Population

237 512 355 habitants (2008).

Langue officielle

Malais indonésien (bahasa indonesia).

Langue parlée

La fragmentation linguistique est importante : 583 langues et dialectes reconnus par les autorités (dans les faits, peut-être plus de 700). Les Indonésiens n’ont pas (à 13% près) la langue officielle pour langue maternelle. Le javanais (34,8% des locuteurs) vient en tête ; suivent le soundanais (13,9%), le pesisir (8,4%), le madourais (6,1%), le malais (5,2%), le minangkabau (3,6%), le peranakan (1,7%), etc. Le bahasa indonesia a été conçu, à la manière de l’espéranto, à partir de diverses langues (famille austronésienne) du pays. 70% des Indonésiens en ont une pratique régulière. C’est la langue de l’administration et des média. C’est aussi la seule langue véhiculaire parlée d’un bout du pays à l’autre (mais elle connait désormais des variantes locales). L’anglais est la langue étrangère de communication (on trouve partout des gens qui le parlent). Langue coloniale, le néerlandais s’efface petit à petit.

Peuple

On recense plus de 750 groupes ethniques, répartis en trois grandes familles. Les Austronésiens sont, de loin, les plus nombreux : les Javanais (Java) représentent 40% de la population totale ; les Soundanais (à l’est de Java), les Madourais (Java et Bali), les Minangkabau (Sumatra), les Malais (Kalimantan) sont également des groupes importants. Autre famille, les Papous sont environ un million ; ils sont installés en Irian Jaya, dans l’île d’Halmahera et à Timor. Les Chinois, quant à eux, sont arrivés en Indonésie au début de l’ère chrétienne, ils sont une minorité importante que l’on ne saurait réduire à la figure traditionnelle du boutiquier.

Religion

L’Etat indonésien reconnait cinq religions : l’islam, le protestantisme, le catholicisme, l’hindouisme et le bouddhisme. Il accorde également un statut au confucianisme, qui n’est pas à proprement parler une religion. Les musulmans sont largement majoritaires (85% des Indonésiens). Ils pratiquent un islam généralement tolérant, portant des traces d’animisme et mâtiné de thèmes hindouistes et bouddhistes. La charia, la loi musulmane, ne s’applique pas en Indonésie. Les protestants sont environ 6,5% et sont bien implantés chez les Papous, par exemple. 3% de catholiques romains et une pincée d’orthodoxes viennent en appoint. Ce sont les Chinois qui ont maintenu le bouddhisme. Et ce sont les Balinais qui ont maintenu l’hindouisme.

Fête Nationale

17 août : anniversaire de l’Indépendance (1945).

Calendrier des Fêtes

Le nouvel an (1er janvier), l’Ascension (40 jours après Pâques) et Noël (25 décembre) sont fériés. 3 ou 4 jours fériés également autour du 17 août (parades et manifestations patriotiques). Mais, les fêtes musulmanes ont bien entendu une importance particulière : Lebaran (Idul Fitri) marque la fin du jeûne de Ramadan ; Maulaud célèbre l’anniversaire du Prophète ; Awal Muharram est le jour de l’an musulman. Dépendant d’un calendrier lunaire, leurs dates changent tous les ans. En mars-avril, Nyepi, le nouvel an balinais, jour de jeûne, de silence et de méditation, relève du calendrier hindouiste Saka. Waisak (avril-mai) commémore l’éveil du Bouddha. Et il faudrait ajouter à cela les très nombreuses fêtes locales, plus toutes celles qui ponctuent les différents calendriers religieux…

Histoire

Au premier siècle de notre ère, l’ouest indonésien est intégré à un réseau de cités-Etats portuaires dont le pivot est le royaume du Fou Nan, dans le sud de l’actuel Vietnam. L’histoire de l’Indonésie est celle d’un carrefour maritime. Au Ve siècle, le royaume de Tarumanagara prospère à Java. Le VIIe siècle voit décliner le Fou Nan ; le centre du pouvoir s’établit alors à Sumatra, d’où le royaume de Sriwijaya (actuelle Palembang) contrôle le détroit de Malacca et le commerce avec l’Inde et la Chine. Ce sont les dynasties javanaises Sailendra et Sanjaya qui prennent la main au VIIIe siècle. La première, bouddhiste, construira Borobudur ; la seconde, hindouiste, Prambanan. Toutes deux profiteront d’une riziculture prospère. Puis viennent des royaumes toujours javanais, mais orientaux. Majapahit (1293-1478) en particulier. Sa base territoriale est étroite, mais Madura, Sunda, Bali, Pahang (Malaisie), Gurung (Moluques), Malayu (Sumatra) et Bakulapura (Bornéo) lui paient tribu. Au XVe siècle, les souverains de Malacca, le plus grand port de l’Asie du sud-est, se convertissent à l’islam. A la même époque, l’amiral Zheng He (1371-1433) des Ming note la présence de Chinois musulmans à Java. En fait, entre le XVe et le XVIIe siècle, l’essor conjugué du commerce maritime, de l’islam et des communautés chinoises d’outre-mer va déterminer le développement de la région. Au XVIe siècle, le sultanat d’Aceh étend son contrôle sur la côte est de Sumatra. A Java, les Etats côtiers musulmans (Demak, par exemple) s’émancipent peu à peu. Les ports de commerce se défont de la tutelle des royaumes rizicoles. La fin du siècle verra cependant une restauration hindouiste avec les royaumes de Mataram et Blambangan. Pourtant, l’islam s’impose inexorablement, favorisé même par les Hollandais. Les Célèbes deviennent musulmanes au cours du XVIIe siècle. Ce sont les Portugais qui ont imposé une présence européenne dans la zone ; ils se sont installés à Malacca (1511), puis ont jeté leur dévolu sur les Moluques, où leur établissement restera fragile. Les Hollandais se montreront plus réalistes et les supplanteront rapidement. Le 20 mars 1602, les Etats généraux des Provinces-Unies fondent la Vereenigde Oost-Indische Compagnie (la compagnie néerlandaise des Indes orientales - VOC). On vient donc aux Moluques remplacer les Portugais (1605), puis, sur les ruines de Jayakarta, à Java, on fonde Batavia en 1619. La Compagnie s’assure la maîtrise du commerce régional des épices et, profitant de la division des royaumes indonésiens, étend son administration. A la fin du XVIIIe siècle, elle a la mainmise sur les Moluques, le sud des Célèbes et la moitié nord de Java. Mais elle fait faillite. Pendant la période révolutionnaire puis napoléonienne, les remous européens font tanguer les possessions de la VOC. Jusqu’à ce qu’en 1824, le traité de Londres accorde aux Pays-Bas (dont le gouvernement a racheté les actifs de la Compagnie des Indes) les territoires situés au sud de Singapour, les futures Indes orientales néerlandaises. Les Hollandais entreprennent alors de s’installer dans leurs meubles : 1825-1830, guerre de pacification de Java ; 1837, fin de la guerre des Padri à Sumatra (commencée en 1821) ; 1846-1906, conquête de Bali (centre du trafic d’esclave et de la piraterie dans les eaux indonésiennes) ; 1873-1904, guerre d’Aceh. Parallèlement, les cultures industrielles (indigo, sucre) sont « encouragées ». En 1901, la reine Wilhelmine (1880-1962) définit le programme colonial : éducation, irrigation, émigration. Sept ans plus tard, les Indes néerlandaises ont acquis leur forme définitive. Le Budi Utomo (Intelligence suprême) est fondé en 1908, c’est la première organisation indigène autonome, qui a pour objectif de donner une éducation moderne aux Indonésiens. En 1912, des commerçants javanais mettent sur pied Sarekat Islam, qui sera le premier groupement nationaliste. Après la Première Guerre mondiale, les communistes montent en puissance. Soekarno fonde le Partai Nasional Indonesia en 1927. Pendant la décennie suivante, les nationalistes indonésiens sont sévèrement réprimés par l’administration hollandaise. Le 10 janvier 1942, les Japonais débarquent dans l’archipel ; le 8 mars, les Indes néerlandaises ont vécu. Soekarno sort de résidence surveillée et juge expédient de collaborer avec l’occupant. Il a raison : l’indépendance de l’Indonésie est proclamée le 17 août 1945. Le colonialisme hollandais renâcle jusqu’au 27 décembre 1949 qui voit la reconnaissance formelle de la République des Etats-Unis d’Indonésie (RIS). Le nouvel Etat a des ratés au démarrage : rebellions communiste et musulmane à Java, soulèvement aux Moluques. Un Etat unitaire remplace la RIS ; Soekarno tient ferme la barre et se fait le promoteur d’une démocratie « dirigée ». En 1955, la conférence de Bandung donne un coup de fouet le mouvement des non-alignés. Rebellions à nouveau aux Célèbes (1957) et à Sumatra (1958). Le début des années soixante est marqué par de vives tensions avec la Malaisie. L’administration de la Papouasie occidentale est toutefois confiée à l’Indonésie (1963). Mais l’engagement américain au Vietnam va provoquer le réalignement du pays. En 1966, Soekarno est contraint de céder le pouvoir au général putschiste Soeharto (1921-2008). Qui part immédiatement à la chasse aux communistes. L’Indonésie réintègre la structure occidentale : ONU, Banque mondiale, FMI. Le développement économique est au rendez-vous de la dictature. En 1975, l’armée indonésienne envahit une colonie portugaise qui vient de déclarer son indépendance, le Timor oriental. S’ensuit un long conflit, qui ne trouvera de solution qu’en 2002 (indépendance formelle du Timor). La situation économique de l’Indonésie se dégrade cependant à partir de la fin des années quatre-vingt. En 1998, la rue et le FMI parviennent à pousser Soeharto en touche. L’année suivante ont lieu les premières élections démocratiques depuis 1955.

Politique

République présidentielle. Le président est élu au suffrage universel direct (2 quinquennats maximum) ; il donne son orientation à la politique nationale, il nomme les membres du gouvernement et commande en chef à l’armée. Il est le véritable patron de l’exécutif. Le pouvoir législatif est, en fait, partagé entre la présidence et le parlement. Celui-ci est à deux chambres : le Conseil représentatif du peuple (DPR), 550 membres élus pour cinq ans ; le Conseil représentatif des régions (DPD), dont les membres sont élus pour cinq ans et dont le nombre ne doit pas dépasser le tiers de celui des députés du DPR. La Cour suprême est la clef de voûte de l’édifice judiciaire.

Célébrité

Koesno Sosrodihardjo (1901-1970), Soekarno. Il fut l’un des pères de l’Indonésie, avec Mohammad Hatta (1902-1980) notamment. Le mouvement des non-alignés et le tiers-monde lui doivent beaucoup, mais il fut rattrapé par la logique des blocs : la guerre froide, devenue chaude au Vietnam, eut raison de sa politique. Abdurrahman Wahid (1940-2009), Gus Dur, est une figure de l’opposition à la dictature de Soeharto. Président de l’Indonésie de 1999 à 2001. C’était un intellectuel musulman éclairé et engagé dans les dialogues philosophiques internationaux. Traducteur de Sartre en Indonésien. Raden Ayu Kartini (1879-1904), fille de l’aristocratie javanaise, fut une pionnière de l’émancipation et de l’éducation des femmes indonésiennes. Elle s’appuyait pour cela sur les idées que lui permettait d’aborder sa bonne connaissance du hollandais. En 1964, Soekarno fit du 21 avril, jour anniversaire de sa naissance, une fête nationale. Rudy Hartono (né en 1949) fut un maître du badminton, un sport dans lequel excellent les Indonésiens. Quatre fois vainqueur de la Thomas Cup (la Coupe Davis du badminton), un fois du Championnat du monde individuel et sept fois des All England Championships. Alfred Russel Wallace (1823-1913), naturaliste britannique, est l’un de ceux dont les réflexions sur la biogéographie aboutirent à la théorie de l’évolution. La « ligne Wallace » marque le partage entre une faune indonésienne asiatique et une faune indonésienne océanienne.

Savoir-vivre

Le pourboire est laissé à votre appréciation. Pour toutes les personnes intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, vous avez l´assurance qu´il ne se substituera jamais au salaire. Néanmoins, il est d´usage dans la quasi-totalité des pays au monde de donner un pourboire lorsque l´on a été satisfait du service. Pour une journée avec guide et chauffeur, il se situera entre 50 000 et 100 000 roupies, selon satisfaction (enveloppes séparées pour le guide et le chauffeur). Pour une journée avec chauffeur, de 20 000 à 50 000 roupies suffisent. Transferts : pour une trentaine de mn, de 10 000 à 20 000 roupies ; pour une heure ou deux, de 20 000 à 30 000 roupies. Pour un porter à l’aéroport, qui vous aide de la récupération des bagages jusqu’à la sortie, c’est au maximum 10 000 roupies. En ce qui concerne le personnel de service, les usages sont très variables. Le mieux est d’aligner votre pourboire sur l´économie du lieu : les prix d´une bière ou d´un thé, d´un paquet de cigarettes, vous donneront un aperçu du niveau de vie et vous permettront, comme vous le faites naturellement chez vous, d’en caler le montant. Pour vous servir d'autres repères, vous pouvez aussi noter qu'un guide francophone touche entre 35 et 55 euros par jour de travail et qu'un chauffeur salarié est payé entre 84 et 126 euros par mois environ (en free lance, c’est 3 ou 4 euros par jour de travail). Le salaire brut mensuel moyen en Indonésie tourne autour de 125 euros (les disparités sont importantes). La vie en Indonésie semble tellement facile parfois que l’on aurait tendance à penser que tout est permis. Ce n’est pourtant pas le cas et certaines attitudes, neutres en Europe, peuvent choquer les Indonésiens. Si le cas se présente, on évitera d'encourager la mendicité, notamment celle des enfants, en faisant des distributions « sauvages » dans la rue. Si l'on souhaite apporter son aide en fournissant du matériel scolaire, des vêtements ou des médicaments, il est préférable de les remettre au directeur de l’école, au chef du village ou au dispensaire le plus proche, qui sauront en faire bénéficier les plus démunis. Incorrect. - Discuter avec les mains sur les hanches : c’est une attitude de méfiance et de défi. - Montrer une personne avec l´index ; on préfèrera le pouce, ou la main tout entière. - S´asseoir par terre, la plante des pieds tournée vers son interlocuteur. - Les témoignages d´affection en public (on ne s’embrasse pas, on ne s’enlace pas, on garde une certaine distance lorsqu’on danse). - Pénétrer dans un temple balinais sans sarong, pièce de tissu qui cache le bas du corps (ou jambes et bras nus dans une mosquée). Dans les deux cas, enlever ses chaussures. - Manger, donner ou prendre quelque chose de la main gauche, considérée comme impure. - Demander du sel ou du poivre, ce qui signifierait que le cuisinier n’est pas à la hauteur (cela ne se fait pas, surtout quand c’est vrai). - Amener quelqu’un à avouer son ignorance sur un point quelconque (le moyen de se rendre à tel ou tel endroit, par exemple). - Donner de l´argent aux mendiants. - « Voler » des photographies ; il est interdit de photographier les bâtiments publics ; il est indiscret de photographier les cérémonies ou la vie religieuse. Correct. - Demander l´autorisation avant de pénétrer dans un lieu de culte. - Répondre au « Hello Miss ! » (ou « Mister ») qui vous sera régulièrement adressé. - Avoir une tenue vestimentaire en accord avec les usages locaux et les lieux visités. - Enlever ses chaussures avant d’entrer chez quelqu’un. - Se tenir à distance du centre des cérémonies. - Etre patient et toujours souriant : les Indonésiens sont accueillants et souvent prêts à donner un coup de main, mais le temps a parfois des langueurs...

Achat

L’artisanat indonésien est très riche : bijoux d’argent, batiks (étoffes imprimées en réserve de cire), ikats (étoffes tissées en fils teints), vêtements, porcelaines chinoises (souvent d’habiles copies), vannerie, mobilier (en bambou, en rotin), sculptures sur bois… A Yogyakarta, on peut aller à Malioboro Street, au marché de nuit ; les boutiques regorgent d’articles en tous genres. En périphérie, des villages d’artisans proposent leur production à des prix bien meilleurs qu’en ville. Nous insistons auprès de nos correspondants pour que leurs guides ne forcent pas la main des voyageurs par des arrêts-boutiques intempestifs.

Cuisine

Il y a, bien entendu, des cuisines indonésiennes, plutôt qu’une cuisine indonésienne. Mais, les choses étant ce qu’elles sont et l’Indonésie étant un archipel équatorial, le riz, le piment et le poisson (séché, fumé ou réduit en pâte) sont la base assez générale de l’alimentation. A cela, ajouter ensuite toute la gamme des viandes, des légumes, des fruits, des épices disponibles. Cela dit, les différences régionales sont légion. La cuisine de Sumatra est volontiers (très) épicée. Le nasi Padang (riz de Padang) est un plat de riz blanc auquel on ajoute selon son humeur diverses préparations de viande, poisson, crevettes, œufs… Gulai kambing est une fricassée de mouton au lait de coco ; rendang, un ragoût de bœuf aux épices et au lait de coco. A Java, on goûtera tumis kangkung, liserons d’eau à la pâte de crevette terasi ; ou ayam goreng, poulet frit aux nombreuses variantes ; ou encore rujak cingur, le museau de bœuf. A Bali, dans la région de Denpasar, Sanur et Kuta, on trouve des restaurants français, chinois, japonais, italiens, indiens ou… danois. Pourtant, la cuisine locale est délicieuse. L’île a sa version de la Rijsttafel (table de riz) mise au point par les Hollandais à partir du nasi Padang : du riz blanc et une vingtaine de plats divers avec des condiments (dont l’inévitable purée de piment, le sambal). Citons encore nasi goreng, riz frit + œufs, légumes, crevettes ; babi guling, le porcelet rôti ; sate ayam ou sate babi, brochettes de poulet ou de porc servies avec une sauce aux arachides.

Boisson

L’eau du robinet étant impropre à la consommation, on boira de l’eau minérale en bouteille (dument capsulée). Ou de la bière (Bintang, Anker…), des sodas… Le lassi est une boisson indienne : lait fermenté aromatisé. Le café (kopi) est soluble ou directement infusé dans la tasse ; c’est en général une production locale, de qualité variable. Le thé peut être au jasmin. Les jus de fruit frais (non allongés d’eau, sans glaçons) sont délicieux.

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