La capitale du Portugal (600 000 habitants) est actuellement la star des city-breaks en Europe. Logique. A côté de ses classiques, Lisbonne réserve aussi l’inattendu, l’étonnement, l’enchantement. La preuve par cinq.
Traverser un quartier peint de fresques talentueuses, faire son jogging sur le toit d’un hôtel, prendre un verre dans une bonbonnière multicolore, jadis un temple de l’amour tarifé, visiter la ville en side-car des années quarante, déjeuner dans un marché où les chefs étoilés de la ville mitonnent des recettes à 10 euros… Les pièces tapissées d’azulejos, les musées gardiens des nostalgies d’empire et la cathédrale Santa Maria maior (XIIème siècle), on verra plus tard.
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Marvila, temple du Street-Art
Direction Marvila, tout un quartier en déshérence situé en face du port de commerce. Jadis, des entrepôts, des hangars de stockage, des ateliers pour réparer tout et le reste. Désormais, des toits effondrés, des terrains vagues, des rues aux pavés disjoints et aux trottoirs cabossés. Mais quelques murs ont tenu le coup, offrant des toiles idéales autant qu’originales pour les créatifs en tous genres. Les forces de l’ordre ferment les yeux dès la nuit tombée. Au petit matin, voici que sont nées des fresques taillées au marteau-piqueur, des tableaux réalisés à la truelle ou à la peinture industrielle. Inspiration psychédélique, érotique ou ésotérique, chacun ses élans et sa démesure. Un peu plus loin, toujours sur les quais, la façade du musée de l’Electricité a été très officiellement livrée à un spécialiste reconnu des « murals », Alexandre Farto. Comme à son habitude, il a livré des visages en format géant. Impressionnant. Enfin, promenade à pied rua Artilleria. Ici, la municipalité a convoqué les adeptes du « street art » en leur laissant carte blanche. Certes, le résultat est inégal. Mais sur 1 500 mètres de délires, il y a forcément des pépites. D’autant que de nombreuses œuvres se veulent message d’actualité, critiquant le gouvernement, racontant un rêve ou glorifiant CR7, Ronaldo. D’autres, aussi réussies, rappellent les vérités de toujours, « Priez pour le Portugal », ou encore « L’Amour, pas la guerre »…
©Vhils/Bruno Lopes
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Lisbonne Luxe
Faute d’y résider quand on n’apprécie guère le style démonstratif, voir prétentieux, au moins prendre un verre à l’hôtel Ritz Four Seasons. Il est vrai qu’il a été construit en 1959 sur instruction du dictateur Salazar qui exigeait que sa capitale ait un palace digne de ce nom. Résultat, un immeuble grandiose de 282 chambres à l’exact centre de Lisbonne (rue Rodrigo da Fonseca), des volumes impressionnants, des peintures et des tapisseries en format géant… Admirer les vases garnis de fleurs, plus de 2 mètres de hauteur, qui accueillent dans le lobby. Quelque 500 œuvres, toiles, sculptures, meubles signés, etc., sont disposées dans l’hôtel. Plus de la maison : une piste de jogging dessinée sur le toit de l’immeuble. Vue grandiose entre deux foulées.
Source : Instagram
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Lisbonne Trendy
Dans un autre genre, voici Pensao Amor (rue do Alecrim). Cette ancienne maison close est devenue le bar le plus tendance de Lisbonne. Clairement, il mérite le coup d’œil. Murs et plafonds, fauteuils, tables et canapés, photos anciennes, sculptures… Tout est à vocation érotique. Sans parler des toilettes aux sculptures sans équivoque, la bibliothèque ainsi que la boutique où littérature, accessoires et sex-toys répondent à toutes les envies. Lumières tamisées, rouge dominant, recoins discrets et tarifs sages, pas d’urgence, la nuit ne fait que commencer.
Source : Instagram
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La ville aux sept collines en moto vintage et son side-car
Demain, visite de la ville, oui, mais en s’installant sur une moto vintage et son side-car. On peut donc embarquer à deux mais pas question de piloter ces joujoux des années 40. Le passionné qui gère cette flotte hors d’âge raconte que ce sont des copies d’engins de l’armée allemande réalisées en Russie avant d’être rebricolées en Chine. Voici maintenant ces increvables pétaradant le long des ruelles pavées de la ville aux sept collines. Le pilote raconte, les arrêts se font à la demande et les piétons applaudissent. Réjouissant.
Source : Instagram
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Quelques douceurs lisboètes
Enfin, place aux plaisirs du palais. Parmi tous les marchés de Lisbonne, cap sur le Mercado da Ribeira (avenida 24 de Julho). Un marché mais bien plus encore. C’est le plus ancien de la ville, il a ouvert en 1882, a brûlé, a été reconstruit dans les années trente puis restauré il y a quelques années. Immense, la halle sous laquelle il se tient chaque jour abrite tous les étals alimentaires classiques, des poissons aux fleurs, des légumes à la charcuterie en passant par le vin et la boulangerie. Soit. Mais dans une allée au look chic, très chic, se sont installés une quarantaine de cuisiniers, dont plusieurs grands étoilés de Lisbonne. On choisit ses assiettes (une dizaine d’euros), fruits de mer ici, salades là-bas, grillades à côté, tartelette plus loin… et on s’installe sur les grandes tables mises à disposition le long de cette originale rue des saveurs. Noter que le samedi, le Mercado da Ribeira accueille aussi les artisans qui présentent ici leurs réalisations et que le dimanche, ce sont les collectionneurs qui s’installent.
®Arlindo Camacho/Citur
Par
JEAN-PIERRE CHANIAL