4000 kilomètres de côtes, une altitude qui passe de 0 à près de 5000 mètres,des territoires isolés comme l'île de Pâques ou l'archipel de Juan Fernandez, le Chili propose une diversité de nature époustouflante, et terriblement fragile.
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La nature unique de l'île Robinson Crusoé
Eh oui, c'est vraiment là que Robinson Crusoé a survécu, après son naufrage. L’archipel, qui comprend les îles Robinson Crusoé, Alejandro Selkirk et Santa Clara) porte le nom du navigateur qui l'a officiellement découvert : Juan Fernandez, et pour son roman Robinson Crusoé, Daniel Defoe s'est inspiré de la vie de Alejandro Selkirk, qui survécut cinq ans sur l'île, tentant de se faire apercevoir des bateaux qui passaient parfois au large. Il finit par être libéré en 1709. Les espèces de l’île Robinson Crusoé, classée réserve de biosphère par l'UNESCO, sont majoritairement endémiques, et très diversement menacées : érosion des sols, disparitions d’espèces animales et végétales, ravagées par les espèces invasives introduites par l’homme, comme les rats et les lapins.
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Le vert des forêts primaires
Pablo Neruda n'y va pas par quatre chemins « quiconque ne connaît pas la forêt chilienne ne connaît pas cette planète », dit-il. Et il est vrai que lorsqu'on s'aventure dans les forets du Sud, en Patagonie, ou dans la région de la Araucania, on est soufflé par ce vert si pur, si intense ; Mais elle est sensible autant qu'elle est belle, la forêt chilienne. Ce qui la menace, c'est essentiellement les industries du bois et l’usage inconsidéré de ses ressources : elle paraissait si grande, si touffue... Inépuisable, indestructible ! Mais non. On a commencé à couper les arbres sauvages à grande échelle au début du XXème siècle. Puis, pour faire du papier, on a remplacé les araucaria de la région, les mélèzes, les chênes centenaires, par du pin qui grandissait vite, pour faire de la pâte à papier. Quelques mesures sont été mises en place à la fin du XXème siècle pour stopper le massacre. Il semble que la foret native ait cessé de régresser. Un résultat bien fragile, à consolider d'urgence.
Parc national Radal Siete Tazas
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Observer un renard de Darwin
L'isolement unique du pays, entre mer et montagne, et le kaléidoscope inouï de ses climats, a permis l'apparition et le développement d'une faune et d'une flore sans pareil, en grande partie endémiques. Forêts alpines, toundras d’altitude, glaciers, déserts arides, champs fertiles, pampas, abritent ici d'hallucinants cactus géants, là des mousses aux couleurs irréelles, des lézards uniques, des insectes bizarres. La déforestation, la chasse et le commerce d'animaux pèsent lourdement sur la biodiversité, et on considère qu'un tiers des vertébrés présents dans le pays sont aujourd'hui menacés : le renard de Darwin, le chinchilla à queue courte ou l'albatros des Galapagos sont en danger critique d'extinction...
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La faune et la flore marine de l'archipel de Chiloé
Au large des côtes chiliennes ces îles sont l'un des endroits magiques du pays. Chiloé vient de chillwe, qui dans la langue des Mapuches signifie « lieu de Chelles », les chelles étant des oiseaux de mer blancs à tête noire que l'on trouve un peu partout sur les plages de l’archipel. On y va admirer ses palafitos, maisons multicolores sur pilotis, pour ses églises, de bois du XVIIIe et XIXe siècles, inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, pour la présence des traditions indigènes, que l'insularité a permis de préserver, et pour sa beauté naturelle, îles vertes posées sur le Pacifique. La menace est sournoise, généralement invisible, sous-marine, liée au déversement de déchets en mer, et à la présence de nombreux élevages de saumons qui augmentent drastiquement les taux d'antibiotiques et de produits chimiques dans les eaux de l'archipel. Conséquence : un dérèglement profond de tout l'écosystème sous-marin – qui parfois se fait sentir à la surface, avec des animaux morts qui s'échouent sur les plages du bel archipel.
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Aller voir les baleines bleues
Le sud du Chili, entre Chanaral et l'antarctique, c'est l'habitat des baleines bleues, le plus grand mammifère de la planète, qui trouve ici le plancton qui lui faut (en moyenne, il lui faut tout de même plus de trois tonnes de plancton par jour pour se sentir en forme). L'espèce est menacée, mais il semble que peu à peu, la population se reconstitue tout doucement... vous avez donc plus de chances de l'apercevoir qu'il y a quelques années. Ses cousines, baleines franches ou australes, impressionnantes aussi par leur taille et leur harmonie douce, se laissent plus souvent admirer.