possède six parcs nationaux. Ballycroy / Wild Nephin National Park, comté de Mayo, et le Connemara National Park, comté de Galway, protègent de vastes zones de tourbières. On y rencontre des bruyères, le myrte des marais, la molinie bleue ou des droséras ; parmi les libellules, l’orthétrum bleuissant, la libellule à quatre taches ou la nymphe au corps de feu ; le pipit farlouse, la grive mauvis et le pinson des arbres sont des oiseaux. Comme les deux précédents d’ailleurs, le Killarney National Park, comté de Kerry, présente des reliefs. Il se distingue par de beaux pans de forêt humide primaire : chênes et ifs. Avec l’arbousier ou la grassette à grandes fleurs, on dirait le Sud. La rare fougère Stenogrammitis myosuroides appartenant à l’écozone néotropicale, on s’étonne de la voir ici à l’état sauvage. Truites, aloses, ombles hantent les lacs. Le cerf élaphe règne. Quant au Wicklow Mountains National Park, comtés de Wicklow et Dublin, il réunit des milieux très divers. C’est le plus grand d’Irlande. Des chèvres y ont retrouvé la liberté. Les cerfs élaphe et sika se croisent (à tous les sens du terme). Le saumon fraye dans les eaux des glens. Et le patrimoine historique du parc est lui aussi important : monastère de Glendalough, fondé au VIe siècle ; sites miniers d’Avoca, Glenmalure, Glendalough ; route militaire des Wicklow, début du XIXe siècle.
Situation environnementale
L’Irlande est l’un des gros émetteurs européens de gaz à effet de serre par habitant. Un objectif de neutralité GES en 2050 a pourtant été fixé, qui requiert des investissements publics et privés considérables. C’est peut-être là que le bât blesse : la pression des facteurs économiques à court terme sur l’environnement est forte. La baisse des polluants atmosphériques est encourageante. En revanche, la part des énergies fossiles (charbon, tourbe, hydrocarbures) est toujours importante. Et les problèmes liés à la mobilité – habitat dispersé, dépendance à l’automobile, parc véhicules, transport marchandises, etc. – sont épineux. Un plan d’action déchets a été mis en œuvre afin d’en réduire la production et d’en améliorer le traitement. L’agriculture et des défauts d’infrastructure contribuent à la dégradation de la qualité de l’eau et à un certain gaspillage. Néanmoins, l’Irlande s’est dotée d’un cadre d’action cohérent en faveur de l’environnement (objectifs, budgets, fiscalité). Reste à en consolider l’application par des mesures d’application déterminées. D’autant que la réceptivité à ces questions est partagée par les Irlandais et l’information largement distribuée. La participation citoyenne aux initiatives publiques semble acquise.
Économie et tourisme
IDH en 2021 : 0,945 / France, 0,903.
PIB par habitant en 2022 : 103 983,3 dollars US / France, 40 963,8.
L’économie irlandaise, mettant à profit l’espace européen et misant sur les multinationales du numérique et de la pharmacie, notamment, a réalisé des performances remarquables. Croissance du PIB en 2021, 13,5%. Le Tigre celtique s’est montré résilient face aux crises économiques, sanitaires ou politique – activation compliquée du protocole nord-irlandais à la suite du Brexit. Néanmoins, l’écart entre le PIB et le PNB (du fait du rapatriement des profits des sociétés étrangères) pose un problème d’évaluation, qui a rendu nécessaire l’introduction d’un nouvel indice. Quoi qu’il en soit, le pays bénéficie de ressources fiscales confortables. Ce qui lui permet, pour le moment (excédent budgétaire en 2023 et à suivre), de faire face à une inflation persistante et de réduire sa sensibilité aux aléas de l’économie des multinationales. Des investissements d’infrastructure – logement et transports surtout, numérique – sont indispensables. Le système de santé réclamant lui aussi des soins sérieux. Si l’économie de
l’Irlande du Nord avait retrouvé une assiette après la fin des Troubles, le Brexit lui suscite de nouvelles difficultés spéciales.
Tourism Ireland, l’organisme conjoint de promotion touristique de l’Irlande, marque l’intention d’envisager les choses de façon globale. Les pratiques privées et publiques évoluent et on a remarqué en 2023 les déclarations de différents acteurs du secteur en faveur d’un tourisme durable. Cela, afin d’ajuster l’offre à la demande. Qui augmente. Après le Brexit, l’accès, qui était surtout aérien, a été diversifié au profit du bateau : nouvelles liaisons à partir de Cherbourg, Roscoff, Dunkerque. Dublin et Belfast, Cork, Derry, Galway attirent nombre de voyageurs. Les sites Unesco aussi : vallée de la Boyne (vestiges mégalithiques), Great Skellig (monachisme ancien), chaussée des Géants. Le Connemara et le Kerry drainent les amateurs de grand air et de paysages envoutants. Le pays peut en outre miser sur une atmosphère qui ne s’explique pas, où entrent la musique, la stout, la laine, l’air marin, la lande et une certaine disponibilité des Irlandais à l’étranger.