Population
Langue officielle
Langues parlées
Peuples
Religions
Fête nationale
Calendrier des fêtes
1er janvier : jour de l’an.
Avril : Pâques.
1er mai : fête du travail.
25 mai : fête nationale.
25 décembre : Noël.
L’islam procure néanmoins aux Jordaniens leurs fêtes majeures : Aïd el-Fitr (fin du ramadan) ; Aïd al-Adha (fête du sacrifice) ; nouvel an héjirien (lunaire) ; anniversaire du Prophète. Elles sont mobiles par rapport au calendrier grégorien.
Politique
La Jordanie est une monarchie constitutionnelle parlementaire. La vie institutionnelle est réglée par la Constitution de 1952. Le premier ministre et les membres du gouvernement sont nommés par le roi. Le monarque et le gouvernement détenant ensemble le pouvoir exécutif. Le roi avalise les lois votées par le parlement. Il dispose d’un droit de veto ; lequel est annulé par un votre des deux-tiers au parlement. Celui-ci (Assemblée nationale) est bicaméral. La Chambre des représentants est à 150 membres : 108 élus pour quatre ans ; 27 sièges à la disposition des partis politiques ; 15 femmes élues par un collège ad hoc. 18 sièges sont réservés aux chrétiens et 8 aux Adyguéens. Le Sénat est à 75 membres, nommés par le roi pour 8 ans. Le pouvoir judiciaire est indépendant de l’exécutif et du législatif. Il y a des juridictions régulières – première instance, appel, cassation – qui connaissent les affaires civiles et criminelles. Il y a aussi des tribunaux religieux ; pas seulement musulmans (cas relevant de la charia), même s’ils sont les plus nombreux. En 2012, le pays s’est doté d’une cour de cassation.
Histoire
Les traces de peuplement sont très anciennes, mais prenons le train en marche au début du 2e millénaire avant notre ère. La zone cananéenne, de la Méditerranée au Jourdain, donne des signes de nomadisme. Au cours de la seconde moitié du millénaire, des Bédouins shasou sont signalés dans le sud de ce secteur par les textes égyptiens. La Bible indique que les Hébreux débarquent peu après en Canaan – la Terre promise. Ils mettent au pas les peuples qui y habitent. Cis- et Transjordanie commencent à se différencier nettement. Les rois hébreux assujettissent les royaumes de par-delà le Jourdain ; Édom, Moab, Ammon leur paient tribu. Puis les Assyrien, les Babyloniens et les Perses prennent la main tour à tour. Lorsque les Babyloniens déportent les Hébreux (début du VIe siècle), les Édomites glissent en Judée. Les marchands nabatéens prennent alors leur place en Transjordanie. Et contrôlent bientôt la région jusqu’à la mer Rouge. Au 1er siècle avant notre ère, ils bâtissent Pétra, vaste échangeur commercial où convergent les caravanes. Pour construire leur capitale, ces parvenus s’inspirent du dernier chic hellénistique. Ce qui ne les empêche pas de résister par les armes aux appétits grecs (Séleucides) et judéens. En moins 63, Rome prend pied en Judée et pousse à l’est. Les monarques nabatéens vont s’assurer une large autonomie sous les aigles romaines. Par contre, ils auront à soutenir d’âpres guerres contre Hérode le Grand (de Judée) et Cléopâtre (d’Egypte). Durant le 1er siècle après Jésus-Christ, les flux commerciaux échappent à Pétra, au profit de l’Égypte. Le déclin est amorcé. Le royaume nabatéen devient la province romaine d’Arabie Pétrée. L’essor du christianisme touche Pétra au IVe siècle ; mais la cité dépeuplée ne perçoit plus que de lointains échos des bouleversements qui affectent l’Empire. Elle devient byzantine sans presque s’en apercevoir. Au VIIe siècle, les conquérants arabes subjuguent un peuple épars de paysans. Les dominations musulmanes constituent une espèce de mille-feuille : Omeyyades, Abbassides, Fatimides, Seldjoukides turcs. Au XIe siècle, les Francs prennent Jérusalem. Ils vont être présents (à géométrie variable) dans la région pendant deux cents ans. On voit encore en Jordanie de nombreux vestiges militaires de cette période des croisades et des royaumes latins d’Orient. 1291 : les Francs sont chassés par les Mamelouks. 1516 : les Mamelouks sont terrassés par les Ottomans. Le pays est annexé par la Sublime Porte. Les villes de Transjordanie s’étiolent. Les tribus bédouines mènent une existence d’outlaws dans le désert.
Certaines d’entre elles rallieront néanmoins les forces ottomanes contre Bonaparte lors de la campagne de Palestine de 1799. Tout au long du XIXe siècle, la pression européenne au Levant augmente. Les Britanniques s’installent en Egypte (1882). L’Allemagne est derrière la Porte. Celle-ci, qui contrôle encore la Syrie-Palestine, le Liban et l’Irak, claque au nez de l’Entente lorsqu’éclate la 1ère Guerre mondiale. L’affrontement avec l’Angleterre est inévitable. Laquelle va s’appuyer sur le nationalisme arabe et promettre au chérif hachémite de La Mecque, Hussein (1856-1931), un Etat arabe. En juin 1916, la révolte contre l’empire ottoman est lancée. C’est alors qu’un officier de liaison britannique, T.E. Lawrence (of Arabia), entre dans la légende. Aqaba est prise en juillet 1917. La Palestine se soulève. Anglais et Arabes entrent à Jérusalem en décembre. Ils sont à Damas fin 1918. En 1919, Fayçal, le fils d’Ibn Saoud, challenger du chérif Hussein en Arabie, se rend à Paris. L’adolescent entend que soient tenues les promesses faites d’un Etat arabe. Des pourparlers avec les partisans d’Hussein tournent court. Ces effort diplomatiques sont en pure perte, puisque c’est compter sans l’accord de partage signé entre la Grande-Bretagne et la France : à la seconde, la Syrie du nord et le Liban ; à la première la Palestine et la Mésopotamie (accords Sykes-Picot, 1916). Ce qui sera appliqué, sous forme de mandats approuvés par la Société des Nations. La révolte syrienne est écrasée. La Transjordanie – Kerak, Amman, Salt – est toutefois partiellement soustraite au mandat sur la Palestine pour services rendus contre les Turcs. Elle obtient l’indépendance formelle le 25 mai 1946 ; naît alors le Royaume hachémite de Jordanie avec, à sa tête, le roi Abdallah, fils du chérif Hussein. Les Saoud ont pris le dessus en Arabie. La Jordanie est le résultat d’une phase aigüe de tectonique politique.
1947, les Nations Unies adoptent le principe de la création d’un Etat juif en Palestine. Sur place, Juifs et Arabes s’affrontent violement. Le 15 mai 1948, les Britanniques se retirent. Les Etats arabes déclarent alors la guerre à Israël. L’Etat hébreux gagne sur tous les fronts et arrondit son périmètre de contrôle. Le roi Abdallah annexe la Cisjordanie qui, aux termes de la résolution de l’ONU, devait faire partie d’un Etat palestinien, et Jérusalem-est (janvier 1949). Le roi de Jordanie est assassiné l’année suivante. Son fils, Talal (1909-1972), lui succède, mais une maladie mentale le contraint de laisser le trône à son fils, Hussein (2 mai 1953). L’afflux massif de réfugiés palestiniens remet en cause les équilibres du royaume, que le nouveau souverain va s’attacher à consolider. En 1967, la guerre des Six Jours permet à Israël de prendre le contrôle de la Cisjordanie. La Jordanie accueille de nouveaux réfugiés. Le pays est confronté à la montée en puissance de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine), qui constitue alors un véritable Etat dans l’Etat. La réaction du roi Hussein est brutale (et motivée) : en 1970, l’armée jordanienne met fin à la présence militaire de l’organisation de Yasser Arafat en Jordanie. L’épisode est connu sous le nom de Septembre noir. La Jordanie se tient à l’écart des opération de la guerre du Kippour (1973) et renonce à ses prétentions sur la Cisjordanie l’année suivante (renoncement confirmé en 1988). Elle reconnaît alors en l’OLP le seul représentant du peuple palestiniens. Hussein poursuit une politique funambulesque entre solidarité arabe et options occidentales. Il fait preuve de doigté au moment de la guerre du Golfe (1990-1991) et signe un accord de paix avec Israël le 26 octobre 1994. Le volet économique de cette paix (1996) donne de l’air à l’Etat hachémite. Le roi Hussein meurt en 1999 ; son fils Abdallah, né en 1962, lui succède. La deuxième Intifada en Cisjordanie et à Gaza (2000) et la seconde guerre du Golfe (2003), la guerre civile syrienne (depuis 2011) maintiennent cependant le pays sous pression.
Personnalités
Elie le prophète, IXe siècle avant Jésus-Christ. Il était né en Galaad (chaîne montagneuse de la rive orientale du Jourdain). Il fut envoyé dans le royaume d’Israël pour rappeler le roi Achab à l’orthodoxie yahviste. Rentré en Transjordanie à la fin de sa vie, il est emporté aux cieux sur un char de feu.
Hachim ibn Abd Manaf, mort vers 497. Il était l’arrière-grand-père paternel de Mahomet. Il est aussi l’ancêtre des Hachémites (ceux d’Hachim) auxquels appartient la famille régnante de Jordanie. Appartenant à la tribu des Quraychites, les Hachémites furent, pendant des siècles, émirs et chérifs de La Mecque.
Rania Al-Yassin, née en 1970 à Kuweit City dans une famille d’origine palestinienne, est l’actuelle reine de Jordanie. Si son charme séduit, son activité en faveur de la paix, d’un ordre économique plus juste ou des enfants maltraités, force le respect. Elle a reçu le prix Nord-Sud du conseil de l’Europe en 2008.
Jean-Louis Burckhardt, 1784-1817. Explorateur et orientaliste suisse, il a, déguisé en Arabe, découvert Pétra en 1872 : le grand site nabatéen avait disparu des tablettes européennes depuis sa conquête par Saladin en 1187. « Cheikh Ibrahim » évoquera sa trouvaille dans un ouvrage (posthume, 1812), Travels in Syria and the Holy Land.
Mustapha Wahbi Al-Tal, 1897-1949, patriote et poète (sous le nom d’Arar). Son œuvre est marquée par l’engagement politique et par l’exil qui en fut parfois la rançon. Cet « intellectuel nerveux », comme il se qualifiait, sut cependant mettre les mains dans le cambouis des responsabilités administratives.
Khetam Abu Awad, née en 1974, est arrivée dans un fauteuil en phase finale des jeux paralympiques, des championnats du monde, des jeux para-asiatiques. Cette pongiste handisport possède un palmarès impressionnant. Et même une médaille d’or – par équipe – au championnats du monde 2006. Ce qui est rare dans une discipline où les Chinois gagnent toujours à la fin.
Diana Karazon, née en 1983. Cette chanteuse jordano-palestinienne prolonge la grande tradition des vocalistes arabes, dans la lignée d’Oum Kalthoum, Warda, Fairouz. Dès l’âge de six ans, elle se fait remarquer avec Ya Ayyuha al Meleko, une chanson en l’honneur du roi Hussein. L’étoile des arts jordaniens.
Dina Kawar, née en 1962. Formée au Mills College d’Oakland, à Columbia et à Harvard, ambassadrice de Jordanie en France et aux Etats-Unis, représentante de son pays à l’ONU et auprès du Saint-Siège, elle est un bel exemple des services que les chrétiens de Jordanie sont susceptibles de rendre au royaume.
Lara Abdallat, née en 1982. Miss Jordanie 2010 est désormais hacktiviste. Elle cible sur le Web les contenus terroristes (ceux issus, notamment, de l’islamisme radical) dans le cadre du Ghost Security Group. Une action qui a pour objectif de promouvoir une conception iréniste de l’islam.
Zade Dirani, né en 1980, est un pianiste, chanteur et compositeur, dont le roi Abdallah II pense qu’il est l’une des personnalités jordaniennes qui ouvrent des voies d’avenir. L’engagement du musicien en faveur de la paix et d’un monde ouvert fait espérer que Sa Majesté ait raison.
Savoir-vivre
Le pourboire est à l’appréciation des clients. Pour toute personne intervenant dans le cadre des prestations achetées par notre intermédiaire, il ne se substitue jamais à un salaire. Néanmoins, il est d’usage un peu partout dans le monde de verser un pourboire lorsqu’on a été satisfait du service.
Pour les chauffeurs, nous vous conseillons, au minimum, l’équivalent de 10 euros par jour. Le double pour les guides.
En ce qui concerne le personnel local - serveurs, porteurs, etc. - les usages varient. Le mieux est d’aligner votre pourboire sur le prix d’une bière, par exemple, ou d’un thé, d’un paquet de cigarettes. Il vous donne un aperçu du niveau de vie et vous permet, comme vous le faites naturellement chez vous, d’estimer un montant.
Le bakchich, aujourd’hui assimilable à un pourboire, est à pratiquer avec discernement (ce qui ne signifie pas nécessairement de façon restrictive, mais plutôt motivée). Pour cela, il est bon de disposer d’espèces.
Pas de règle vestimentaire à proprement parler, mais une décence générale qui respecte la sensibilité musulmane. Il vaut mieux en montrer un peu moins qu’un peu trop. Et tout le monde sera à l’aise. Les consensus sociaux en Jordanie reposent sur un conservatisme tolérant qu’il n’est pas expédient de heurter.
Cuisine
La cuisine jordanienne réunit la tradition du désert et celle de l’est méditerranéen. A la première appartient le zarb, viande – agneau le plus souvent – et légumes cuits dans un four souterrain : une fois le puits creusé, on y dépose des braises puis, sur un support métallique, les ingrédients ; enfin, l’ouverture est bouchée et la cuisson se fait à l’étouffée. On tient le mansaf pour le plat national jordanien. Il s’agit d’agneau cuit dans un bouillon au jameed et servi avec du pain marqouq, du riz (aux amandes et pignons) et une sauce tirée du bouillon. Le jameed est un yaourt, au lait de brebis ou de chèvre, séché. Il donne au mansaf une saveur un peu aigre. C’est un plat de fête. Il est de bon ton de le manger avec la main (droite). Ce sont les Palestiniens qui ont apporté la maqlouba. Que les Jordaniens ont adoptée d’enthousiasme. On cuit séparément à l’huile d’olive agneau ou poulet et des légumes, comme chou-fleur, aubergines, pommes de terre. Puis on les réunit dans un faitout avec du riz. Au moment de servir, on renverse tout bonnement le faitout sur un grand plat. Des influences nombreuses se sont exercées en Jordanie, mais force est de constater qu’aujourd’hui le pays fait partie de la zone d’exportation de la cuisine libanaise. Laquelle est omniprésente dans les restaurants.
Street food : les falafels et le shawarma sont ubiquitaires. On n’y échappe pas. Le foul, fèves mijotées, a d’innombrables adeptes. De petits marchands proposent un peu partout le ka’ak, un pain au sésame que l’on mange avec du za’atar (mélange d’épices) et des œufs durs. Ka’ak ! Ka’ak ! est l’un des cris d’Amman. Cheveux d’ange, fromage blanc, beurre, pistaches et sirop, knafeh est une pâtisserie palestinienne dont le berceau serait Naplouse et la Jordanie la terre d’exil.